Ella Dubois, une jeune femme brillante essaie de se reconstruire après une relation toxique qui a bien faillit lui coûté la vie. Son seul objectif est de guérir les blessures du passé afin d'offrir le meilleur d'elle même pour sa petite fille, Emma...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Je pense avoir fermé et ouvert ma valise au moins vingt fois. Je m'amuse depuis plus d'une heure à ranger et retirer des vêtements. Je ne sais absolument pas ce que l'on va faire pendant un week-end entier. Damian m'a juste laissé comme instruction d'apporter des vêtements simples. De toute façon, je ne suis pas une personne extravagante comme les femmes qu'il doit fréquenter habituellement.
Je passe en revue toute ma valise et tombe à nouveau sur mes sous-vêtements. Ce n'est pas très glorieux de ce côté. Je prends entre mes mains l'une de mes culottes...Merde...On dirait qu'elle vient de l'armoire de ma grand-mère. De toute façon, il ne se passera rien et je m'en fais la promesse. Je veux bien lui donner un peu de mon temps, coucher avec lui n'est pas dans mes projets.
« Je vais vous séduire à la loyale... », ses mots raisonnent encore dans mon esprit. C'est absurde. Il ne sait rien de moi, ce que j'ai vécu, ce que j'ai subi et surtout ce que je cherche en ce moment. Tous sauf une relation de n'importe quelle nature.
Je pousse un long souffle et grogne en fermant pour la dernière fois ma valise. Le reflet de mon image sur le grand miroir de ma chambre, renvoie une femme que je ne reconnais pas. Je n'ai jamais été aussi mince qu'aujourd'hui. En sous-vêtements, je regarde la cicatrice qui sera toujours présente pour me rappeler d'où je viens. Elle représente, les nuits de peurs, de tristesses, de dégoûts et de hontes que j'ai vécues. Adolescente, je pensais que mon surpoids faisait de moi une paria, aujourd'hui, rendue au poids que je désirais tellement, la seule chose que je vois, c'est la femme détruite à jamais.
Mon portable, qui se trouve sur mon lit, vibre pour me ramener à l'instant présent. Il est dix heures du matin et je reçois un texto d'un numéro que je ne connais pas. La peur me gagne, je sens mon sang pulser dans ma carotide et mon pouls s'emballe. J'ai un mouvement de recul et jette mon portable sur le lit. Je cherche l'air qui manque à mes poumons, mon corps m'abandonne et je me retrouve dans un état d'anxiété intense. Avant que je ne puisse m'en rendre compte, je suis en boule, au sol, les jambes contre ma poitrine, me balançant d'avant en arrière. J'essaie d'attraper le peu d'air que je peux, afin de me calmer. Les exercices que j'ai appris avec ma psychologue lors de crise intense comme celle-ci, commencent a fonctionné doucement.
« Tout va bien. Ce n'est rien. Il ne peut plus t'atteindre, tu es puissante et il ne connaît pas ton nouveau numéro. » Je me répète ces phrases tout en inspirant par le nez et expirant par la bouche. Les nombreux messages de menaces de mon ex, me reviennent en tête. Les larmes coulent sur mes joues. Si c'était lui qui venait perturber encore une fois ma nouvelle vie ?
Je sursaute lorsque mon portable vibre à nouveau. Je souffle encore et encore. Je dois prendre mon courage à deux mains. Je me lève avec difficulté, d'ailleurs, je me traîne plus que je ne me tiens sur mes jambes. J'atteins mon lit et attrape mon portable. Je le déverrouille et je ne peux m'empêcher de trembler. D'un seul coup, tout s'évanouit. Mon angoisse se stoppe net. Je relis le message à voix haute afin d'être sûr de ce que je vois.
« Je suis devant chez toi. J'espère que tu es prête. Je n'aime pas attendre. Damian Hastings. »
Il ne manque pas de culot celui-là. Je ne suis pas enchantée de partir un week-end entier avec un inconnu bien que ce soit la seule vraie distraction dans ma vie en ce moment. Cependant, pour une fois, je vais passer du temps avec une personne qui ne connaît pas mon passé. C'est une façon pour moi, d'être une autre personne, pas celle que ma famille ou mes amis voient.
Lorsque la porte s'ouvre, je m'arrête, je n'ai même pas l'idée de la fermer, lorsque je le vois. Il est adossé sur une voiture de collection, si je ne me trompe pas, c'est une Ford Capri noire. Il porte des lunettes de soleil qui cache son regard envoûtant, ses cheveux sont en bataille comme s'il venait de sortir du lit et sa tenue n'est pas celle que j'ai l'habitude de le voir porter. Il est habillé d'un pull noir et d'un jean. Damian Hastings peut donc ressembler à n'importe quel homme sur cette planète.
— Tu sais que l'on ne part que quatre jours. Dit-il en enlevant ses lunettes et en montrant ma valise.
Il est sarcastique en plus. Le week-end va donc être long même si une petite partie de moi est impatiente. Pour une fois, je vais pouvoir laisser mon passé à Londres et partir loin de mes soucis.
— Il me faut beaucoup de choses pour supporter ce week-end en Enfer. Dis-je en tentant de descendre les escaliers pour le rejoindre.
Il se met à rire et s'élance pour m'aider. Mon premier réflexe est de mettre ma main pour le dissuader de venir. Il s'arrête et me contemple comme il le fait toujours. Damian n'a pas l'air de comprendre mon comportement. S'il savait que je n'avais jamais eu une personne qui s'occupe de moi.
— Cette valise pèse une tonne, si tu veux paraître forte, ne t'en fais pas, je le sais. Dit-il en m'arrachant la valise des mains.
Il ne me laisse pas le temps de protester. Je suis bien trop surprise pour dire quoi que ce soit. Il ouvre son coffre et la met à l'intérieur. Je n'ai pas bougé d'un poil. Il remet ses lunettes et ouvre la portière passagère.
— Si madame veut bien se donner la peine de monter dans ce petit bijoux. Dit-il en mimant un geste qui me prie d'entrer.
J'essaie de réprimer un sourire, mais je ne peux pas m'en empêcher. Jamais personne ne m'avait traité de cette façon. Je m'installe et attache ma ceinture. Damian me rejoint, ajuste le rétroviseur avant de tourner son visage vers moi.
— Bienvenue dans le week-end le plus incroyable que tu n'auras jamais connu. Dit-il en démarrant la voiture.
— Bienvenue en Enfer. Dis-je pour le contredire.
Il faut une mine boudeuse et démarre à toute allure pour s'éloigner de ma maison. Je ne sais absolument pas ce que je fou ici. Je ne sais pas ce que m'attends ce week-end, mais plus la ville s'éloigne, plus le poids de mon passé s'envole avec elle. Je me tourne vers Damian qui fredonne une musique qui passe à la radio et je dois l'avouer, il est incroyablement sexy. C'est une chose que je ne compte jamais lui dire.
