Comme tous les ans à cette période de l'année, New York est recouvert de neige comme pas possible. Si bien que même se déplacer en voiture devient compliqué pour ses habitants, la chaussée encombrée par une épaisse couche de verglas n'en permet pas l'accès libre, circuler sur ces nombreux centimètres de gèle devient une véritable épreuve difficile à surmonter. Inutile de vous mentionner à quel point cet inconvénient emmerde tout le monde, et aujourd'hui plus particulièrement. Nous sommes le vingt-quatre décembre, autrement dit, la veille de Noël. Ce jour que la majorité du globe terrestre attend patiemment et vénère plus que n'importe quoi.
Mais pas moi, et c'est ce qui me pousse à penser que j'ai franchement été terminée à la pisse. C'était déjà dur de prendre ce billet pour New York, si je dois en plus me forcer à sourire pour que ma mère ne se rende pas compte du mal être que me provoque cette ville, cette soirée est destinée à tourner au fiasco.
Au moins, le sapin qu'on a décoré ce matin est assez joli.
Le seul point positif de cette fête.
J'observe ma mère enfiler des gants de cuisine avant de retirer le plat de dinde du four, la fumée brulante s'échappe de ce dernier et se propage dans toute la cuisine en me faisant grimacer.
C'est officiel, je hais Noël.
— Enfin bref, la routine quoi, termine-t-elle en déposant le plat au milieu de la table. D'ailleurs tu ne m'as pas raconté, comment ça se passe de ton coté ?
Je détourne le regard pour le fixer sur la fine couche de neige qui se forme au bord de la fenêtre du salon pendant qu'elle sert nos assiettes. Les chants fusent à l'extérieur. Les lumières illuminent la rue dans le seul but de faire appel à la magie de Noël, des enfants font des batailles de boules de neige ce qui me fait légèrement sourire, leurs rires emplissent le quartier animé. Je me demande s'il neige de cette façon à Los Angeles. Peut-être pas autant, mais ont-ils également droit à quelques flocons pour ramener la magie du Père Noël en Californie ?
Si c'était le cas, j'imagine sans problème Lyah et Noah boire du chocolat chaud devant un film romantique pour la saison, emmitouflés dans une couverture chaude et blotties l'un contre l'autre. Memphis provoquer une énième catastrophe, sa maladresse cassant les pieds de tout le monde et sa défense si hilarante qu'elle me ferait comme toujours exploser de rire. Les élèves de la fraternité se bourrer la gueule comme chaque jour de l'année. Et Elijah fumer ses clopes à l'écart de ses amis en observant l'horizon silencieusement, ayant pour seule compagnie sa propre personne.
Ce schéma correspond parfaitement à mes fréquentations.
Et en parlant de lui, je n'ai eu aucune occasion de lui parler à nouveau. Ni même de l'approcher d'ailleurs. Je sais qu'il m'évite, car hormis le fait que nos regards se croisaient plus que d'habitude ces derniers jours, il n'a pas cherché à rentrer dans le conflit, ni même à me faire une remarque qui aurait eu le don de me faire démarrer au quart de tour tandis qu'il rirait face à mes réactions, je l'insulterais probablement dans ma tête. Mais non, rien de tout cela si ce n'est les regards qu'il me lançait furtivement avant de faire comme si je n'existais pas et de m'éviter.
Dès que son regard se posait sur moi lorsque je sortais de cours et qu'il marchait dans ma direction, il n'attendait pas une seconde pour faire demi-tour et me fuir.
« Je n'ai et n'aurai honte de rien. Et encore moins quand ça te concerne ».
Des conneries.
— Rose ? m'appelle ma mère en me faisant sortir de mes pensées, je repose mon regard sur elle pendant qu'elle me fixe en fronçant les sourcils.
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𝐋𝐈𝐀𝐑 𝐓𝟏 { en réécriture }
RomantizmIl n'avait plus aucun espoir, elle était sa dernière chance... Au sein de la criminalité, où le repenti est un péché, il y a lui. Elijah Keurton. Le Californien redouté de tous. Celui qui fait de l'ombre aux trafics, celui qui élimine les anomalies...