Chapitre 13

5 1 1
                                    

Clémence

J'allais bien, enfin..., mieux. Les vacances me faisaient du bien et je redoutais fort la rentrée. J'eus la confirmation que la rentrée ne serait pas de tout repos en voyant Myriam, Laura et deux de leurs amies au centre commercial. J'étais seule car j'allais acheter un cadeau d'anniversaire à mon oncle et je les vis en sortant du magasin à costumes ; j'en avais acheté un très beau pour mon oncle et j'avais beaucoup économisé pour lui faire ce cadeau, cela faisait longtemps qu'il en voulait un. Enfin bref, je remerciais la dame pour m'avoir aidé à le choisir, et lorsque je sortis, je tombai nez à nez avec la bande de pestes.

-Et bah alors, on fait un petit cadeau à son « père », avait dit Myriam en insistant sur les guillemets et père.

J'avais l'habitude, mais le fait qu'elle le fasse devant ses copines pour impressionner la galerie me mit les larmes aux yeux.

-Fais attention Myriam, elle va s'énerver et finir en prison comme son idiot de père, rigola une des deux filles que je ne connaissais pas.

Cela les fit toutes rire et l'une d'elle m'arracha mon sac des mains. Elles se mirent à se le lancer, comme un ballon de basket, et j'essayai de l’attraper, en vain. Alors, je me laissai tomber par terre et pleura à chaudes larmes. Les filles continuaient à rire et à abîmer mon cadeau. Peu importe comment elles allaient me le rendre, si elles se décidaient à le faire, je ne pourrais pas l'offrir à mon oncle dans cet état.

Je sentis alors un présence près de moi, c'était Laura :

-Ce costume est vraiment très joli, et puisque je suppose que tu n'en veux plus maintenant qu'il est un peu abîmé, je te le prends pour mon père, il sera content -me disait-elle avec un clin d’œil ironique- on se revoit à la rentrée, bisous, p'tite conne.

Elles s'éloignèrent enfin et je pus m'abandonner à mon triste sort.

-Dis moi chérie, tu ne vas pas les laisser partir comme ça.

Je sursautai. La vendeuse se tenait derrière moi, elle avait les sourcils froncés et regardait les filles avec haine.

-Quelle bande de vipères ! Vient avec moi, tu vas te nettoyer le visage et boire un bon coup.

Je la suivit à l'intérieur. Elle parlait à son vigile, puis se dirigea vers moi, un verre d'eau à la main. J'eus à peine le temps de lui murmurer un remerciement qu'elle me lâcha :

-Mon vigile va aller les remettre à leur place, ne t'en fais pas.

Je restai sans voix, non non non, il ne faut surtout pas qu'il aille les voir !

-Non surtout pas ! S'il vous plaît, cela pourrait avoir des conséquences.

-Quoi ? Dois-je te rappeler à quoi elles s'amusaient ?

C'est à cet instant que je remarquai qu'elle tenait un autre costume en mains, identiques à celui que Myriam et sa bande m'avait pris.

-Qu'est-ce que c'est, lui demandais-je.

-Un autre costume pour toi, tiens !

-Mais...mais je n'ai plus assez d'argent.

-Ça tombe bien, je n'en veux pas, c'est un cadeau que je te fais.

-Quoi !? Non, non je ne peux pas, il était cher.

-Je m'en contre fiche, de toute manière, ce n'était pas une proposition, il est à toi un point c'est tout. Ah tiens, mon vigile est de retour.

Cette phrase avait seulement suffit à me rappeler pourquoi il avait fallu qu'elle m'en offre un. Je lui murmurai :

-Que leur avez-vous dit ?

-Je leur ai simplement fait remarquer qu'elles n'avaient pas payé leur achat, qu'elles étaient des petites voleuses, et que la facture du costume par mail.

-Mais...avez-vous seulement leurs noms ?

-Non, mais tu vas me les donner.

-Non! Criais-je, non... s'il vous plaît, ne m'obligez pas à faire ça, repris-je en chuchotant.

Ayant vu que leurs têtes à tous les deux cherchaient une explication, je leurs dit :

-Après...tout retombera sur moi, absolument tout et...

-Bon écoute ma grande, me coupa la vendeuse, tu as l'air d'avoir des problèmes sérieux avec ces jeunes filles, je ne vais pas te forcer à me le raconter mais tu ne peux pas vivre comme ça jusqu'à la fin de ta vie ! Il faut que tu te défendes, ou au minimum que tu les empêches de t'atteindre !

Incapable de parler, je hochai la tête.

-Bien, et maintenant, donne nous une coordonnée à elle qui nous permettrai de les joindre.

Sentant qu'ils ne me lâcheront pas, je donne le numéro de téléphone de Laura. Après avoir récupéré le costume bien emballé, la vendeuse, Luna, m'avait dit de faire attention en rentrant, et d'éviter les filles au maximum. Je les remerciait de nombreuses fois avant de partir pour de bon. Heureusement, il n'y eu aucun incident sur le chemin du retour. En arrivant chez moi, je remarquai que j'avais reçu un message de Myriam. J'avais eu un peu peur mais j'avais fini par l'ouvrir.

Demain, tu viens avec 30 euros, on va voir un film au cinéma, compris.

Je n'osai pas lui dire que j'avais quelque chose de prévu avec ma tante demain. J’imaginais déjà sa réaction :

« Laisse moi t'expliquer, j'en ai rien à foutre, c'est pas une question que je te pose, donc soit tu dis à ta vielle tante que t'es occupée, soit je viens te chercher moi, et ça te fera pas plaisir. »

-Hum, maman ?

-Oui, Clémence ?

-Tu vois demain, tu voulais aller à la piscine avec moi ?

-Oui.

-Et bien, il y a une copin... collègue à moi qui veut aller au cinéma.

-Oh ! Mais bien sûr chérie, ça me fait plaisir que tu sortes avec tes amies au lieu de rester enfermée.

-Et aussi, elles m'ont dit de prendre 30 euros. Je ne sais pas pourquoi 30, peut-être qu'on ira prendre un goûter après, lui dis-je en haussant les épaules.

-Oui, d'accord pas de problèmes pas puce.

Bon, il ne me restait qu'à survivre à la journée de demain, facile non ?

Parler ou se taire..., que choisir ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant