24- Dead line

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Aujourd'hui Bastien va avec Ji-ho chez Marie-Thérèse. Il y a quelques problèmes à régler. Bizarrement, la grand mère qui a la mémoire qui flanche se souvient très bien de son petit fils et même de son prénom.

Pendant que Ji-ho graisse les portes qui grincent, Bastien rit et discute avec sa grand mère devant la télé. Elle finit par s'endormir dans le canapé. Le jeune homme lui pose un petit plaid sur ses genoux et va s'assoir sur le banc dehors.

Ji-ho le rejoint. S'en suit un silence agréable. Ils regardent BAM s'exciter sur un bâton.

- Bastien (d'une voix grave) : t'es au courant pour sa santé ?

Ji-ho le regarde sans expression particulière.

Je parle de ma mère.

- Ji-ho (prend le temps de respirer profondément) : elle m'en a parlé avant qu'on se mette ensemble. Je t'avais parlé d'un diner au restau...

- Bastien : ouai.

- Ji-ho : elle comptait me l'annoncer justement ce soir là pour que j'arrête de lui courir après.

- Bastien (rit un peu) : ça a vachement marché !

Ji-ho sourit, nostalgique d'un moment qui n'est pas si lointain.

- Bastien : soit honnête ste plait...

Elle en a pour combien de temps ?

Silence lourd, très lourd.

- Ji-ho : ce serait pas mieux qu'elle t'en parle en personne ?

- Bastien : non.

T'es dans le même bateau que moi, tu me comprends. T'essaiera pas de me cacher des trucs.

Silence un peu moins lourd.

- Bastien : vas y balance. Je suis prêt.

- Ji-ho : ...

Un an dans le meilleur des cas.

Bastien baisse la tête. Au bout d'une ou deux minutes, Ji-ho entend un léger son. Puis un autre. Il voit deux taches foncés sur le jean de l'adolescent.

Il pose sa main sur son dos. Ses yeux à lui aussi se remplissent de larmes.

- Bastien (d'une voix instable) : t'es fou de sortir avec elle...

- Ji-ho : fou amoureux oui. Mais je suis pragmatique aussi.

Qui te garantit que toi et moi on vivra plus longtemps ?

Faut s'empêcher d'être heureux juste parce que ça va s'arrêter ?

Quand une musique te plait, tu l'écoutes même si tu sais qu'elle a une fin...

- Bastien : tu te rend compte... à quel point elle va nous manquer ?

Il entend d'autres sons de gouttes sur son jean. C'est comme si elles appelaient les siennes qui y répondent instantanément.

- Ji-ho (essuie ses larmes) : un peu.

J'ai vécu ça il y a pas longtemps. Mes grands-parents qui m'ont élevé sont morts à 2 ans d'intervalle.

Pour mon grand père j'ai réussi à surmonter, je le devais pour ma grand-mère. Mais quand ça a été son tour j'avais plus rien.

Toi et moi on a le privilège que ça nous tombe pas dessus à l'improviste. Faut qu'on se trouve une bouée de sauvetage. Un truc auquel s'accrocher.

GARDENOù les histoires vivent. Découvrez maintenant