Une soirée particulière

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(Ella)

Arrivés en face d'un grand immeuble, je descend toujours sans un mot. Je récupère mon sac de cours que j'ai déposé à l'arrière de la voiture et le rattrape jusqu'à la porte de l'immeuble. Il y compose un code  et il entre en premier. Je le suis toujours anxieuse de dormir chez mon prof.
On monte les 7 étages en silence puis il s'arrête pour déverrouiller sa porte. J'entre après lui et j'enlève mes chaussures et mon manteau. Il va s'asseoir dans le salon en allumant la télé sans prêter attention à moi. Cela me convient très bien. Moins je lui parle, mieux je me porte. Après quelques minutes, je vais m'asseoir à mon tour sur le canapé en faisant attention d'être à l'autre bout de celui-ci. Il me questionne:
- T'as faim ?-
- Un peu...- en vérité, je crevais de faim, ça faisait depuis hier midi que je n'avais pas mangé. Hier soir, je me suis encore fait battre.
- Des pâtes, ça te va ? -
- Oui, très bien !-
Il se dirige vers la cuisine où je le rejoins quelques minutes après.
- Si vous voulez, je peux les faire.-
Il me laissa seule dans la cuisine comprenant que c'est à moi de faire les pâtes.
Je peine à trouver tout les ustensiles mais après de longues minutes, j'ai enfin pu trouver les casseroles.

- C'est tes draps pour le canapé.- m'informa-t-il avec un drap, un oreiller et une couverture dans les mains. Il dépose tout ça dans le salon puis revient dans la cuisine où il s'asseoir sur le plan de travail.
- Merci- marmonnais-je
- C'est bientôt prêt ?-
- Dans 5 minutes-
- Je vais prendre une douche, ne m'attend pas pour manger. -
Il s'en va avant que je puisse dire quoique ce soit.

Je m'installe sur le canapé où je mange mon bol de pâtes devant un dessin animé. J'adore les dessins animés: ça me renvoie dans l'enfance que j'aurais aimé avoir.

Une quinzaine de minutes plus tard, je l'entend sortir de la salle de bain et s'approcher du salon. Je suis encore en train de manger mes pâtes lorsqu'il débarque dans le salon.
Il n'est vêtu que d'un bas de survêtement gris foncé qui lui va parfaitement. Je peux observer son torse nu encore mouillé. Il a les cheveux ébouriffés et trempés qui lui tombe sur le visage et dont les goûtes d'eau dessinent ses abdos.
Il me regarde fier de l'attention que je lui porte et ricane:
- Il me semble que t'as pas le droit de baiser ton prof.-
- Loin de là l'envie de coucher avec vous !!-
- Bah arrête de me dévorer des yeux alors. -
- Je, Je... - bafouillais-je stressée d'avoir été prise sur le fait. C'est vrai qu'il avait tout pour plaire.
- Va prendre ta douche !- m'ordonna-t-il
Il se dirige vers la salle de bain, quand à moi, je le suis sans rien ajouter.
- Voici une serviette et du shampoing. A gauche, c'est l'eau chaude et à droite, c'est l'eau froide. Si t'as besoin, tu m'appelles. -
Après ces mots, il partit me laissant seule dans cette petite salle de bain.
Je profite de ce temps pour moi pour me laver les cheveux. Après m'être essuyée, je réalise que je n'ai pas de pyjama. Je décide donc de remettre mes vêtements de la journée.
Je retourne au salon où il y mange toujours devant mon dessin animé.
- Tu vas dormir en jean?-
- Oui, j'ai..., j'ai pas de pyjama...-
Il part du salon puis revient 1min après. Il me lance des vêtements propres que je rattrape.
- Je ne peux pas mettre ça ! - m'exclamais-je.
En effet, je ne peux pas mettre les vêtements qu'il m'a confié car c'est un de ces teeshirts et un des ces shorts. Le problème n'est pas que c'est ses vêtements mais surtout qu'ils dévoilent trop mon corps et mes blessures de la veille. Je ne peux pas le laisser voir mes hématomes et mes brûlures.
- Ah parce que maintenant t'es gênée de mettre mes vêtements alors que tu squatte mon appart et ma douche ! -
- Je veux un pull à manches longues et un pantalon !- lui ordonnais-je presque.
- C'est parce que mademoiselle Collins est pudique...- se moqua-t-il
- Non, j'ai juste froid !-
- J'ai mis le chauffage !-
- Je suis frileuse ! -
- T'es chiante Collins ! - me reprocha-t-il avant de me ramener ce que je lui ai demandé.
- Merci. -
Je retourne me changer avec ses vêtements. Ils font 2 fois ma taille mais ils me permettent de camoufler mes blessures.
Lorsque je retourne dans le salon, il n'y est plus et il a fermé les rideaux. Il a aussi installé les draps sur le canapé. Je comprends qu'il ne reviendra pas dans le salon de la soirée pour me laisser dormir.

Le lendemain, il m'a déposé assez loin du lycée pour que personne ne nous voient arriver ensemble. La journée s'est passé comme à son habitude et comme à chacun de ses cours, j'ai gribouillé toute l'heure.

Lorsque je suis rentrée à la maison, ma mère et mon beau-père étaient déjà de retour. Lola n'était pas là ce soir puisqu'elle dormait chez une copine. Je suis montée dans ma chambre et ils ne m'ont pas adressée la parole de toute la soirée; ce qui ne m'a pas déplue puisque ça m'a évité de ne pas me faire frapper ce soir.

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