Le soleil du matin filtrait à travers les rideaux, répandant une lueur chaude dans la pièce. Aya s'étira paresseusement dans son lit, savourant les derniers moments de confort avant que la journée ne commence. Elle jeta un coup d'œil à l'horloge et soupira. Il était temps d'affronter une autre journée d'université et la routine implacable que son père avait instaurée.
Elle vivait avec son père, son grand-père et sa grand-mère dans une maison spacieuse qui ressemblait davantage à une prison luxueuse. Son père, Adama, était un homme d'affaires prospère, protecteur à l'excès au point de l'étouffer. Il aimait tendrement sa fille, mais ses règles strictes la faisaient se sentir piégée, désireuse de liberté. Sa mère était partie il y a des années, incapable de supporter la nature contrôlante d'Adama.
Pendant qu'elle se préparait pour la journée, ses pensées dérivèrent vers sa nouvelle vie à l'université. C'était sa première année, et elle avait de grands espoirs de se faire des amis et de découvrir la vie au-delà des murs de sa maison. Son père lui permettait d'aller à l'université, mais seulement parce que c'était nécessaire pour son avenir. Toute activité sociale en dehors du cadre académique était strictement interdite.
Descendant l'escalier, elle sentit l'odeur alléchante du petit-déjeuner que sa grand-mère préparait. Dans la cuisine, Awa cuisinait des beignets de mil pendant que son grand-père, Seydou, lisait le journal. Elle les salua tous les deux avec un sourire, cherchant un réconfort dans leur présence bienveillante.
"Bonjour, ma chère," dit Awa avec un sourire chaleureux. "J'ai préparé tes beignets préférés."
"Merci, Grand-mère," répondit-elle en prenant place à la table. "Vous savez toujours comment rendre mes matins meilleurs."
Seydou baissa son journal et observa sa petite-fille avec une tendresse dans les yeux. "N'oublie pas de rester concentrée à l'université. C'est ta clé pour un avenir meilleur."
Elle hocha la tête, bien consciente de l'importance de ses études. "Je le sais, Grand-père. Je ferai de mon mieux."
Adama entra dans la cuisine, son regard sévère adouci par la vue de sa fille. "Aya, n'oublie pas que tu as un couvre-feu strict. Je ne veux pas que tu traînes après tes cours."
Elle soupira intérieurement mais sourit à son père. "Oui, Papa. Je serai à la maison à l'heure."
Après le petit-déjeuner, elle prit son sac et sortit de la maison, se dirigeant vers l'université. Le trajet en voiture lui donnait un moment de solitude, un temps pour réfléchir et rêver d'une vie plus libre. Elle se demanda comment ce serait de pouvoir sortir avec des amis, de participer à des activités sociales sans avoir à se justifier constamment.
L'université était un endroit animé, plein d'énergie et d'excitation. C'était un contraste frappant avec l'environnement contrôlé de son quotidien. En parcourant le campus, elle ressentait un mélange d'anxiété et d'exaltation. Elle faisait enfin ses premiers pas dans un monde où elle pouvait être elle-même, même si ce n'était que pour quelques heures chaque jour.
Les cours passèrent rapidement, et avant qu'elle ne s'en rende compte, la journée était presque terminée. Sur le chemin de sa dernière classe, son attention fut attirée par une petite épicerie près de l'entrée du campus. Elle était passée devant de nombreuses fois mais n'y avait jamais vraiment prêté attention. Aujourd'hui, cependant, quelque chose était différent. Un homme, grand et saisissant, se tenait derrière le comptoir, sa peau sombre contrastant vivement avec sa barbe élégante et ses yeux bruns intenses. Il semblait hors de place dans le cadre banal de l'épicerie.
Elle sentit une attraction inexplicable envers lui. Elle ne pouvait s'empêcher de jeter des regards furtifs en passant. Il y avait quelque chose chez lui qui l'intriguait, une aura mystérieuse qui l'attirait. Elle secoua la tête, essayant de se concentrer sur ses cours, mais l'image de l'homme restait dans son esprit toute la journée.
Après son dernier cours, elle se retrouva de nouveau attirée vers l'épicerie. Elle hésita à l'entrée, ressentant un mélange de curiosité et de nervosité. Prenant une grande inspiration, elle entra, prétendant regarder les étagères. L'homme derrière le comptoir leva les yeux, et leurs regards se croisèrent brièvement. Elle sentit son cœur s'emballer.
"Je peux vous aider ?" demanda-t-il, sa voix profonde et calme.
Elle sourit nerveusement, cherchant un prétexte. "Je regarde juste," répondit-elle, ses yeux fuyant vers les étagères.
L'homme hocha la tête, retournant à sa tâche. La curiosité prit le dessus, et elle se retrouva à traîner plus longtemps que nécessaire. Elle finit par prendre une bouteille d'eau et s'approcha du comptoir.
"Vous êtes nouveau ici ?" demanda-t-elle, essayant de paraître décontractée.
L'homme leva de nouveau les yeux, un léger sourire aux lèvres. "On peut dire ça. Je viens de commencer à travailler ici il y a quelques semaines. Je m'appelle Malik."
"Aya," répondit-elle, ressentant une étrange sensation de confort en sa présence.
Leur brève interaction se termina lorsqu'elle paya son eau et quitta le magasin, mais la rencontre laissa une impression durable sur elle. Elle ne pouvait se défaire de l'impression que Malik était plus qu'il ne le paraissait. En marchant vers sa voiture, elle réalisa que sa vie pourrait être sur le point de changer.
Elle conduisit jusqu'à la maison, l'esprit rempli de pensées sur Malik et les possibilités qu'il représentait. Pour la première fois depuis longtemps, elle ressentait une étincelle d'excitation, un aperçu de la liberté qu'elle désirait tant. Elle ignorait encore que ce n'était que le début d'un voyage qui remettrait en question tout ce qu'elle savait sur l'amour, la confiance et elle-même.
En arrivant à la maison, elle retrouva son père dans le salon, discutant avec ses grands-parents. Ils parlaient de la réunion de famille prévue pour le week-end. Elle savait que ces réunions étaient importantes pour son père, mais ne pouvait s'empêcher de ressentir une certaine appréhension. Chaque réunion était une occasion pour son père de réaffirmer son contrôle sur elle.
"Aya, n'oublie pas que nous avons des invités ce week-end," dit Adama. "Je veux que tu sois présente et que tu te comportes de manière exemplaire."
"Oui, Papa," répondit-elle, cachant sa frustration derrière un sourire.
Le soir, après le dîner, elle se réfugia dans sa chambre. Elle sortit son journal intime et commença à écrire sur sa rencontre avec Malik. Chaque mot reflétait son désir de liberté et son espoir que cette rencontre pourrait être le début de quelque chose de nouveau et d'excitant.
"Chère journal, aujourd'hui, j'ai rencontré quelqu'un de spécial. Malik. Il y a quelque chose en lui, quelque chose de mystérieux et d'attirant. Je ne sais pas ce que l'avenir nous réserve, mais je suis prête à le découvrir. Peut-être que, grâce à lui, je pourrai enfin briser les chaînes de cette cage dorée."
Elle referma son journal et s'allongea sur son lit, un sourire rêveur aux lèvres. Pour la première fois depuis longtemps, elle se sentait pleine d'espoir. Le chemin vers la liberté était peut-être encore long et semé d'embûches, mais avec Malik à ses côtés, elle était prête à affronter tous les défis.
À suivre...
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La Cage Dorée
RomanceAya, une jeune femme de 19 ans, vit une vie apparemment parfaite dans une maison luxueuse avec son père surprotecteur et ses grands-parents bienveillants. Mais derrière cette façade dorée, elle se sent piégée, rêvant de liberté et d'aventures au-del...