39- un Ange

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Pdv de Kays

Je cherchais Heidna dans chaque pièce jusqu'à croiser une des domestiques me prévenant qu'elle se trouvait à l'étage pour se reposer.
Une fois arrivé dans le couloir je pouvais entendre les battements réguliers de son cœur apaisé par le sommeil.
Je m'aventurais dans la bibliothèque, tournant la tête sur l'ange qui c'était endormi dans le fauteuil près du feu, un livre à ses pieds.

Son doux visage était marqué par la fatigue mais elle restait d'une beauté à couper le souffle.
Un pincement au cœur me prit au moment où la simple idée qu'elle ait pu m'attendre me traversait l'esprit.

Je m'approchais de son large fauteuil et fis glisser la pulpe de mon pouce sur sa pommette rougit par la chaleur du feu de cheminée dont il ne restait plus que des braises ardantes, illuminant faiblement l'espace.

- Tu es tout ce que j'ai de plus précieux, Heidna...
Je laissais mes murmures se perdre dans l'espace et détournais mon attention vers le feu de cheminée. Je pris une bûche et la plaça dans l'âtre, observant les flammes dévorer le bois sec, crépitant à nouveau.

- Tu es là depuis longtemps ?

Sa voix légèrement rauque, encore sous l'effet du sommeil me percuta, faisant accélérer les battements de mon palpitant.

Je me tournais vers elle, qui se redressait avec douceur de son fauteuil, venant se mettre debout face à moi alors que j'étais toujours accroupi près du feu qui réchauffait mon dos.

Je levais les yeux vers cet ange dont les courbes se dessinaient avec insolence au travers de sa robe blanche sous la lumière chancelante des flammes.

Je ne dis pas un mot, mon esprit avait quitté mon corps à la seconde où j'avais entendu le son de sa voix, malgré le temps, je n'arrivais toujours pas à réaliser qu'elle était ici, avec moi, à moi.
Alors des fois je l'observais, tel un mirage, je pouvais voir bouger ses douces lèvres, entendre ses paroles, mais je ne pensais qu'à une chose, l'embrasser, faire de ses lèvres miennes, la sentir contre moi jusqu'à ce que nous ne fassions plus qu'un, corps et âmes.

Mon regard se posa sur le livre qu'elle tenait fermement entre ses longs doigts fins, un d'entre eux semblait servir de marque page, divisant le livre en deux.

- Tu l'as retrouvé ?
Murmura-t'elle

- Ascian s'en charge, ne t'inquiètes pas plus pour elle.
Lui répondis-je hypnotisé par la lueur dansante dans ses yeux en amande.

-J'ai pensé à toi en lisant ce passage...
À ses mots, elle releva le livre vers elle, l'ouvrit et plongea son regard dans le manuscrit, s'apprêtant à lire le passage en question, ses joues ayant pris une nouvelle nuance de rouge.

Je ne savais pourquoi mais cet instant me fit sourire, elle pensait à moi, elle me voyait à la place des personnages de ses romans. Je trouvais ça attendrissant, touchant d'une certaine manière.

- Que se passait-il dans ce livre ma douce ?

Elle amena ses doigts à ses lèvres gonflées par le sommeil, pinçant sa lèvre inférieure entre son pouce et la pulpe de son index, un regard timide posé sur moi mais derrière lequel dansait les ombres de sa lubricité, elle prit une inspiration avant de prononcer les premiers mots de sa lecture, replongeant ses iris dans son roman.

- Cette histoire se déroule à l'époque des vikings, elle parle d'une jeune femme qui ...
Elle m'expliqua le contexte avec une voix angélique.
Ses cheveux capturaient la lueur des flammes et ondulaient sur sa poitrine dont les lobes se dessinaient par moment sous sa robe blanche... Elle gesticulait, intimidait par mon regard posé sur elle ou par l'attention toute particulière que je lui portais.

Sa sensualité me frappa violemment, comment était-ce possible de provoquer en moi cet instinct primitif, cette chaleur ardente dans tout mon être, de me faire brûler de désir en quelques mots et gestes timides.
Je pouvais sentir mon sang affluer vers le bas, rendant déjà ma concentration difficile. Je passais ma main sur mon visage, faisant basculer ma tête en arrière, essayant dans un espoir vein de me ressaisir, je pris une grande inspiration puis je m'assis sur le parquet, près du fauteuil sur lequel elle se laissa tomber, croisant ses jambes, me donnant l'irrésistible envie d'y poser ma tête, ce que je fis sans plus attendre, encerclant de mes bras le bas de ses jambes, sous ses genoux pliés.

-Je t'écoute ma douce. Lui annonçais-je, entendant son cœur battre à tout rompre.

Elle passa avec hésitation ses doigts dans mes cheveux sûrement emmêlés par le vent et la neige de tout à l'heure.
Je pouvais sentir sa chaleur augmenter contre ma joue, à travers le fin tissu de sa robe couvrant ses jambes jusqu'à ses chevilles.

Elle reprit alors parole, m'expliquant qu'elle commençait sa lecture et que les personnages principaux s'étaient désormais retrouvés dans une grotte, faisant une halte pour la nuit avant de reprendre leur route.

Au bout de quelques phrases, je compris enfin où elle voulait en venir, je sentais ses cuisses se serrer sous moi au fur et à mesure que les personnages de son récit se provoquaient, faisant monter la tension entre eux et implicitement entre mon ange et moi.

Cet aspect de sa personnalité, me fit sourire, elle semblait si innocente et pourtant elle se trouvait là, à me faire le récit d'une scène torride, utilisant des mots crus que je n'avais jamais entendu passer entre ses lèvres que je brulais ardemment d'envie d'embrasser... Plus elle s'aventurait à me lire son livre, plus je m'impatientais de pouvoir la soulever et la prendre à même le sol.

Je fis glisser ma main le long tu tissus de sa robe, jusqu'à atteindre le bout, agrippant le bord, je fis remonter le voile blanc sur sa cuisse. Je laissais mes doigts effleurer sa peau, alternant entre des caresses et le fait d'agripper sa peau, d'enfoncer mes doigts dans sa chaire.
Je pouvais entendre son souffle s'accélèrer et à contrario, sa lecture ralentir.
Rien ne pouvait plus me rendre fou que de savoir que je pouvais faire répondre son corps à mon contact, comme-ci j'avais un certain pouvoir sur elle, que je pouvais la faire hurler, trembler de plaisir, lui faire perdre le contrôle de son corps rien qu'en la touchant. Le pouvoir de la faire quitter ce monde pour atteindre le 7eme ciel, de la faire se sentir mieux, se sentir aimée.

J'avais côtoyé beaucoup de femmes, à une époque où mes sentiments avaient été enfuis au plus profond de mon être ne laissant que la haine animer mon corps, mais aucune n'avait été autant réceptive que Heidna, comme-ci quelque chose sur lequel nous n'avions pas d'emprise nous poussait à ressentir le contact de l'autre comme étant cent fois plus intense que n'importe quel autre toucher et bien plus addictif que les autres. Je ne pouvais penser qu'à Heidna, sans cesse elle était dans mes pensées et mon corps réagissait d'une manière incontrôlable dès que je l'apercevais.
Je pouvais entendre les battements de son cœur, voir ses pupilles changer dès qu'elle aussi me voyait et ce depuis le début.

Pour moi c'était une évidence, pour elle, il avait fallu du temps pour se rendre à l'évidence ... Mais depuis le début nous étions lié qu'elle préférait Ascian ou non, le destin n'allait pas la lâcher et elle finirait inexorablement dans mes bras...

Car j'étais son destin.

La Protégée du Vampire. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant