L(être)

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Si un jour tu lis ceci, c'est que tu m'as cherchée, et que tu m'as trouvée. Que tu as contourné mes tentatives de t'éloigner. Ou que l'on t'a dévoilé son existence, celle de cet écrit et de ce lieu qui renferme mon esprit.

Mais qu'importe, car cette lettre n'est pas pour toi mais l'est tout de même.

Si tu ne veux pas savoir ce que je pense réellement de toi, alors ne va pas plus loin. Car mon esprit a la violence d'un ouragan et que cette bafouille n'est que l'abîme dans laquelle je crache les glaires de la haine qui me restent en travers de la gorge.

Je sors du cinéma au moment où je commence à écrire ces mots. Je suis allée voir "Le comte de Monte-Cristo" et j'ai pensé à toi. Car la haine d'Edmond envers ses détracteurs est égale à la mienne envers toi.

Il s'est retrouvé enfermé dans une prison pendant des années à cause de simples mots, et d'une lettre qui n'était pas destinée à être lue et utilisée de cette manière. Ne vois-tu pas l'ironie de la situation ?

Le mot enferment n'enferme pas le mot enfer sans raison. Mais contrairement à Edmond qui s'est retrouvé dans l'enfer de l'enfermement à cause de cette lettre, ta trahison m'a libérée.

Tu m'as libérée d'une vie étouffante et sans saveur. Ne plus les avoir dans ma vie est ce qui m'est arrivé de mieux en l'an 2023. Et ne plus t'avoir toi n'est que la cerise sur le gâteau : car tu n'es qu'une enfant qui rêve tant de l'attention de ses parents qu'elle est prête à ruiner la vie de quelqu'un sans y réfléchir et sans même le regretter.

Comme l'a dit Edmond "On ne peut pardonner que ceux qui nous demandent pardon", mais tu ne m'as pas demandé pardon, même lorsque tu en as eu l'occasion. Alors jamais, au grand jamais, je ne t'accorderais la moindre once de pardon. Tu ne sera plus que celle qui a choisi de me ruiner et décidé que c'était "le plus juste vu la situation".

Maintenant, non-chère détractrice, vit avec ce poids sur la conscience. Le poids d'avoir agit comme la méchante de l'histoire, celui d'avoir fait de ton âme un trou noir dans lequel tu ne devrais pouvoir te regarder sans voir les pires horreurs : celles que tu as faites, celles que tu as sans doute voulues faire, et celles que tu aurais pu faire avec un peu plus d'imagination. Car ton âme est noire et souillée par la haine et la souffrance que tu as propagée.

Je ne suis pas l'héroïne d'une tragédie, je ne me vanterais jamais d'être la victime de quelque drame que ce soit.

Je suis la définition même de l'anti-héroïne. Ni blanche, ni noire. Plus blanche que toi, plus noire que ce que j'aurais dû être.

Ma haine n'entraînera rien pour toi, car je ne compte pas mettre un seul doigt dans ta vie. Je ne me vengerais pas tel que l'a fait Edmond, je garderais cela pour moi, comme un souvenir de comment j'en suis arrivée où je suis. Parce que, tu sais quoi ? tu ne mérites pas que j'utilise une minute de ma vie à gâcher la tienne. Elle est déjà vouée à l'échec.

Je vivrais mon échec, tu vivras le tien, à chacune son histoire, les nôtres ne se croiseront plus.

Je n'écris pas pour que tu lises, et je n'écris pas pour que tu répondes.

Ne m'écris pas. Ne m'écris plus. Plus jamais.

N'oses pas pleurer dans les bras de qui que ce soit en m'accusant, tu n'es pas ma victime, tu n'es la victime que de ton propre esprit tordu.

Maintenant, disparais de ma vie.


Tribulations et bafouillesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant