Amra.14h.
Une main que je n'ai pas reconnu toute suite m'a attrapé. Je n'ai même pas eu le temps de comprendre qu'on m'a tiré en arrière et que je suis amené à l'écart. Je me retrouve contre un mur et un corps.
Isao.
J'incline la tête pour la regarder droit dans les yeux :
— Lâche-moi, essayais-je de le repousser.
— T-t-t... bouge pas.
Je l'ai jaugée du regard, puis mes yeux ont roulé. Je tourne mon visage vers l'opposée du sien, je préfère regarder les oiseaux être silencieux que de le voir lui.
Encore une fois, c'est de courte durée puisque monsieur ramène son index et son pouce sur mon menton et me force à le regarder. Je sais pas à quoi il joue, mais ça commence à me tendre.
— C'est pas parce que je ne suis pas là pour te surveiller que tu pourras partir, Suri. Les yakuza sont là pour suivre tous tes faits et gestes. Tu comprends ?
— Non, moi pas parler japonais.
Il se mord la lèvre du haut tellement fort que je me demande si il se retient de rire ou de m'exploser la gueule.
Un rictus s'empare de son visage et il lève la tête une seconde avant de revenir sur moi :
— Tu crois que je rigole, hein ? rit-il jaune.
Effectivement, je ne pense pas qu'il rigole. Son expression est tel que je me demande comment j'arrive à me permettre autant d'insolence et, qui plus est, de l'amusement.
— Excuse-nous l'aigri du quartier hein, fais-je plus à moi même.
La tête qu'il a fait était tellement inattendue que je n'ai pas pu m'empêcher d'éclater de rire.
Mon rire a résonné autour de nous. Je n'ai pas pris en compte Isao qui me fixe bizarrement pendant que je peine à m'arrêter de rire. Ma main vient couvrir ma bouche.
— Rigole bien, mais si tu bouges de ce QG, je te retrouve et je t'attache avec des chaînes.
Ah.
Quand j'entends ça, mon sourire s'évapore instante. Il est sérieux ? Évidemment, Isao ne sait pas plaisanter. À chaque fois que je me laisse aller à un sourire en sa compagnie, je me souviens pourquoi je le déteste. J'ai toujours détesté les gens qui ne sourissent, rient jamais. Ils sont ennuyant, monotone... je préfère rester avec une personne âgée de 90 ans qu'avec ces gens.
Il me lâche aussitôt et s'en va.
Je le regarde s'en aller, en le foudroyant du regard.
C'est quand il disparaît de ma vue que je me met à regretter de ne pas avoir répliquer.
— J'invoque les puissances pour que tu te fasses foudroyer par un éclair, hmar (connard).
Ma langue claque contre mon palais.
Ça sert à rien, de toute façon il n'est pas là pour m'entendre.
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AMRA ; Alkhayin
RandomAmra est un fantôme parmi les vivants. En fait... elle-même ne savait pas qui elle était. Ses remarques sarcastiques et son attitude désinvolte cachaient le cœur pure qu'elle possédait. Elle sait comment être visible aux yeux du monde, malgré le fa...