Chapitre 4 | 𝒜𝒸𝒽𝓁𝓎𝓈

22 3 0
                                    

4 novembre 2023, 4 jours après la mort d'Hélios

Je me réveille une nouvelle fois en sueur, mais cette fois, il fait, enfin, jour.
Ma cuisse gauche me fait atrocement, mal. J'espère que ma plaie ne s'est pas infectée.

Je sors des antidouleurs de ma table de nuit et en avale deux, sans une seule goutte d'eau.

Le soir, quand je suis partie à la recherche de Sofia, j'ai croisé un policier qui n'avait pas l'air d'apprécier me voir suivre une femme, avec deux pistolets à la main. Je sais pertinemment qu'il m'a reconnu, pour autant, ça ne l'a pas empêché de me tirer dessus alors qu'il était seul et en civil.
Par chance, j'ai réussi à esquiver sa balle mais elle m'a quand même effleuré la peau et cette merde fait un mal de chien.

Cela fait bien des années qu'une balle n'avait pas effleuré ma peau, encore moins la balle d'un flic.

Malgré tout le fric que leur donne Kratos, il y aura toujours un idiot qui voudra être en marge de tous, pour s'élever au plus haut. Tous les flics de cette foutue ville voudraient nous voir six pieds sous terre mais comment achever quelqu'un quand il a déjà un pied dans sa tombe ?

Avant qu'il ne me tire dessus, j'avais retrouvé Sofia et je m'obligeais à rester dans son ombre, sans l'attaquer, pour voir où elle se dirigeait et à réfléchir ce que je ferais d'elle si elle rentrait dans une des maisons autour de nous.

Finalement, je n'ai pas pu la poursuivre jusqu'au bout à cause de mon manque d'attention.

Si les images du corps d'Hélios n'arrêtaient pas de revenir dans ma tête, j'aurais pu entendre arriver ce flic et j'aurais pu éviter de me prendre cette balle.
Le seul point positif, c'est que j'ai réussi à voir dans quelle maison cette peste est rentrée.

Verdict : je n'ai pas pu bouger de chez moi depuis, donc je n'ai pas pu me rendre aux alentours de la maison de Sophia.
Dès que je pourrais me déplacer normalement, sans boiter, j'irais faire un petit tour, pour voir si sa maison est protégée, à un système de sécurité, ou plus...

Mon réveil affiche déjà 10 heures 30, dans moins de 2 heures, l'organisation se réunit chez Kratos, notre chef. Étant donné l'urgence de la situation, on se réunit dans sa maison personnelle et non, dans notre base habituelle, excentrée du centre de Mexico.

Je pense, vraiment, qu'on fait une erreur de se réunir dans sa maison. Elle est plus que sécurisée, personne ne connaît son existence mais si on s'y rend nous 7, même sans la présence de nos hackeurs, il est possible qu'un de nous soit suivi.

La sonnette de ma porte me stoppe dans mes pensées.

Je me lève du lit, non pas avec facilité et ouvre la porte, sans même regarder qui est-ce car je sais pertinemment que c'est Asclépios, le médecin de l'organisation, qui vient faire le soin de ma plaie.

- Comment vas-tu ? Me demande-t-il en me faisant une étreinte chaleureuse, comme un père ferait à sa fille.

- Ça ira beaucoup mieux quand je n'aurais plus besoin de tes soins et que je pourrais marcher correctement. Et toi ?

Nous nous installons sur un des canapés du salon pour qu'il puisse, dans un premier temps, jeter un coup d'oeil à ma plaie.

- Ça pourrait aller mieux si je n'étais pas appelé toutes les nuits pour recoudre une arcade, ou pour des plaies sur le corps d'un des membres.

Il commence à retirer mon pansement pour inspecter la plaie et vérifier qu'elle n'est pas infectée.

- L'un des membres ? Lui demandai-je à moitié surprise par ce qu'il me dit.

Il sort des compresses, du sérum physiologique et commence à frotter délicatement ma plaie avec, tout en gardant le silence, évitant ma question.

- De qui parles-tu Asclépios ?

Il prend une seconde compresse, cette fois, pour sécher la plaie.

Je me remercie intérieurement d'avoir pris des antidouleurs tout à l'heure car même si la plaie a l'air d'aller plutôt bien, elle me fait toujours un mal de chien.

- Ménétios.

Il le dit si faiblement que je pense avoir imaginé sa réponse.

- Ménétios ? Répétai-je pour qu'il me confirme que j'ai bien entendu.

Cette fois, il ne pose pas de pansement sur la plaie et la laisse à l'air libre.

- Oui Ach, Ménétios.

Il se lève pour aller jeter ce qu'il a utilisé et revient s'asseoir à côté de moi.

- Depuis qu'il a appris la mort d'Hélios, il enchaîne connerie sur connerie. Kratos, les jumeaux Paz et moi, on essaye de le raisonner, de le calmer mais rien n'y fait. Chaque soir, il se bat et pas qu'avec ses poings. Presque toutes les nuits, je dois me rendre dans un coin de rue qu'il a choisi, pour pouvoir le soigner et recoudre ses plaies.

- C'est pas vrai.

Rien qu'à entendre ce qu'il vient de me dire, un mal de crâne énorme commence à me frapper les temples. Je sais combien Ménétios peut être impulsif mais je n'aurais pas pensé qu'il puisse faire autant d'actions qui pourrait amener des problèmes à lui mais aussi à nous, à l'organisation comme aux membres.

Chez nous, il n'a jamais été courant de frapper, de faire du mal à un inconnu, sans raison particulière.

- J'espère que ce gosse ne va pas nous mettre dans une mauvaise posture vis-à-vis des flics, me dit Asclépios dans un soupir.

- J'ai déjà assez de problèmes à gérer avec eux en ce moment, je n'ai pas besoin qu'il en rajoute une couche.

- Je sais, je sais bien. De toute façon, tu le verras bien de toi-même quand on sera arrivé chez Kratos.

C'est à mon tour de pousser un soupir cette fois.

- Ignore le, sinon je ne sais pas ce qu'il pourrait se passer si vous vous disputez, vous deux.

Il se lève, récupère son sac d'infirmier et se dirige vers la porte.

- Ta plaie est très propre, je repasserai dans 2 jours pour voir si elle a bien terminé de cicatriser, d'ici là, ne porte rien qui pourrait la compresser au risque de l'infecter.

J'acquiesce de la tête, me levant à mon tour.

- Allez viens, me dit-il. Tu sais combien, Kratos déteste quand on est en retard.

Je ne prends même pas le temps de mettre une lentille sur mon oeil droit et je le suis à la hâte.

HécatombéonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant