Le drame de mon métier ce ne sont pas seulement les élèves. Ce sont aussi les collègues. Enfin certains de mes collègues. Ce midi, je me suis retrouvée coincée à table en tête à tête avec Carole, trente-neuf ans, rire de jument et haleine de poney. Pour rester dans le thème, elle collectionne les licornes en cristal (ce n'est pas une blague) et adore partager sa passion au reste du monde. Elle était ce midi intarissable sur sa dernière acquisition de ce week-end, une incroyable licorne de trente centimètres en train de se cabrer et qui valait quelques pépettes. Elle l'avait chinée dans une brocante et avait bien failli en venir aux mains avec une petite vieille qui voulait l'acheter à sa petite-fille. Arrivée à son dessert, elle semblait tellement habitée par son histoire que je n'avais même plus besoin de répondre. Je faisais simplement un hochement de tête à intervalle régulier ou un grognement encourageant et ainsi je pouvais penser à autre chose. Comme aux vacances qui m'attendaient ce soir. Et même si j'étais la seule des charognes en chaleur à être en congés, nous allions tout de même fêter ça ce soir au Téléphone Rose. J'avais bien proposé à Noé, mais il avait d'autres projets. Mais croyez-moi, cela n'allait pas m'empêcher de mettre le feu à la piste de danse.
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Journal sans titre.
HumorMargaux, jeune enseignante dans la vingtaine, raconte ses déboires amoureux, familiaux et amicaux avec une bonne dose de second degré. Ce roman est largement infusé d'une ambiance à la Bridget Jones !