MINECRAFT - Résistance à Farcenim (TOME 1: Une faction bâtie dans les flammes)

Prologue

Quel est le pire entre les ténèbres, la solitude, l'odeur de la mort, ou le fait que la mortelle- même soit à deux doigt de vous emmener dans son royaume ? Pour Paméla, la question ne se posait pas: elle avait le luxe d'expérimenter les quatre à la fois.

Trois jours qu'elle croupissait sous terre, dans un cachot où on laissait visiblement pourrir les cadavres, histoire que leur présence imprègnent bien les murs... et l'air ambiant. Et ce n'est pas comme si elle pouvait s'en plaindre. Son seul confident était son geôlier, un garde aux yeux aussi froid que la toundra.

Une porte s'ouvrit à proximité, des voix se rapprochèrent. Paméla ne les écoutait pas.A quoi bon s'intéresser aux plans d'un cinglé pour un monde dont elle ne ferait plus partie d'ici deux minutes ? Deux hommes se postèrent devant les barreaux, elle leur accorda le minimum syndical d'attention.

- Adrien, ouvre la porte.

Après une révérence,l'homme surveillant la cellule s'exécuta sans un mot. Il entra,saisit la jeune fille par le bras et la présenta à son maître, un roi au sourire sadique, vêtu de noir et de rouge. Celui-ci s'adressa à elle, pour la quatrième fois depuis son arrivée, après trois interrogatoires infructueux.

- Ma chère Paméla... Si mes gardes t'ont arrêtée, c'est parce que tu leur as montré la beauté de ton âme, bien que je n'ai pas eu la chance de le voir aussi bien qu'eux durant nos échanges. Peut-être qu'aujourd'hui,exceptionnellement, tu m'accorderas un sourire, et quelques renseignements...

La pointe d'une faux en diamant enchantée se posa sous son menton, la forçant à plonger au fond de ses yeux rouges sang. De toute manière, Paméla n'avait pas besoin d'être forcée pour le regarder. Au contraire, elle voulait le défier, lui faire comprendre qu'il n'obtiendrait aucune information de sa part, uniquement du mépris et de la condescendance. Ce malade l'avait séparé de son frère et s'adressait à elle tel un gourou de secte. Il tenait sa vie entre ses mains et régnait sur ce royaume. Mais jamais, jamais elle ne s'abaisserait à le servir. Jamais elle ne lui dirait quoi que ce soit, même si elle avait la moindre idée de ce qu'il voulait savoir.

- Va te faire foutre !

A peine ces mots franchirent-ils ses lèvres que l'insolente se fit violemment jeter contre le bitume. Le garde, à l'origine du geste, la récupéra sans lui laisser le temps de réagir. Elle sentait quelque chose lui couler sur la lèvre, la douleur à son nez l'informant très bien sur ce que c'était. Le dernier homme, resté en retrait jusqu'à maintenant, éleva la voix d'un coup.

- Sale petite peste ! Tu ferais mieux de respecter ton roi, ou sinon...

- Lucien.

Le ton calme du monarque suffit pour le faire taire. Ce dernier n'avait pas perdu son sourire une seule seconde.

- Pas très polie pour une"belle âme", certes. Mais qui peut la blâmer ? Moi non plus, je ne mâcherais pas mes mots si la mort me menaçait.

Il ricana sombrement, comme si il venait de raconter une blague hilarante. Puis, il brandit sa faux, révélant la haine dans son regard.

- N'aurais-tu pas mieux à me présenter comme dernière parole, ma chère ?

A sa surprise, sa prisonnière esquissa un rictus, pas le moins du monde ébranlée par sa raclée.

- Pauvre con.

Le sourire du roi resta en place, mais la jeune fille put clairement voir sa paupière tressaillir avant que la lame ne balance contre son cou. Le sang gicla dans le cachot, la tête rousse heurta le sol et Adrien lâcha ce qu'il restait du corps. Le meurtrier contempla le flot d'hémoglobine un moment avant de se détourner et de quitter la cellule, rejoignant son conseiller.

- Nettoie le sang avec Adrien. N'hésitez pas à en laisser un peu, ça fera "tache". Quant au cadavre, tu sais quoi en faire.

- Oui, Sir.

Satisfait, l'homme s'éloigna avant de se retourner, pris d'une révélation.

- Non, tu sais quoi ? J'ai une meilleure idée. Vous allez m'enlever ce cadavre, c'est la tête qui va rester. Attachez-là au plafond par les cheveux. Je suis sûr que le prochain prisonnier adorera la nouvelle décoration !

Avant même que ses serviteurs ne puissent répondre, il reprit sa route avec un rire maniaque.