Chapitre 46

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"Dans la vie, rien n'est à craindre, tout est à comprendre "

[Marie Curie]




Étincelles






♫︎ .  Oh la (Brice Conrad)♫︎






Rhéa




Je sors de la chambre, suivie de l'Asiatique. Comment a-t-il pu mentir sur notre relation ? Sérieusement ? Sa femme ? Il se moque de moi ou quoi ? S'il pense que tout est terminé entre nous, il se trompe lourdement.

Nous parcourons un grand couloir orné de moulures dorées et de tableaux anciens. Je reste ébahie devant la splendeur du lieu, chaque détail témoigne d’un raffinement presque intimidant. C’est comme un décor de film.

— Tu as grandi ici ? demandai-je, fascinée.

Il se contente de hocher la tête, sans un mot.

— Tu as eu de la chance, murmurai-je, presque pour moi-même.

— Oui, j’ai eu de la chance, répète-t-il, mais son sourire se veut plus rassurant qu’authentique. Il est évident qu’il se force.

Je choisis de ne rien ajouter et continue de le suivre en silence. Lorsque nous atteignons le hall, il me tire soudainement à lui, son regard plongeant dans le mien.

— Écoute, si j’ai dit à mon père que tu étais ma femme, ce n’était pas pour rien. S’il te plaît... joue le jeu, me dit-il, presque en suppliant.

Je l’observe un instant, déconcertée par la gravité de son ton. Pourquoi semble-t-il si sérieux, si inquiet ?

L’idée de prétendre être sa femme ne me plaît absolument pas, mais je comprends que refuser pourrait compliquer les choses. Alors, à contrecœur, je hoche la tête.

— Très bien, mais je suis censée faire quoi, exactement, pour qu’il y croie ? demandai-je en croisant les bras.

— Beaucoup de choses, répond-il, son ton chargé de sous-entendus.

Je fronce les sourcils. Non, il n’oserait pas…

— Beaucoup de choses comme quoi ? insistai-je, méfiante.

— Comme ça…

Avant que je ne réalise, il se penche vers moi et pose ses lèvres sur les miennes. Sa proximité me désarme. Son parfum envahit mes sens, et un frisson parcourt mon corps tout entier.

Une voix retentit au bout de l’escalier, nous obligeant à nous séparer brusquement. Le baiser, bien que furtif, m’a complètement déstabilisée. Pire encore, l’apparition de cet homme me met dans une situation encore plus embarrassante.

Pourquoi n’ai-je pas réagi ? Pourquoi n’ai-je pas repoussé ses avances immédiatement ? Le plus troublant, c’est que j’aurais voulu que ça dure plus longtemps…

L’homme descend lentement les marches et s’arrête à notre hauteur. Son regard, méfiant, me scrute de haut en bas. Pas besoin de chercher longtemps pour deviner : c’est son père.

A pretty psychopath TOME 1 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant