Bryce : Un carnet d’idées ?
Le rouge tourne la tête vers l’argenté qui lui montre un carnet sur le bureau.
Claude : Oui des trucs qui me sont passés dans la tête quand j’étais… là bas et que j’ai écris en revenant ici.
Bryce : Je peux regarder ?
Claude : C’est un peu déprimant et un peu perché mais oui bien sûr.
L’argenté sourit et vient s’installer dans ses bras. Le rouge le recouvre du plaid et Bryce lit à voir haute ;
Bryce : « Si je me rappelle ce que j’ai lu à l’orphelinat, Pascal disait : « Si l’on croit en dieu et qu’il existe on gagne tout, si il n’existe pas, qu’importe que l’on y croit, on ne perd rien », en gros le gars il fait un 50/50 du soit on croit en Dieu, soit on y croit pas. Le truc drôle c’est qu’il est chrétiens, mais il dit qu’on ne peux pas le démontrer »
L’argenté fait une pause :
Bryce : Si c’est un chrétiens pourquoi il en fait moitié moitié ?
Claude : Pascal disait que la raison ne suffisait pas à expliquer Dieu, qu’il échappe totalement au principe de raison. Sauf que quand on se fait un avis, c’est par la raison, mais vu qu’il y échappe on ne peut pas avoir d’information pour nous dire qu’il existe ou non.
Bryce : Donc comme on ne sait pas il n’y a que deux possibilités croire ou ne pas croire ?
Claude : Oui c’est ça.
Bryce : Mais et les athés ? Pour eux il n’y a pas de 50/50. Pour eux l’existence de Dieu s’approche de zéro.
Claude : C’est vrai mais justement c’est pas vraiment rationnel puisqu’ils ne savent rien et que rien ne démontre qu’il n’existe pas.
Bryce : Mais… il n’y a pas non plus de preuve que Dieu existe.
Claude ; C’est bizarre d’avoir besoin de preuves pour croire non ? Si on avait des preuves on ne croirait pas en l’existence de Dieu, on en aurait directement la connaissance.
Bryce : Ho c’est vrai.
Claude sourit et caresse doucement ses cheveux, l’argenté continue sa lecture intrigué :
Bryce : « Mais ce qui me bute c’est que le gars, pour convaincre les athées il les a pris au piège sur leur propre terrain. Il leur dit que mathématiquement c’est mieux de croire en dieu pour une béatitude éternelle, que de ne pas croire en Dieu, se satisfaire des plaisirs terrestres et au mince si il existe bah hop c’est l’enfer. En gros il leur dit que rationnellement parlant c’est plus logique d’y croire »
L’argenté s’arrête à nouveau.
Bryce : Mais si Dieu n’existe pas, ceux qui ont cru en lui, c’est pas vrai ils ne perdent pas rien. Ils perdent les plaisirs terrestres, pour les athées sans ces plaisirs là les hommes ne sont rien non ? Vu comme ça les croyants perdent tout non ? Parce que la croyance ça ne suffit pas pour aller au paradis, il faut une pratique aussi sauf qu’elle interdit ces plaisirs là.
Claude : C’est vrai, mais les plaisirs terrestres ont une durée limitée, celle de notre vie, alors que le paradis lui serait éternel.
Bryce : Donc faut-il croire et pratiquer ?
Le rouge rigole :
Claude : Ce sont des conceptions de l’époque renardeau, je suis d’accord sur le fait qu’il y a 50/50 mais je préfère être impie.
Bryce : Impie ?
Claude : Je crois sans pratiquer, ça ne me mènera pas forcément au paradis s'il existe.
Bryce : Pourquoi tu as choisi ça ?
Le rouge éclate de rire :
Claude : Parce que si je choisissait d’être un croyant pratiquant on ne risque pas de faire la bête à deux dos renardeau.
L’argenté rougit brusquement et lui donne une tape puis fait mine de ne pas être gêné. Il se remet à lire :
Bryce : « Moi en fait j’en ai rien à faire de croire ou non. Parce que j’ai mal, que je n’ai plus le désir mental de m’y intéresser. Spinoza disait qu’il y a deux types d’affect, les affects de joie et les affects de tristesse. Les joyeuses augmentent notre conatus, soit notre désir de vivre et de nous maintenir dans l’existence . Les affects tristes elle diminue ce conatus. En gros c’est se laisser mourir par perte de désir de vie. Car oui c’est le désir de vivre qui fait agir pour se maintenir dans l’existence. C’est sûrement pour ça que je ne fais plus rien, je suis en proie aux passions tristes qu’il dirait le Spinoza, je veux pas vivre »
L’argenté sent ses yeux s’embuer. Le rouge referme doucement le livre et caresse ses cheveux.
Claude : Je t’avais dis que c’était pas joyeux.
L’argenté hoche la tête.
Claude : J’etais dans un sale état à mon arrivée mais tu sais, aujourd’hui si tu veux connaître l’intensité de mon conatus, dis toi que je suis en proie aux affects de joie.
L’argenté prend un temps à comprendre puis sourit :
Il veux vivre, voilà ce que ça veut dire.
Il se retourne sur le ventre pour passer ses bras autour de lui et poser sa tête sur son torse .
Bryce : C’est génial Lion. Ça me rend heureux.
Le rouge sourit et pose le livre puis lui caresse à nouveau les cheveux :
Claude : Et moi c’est toi qui me rend heureux .
Bryce : Tu sais.
Il se redresse pour le regarder :
Bryce : Je suis surpris je ne te voyais jamais lire à l’époque .
Claude : Je le faisais pendant ma corvée de bibliothèque, je finissais vite pour pouvoir lire un peu.
L’argenté sourit, dire qu’il se faisait passer pour un cancre, alors qu’il avait juste des problèmes avec le système scolaire à l’époque.
Bryce : Je ne te connaissais pas comme ça.
Claude : Comme ça ? C’est mal ?
L’argenté sourit :
Bryce : Non c’est mignon, j’adore découvrir de nouvelles facettes de toi.
Le rouge sourit et l’embrasse tendrement et l’argenté lui rend son baiser avant de reposer sa tête sur lui :
Bryce : C’était intéressant mais ça m’a donné presque mal à la tête, faut être vraiment concentré pour suivre ça.
Le rouge rigole :
Claude : Je crois que dans un cachot tu n’as tellement rien à faire que la concentration est une nécessité pour ne pas mourir d’ennui.
Bryce : C’est vrai.
L’argenté baille alors.
Claude : Tu devrais faire une sieste on est lundi aujourd’hui, le musique nique n’est que ce soir.
La semaine c’était écoulée lentement, bizarrement les cadeaux se sont arrêtés d’un coup et Tsikawa avait arrêté de rejoindre Claude pendant qu’il attendait l’argenté. Cela les inquiétait tout les deux mais ils n’en parlaient pas.
Bryce : D’accord tu restes avec moi ?
Claude : Jusqu’à ce que tu t’endords, après je dois aller voir Xavier.
L’argenté hoche la tête et se calle contre lui. Le rouge sourit et le ressert contre lui appréciant l’étreinte en fermant les yeux.
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Qu'est ce que trois face à toute une vie ?
FanfictionContenue sensible, peut heurter la sensibilité des lecteurs. Mention: TS, TCA...