Chapitre 1

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La lumière du matin se glissait à travers les rideaux de soie de la chambre luxueuse de Yeiya Baila Wane. Elle s'étira avec grâce dans son lit à baldaquin, enveloppée dans des draps en lin doux comme la caresse d'une brise matinale. Chaque détail de la pièce reflétait l'opulence dans laquelle elle avait grandi, des tableaux de maîtres accrochés aux murs aux meubles en bois précieux finement sculptés.

À 25 ans, Yeiya avait tout ce dont elle pouvait rêver matériellement. Ses parents, Bachil Abdel Kader Wane, le puissant fondateur de Senegal Business Solution, et Salma Aidara, une styliste renommée, l'avaient toujours entourée de luxe et de privilèges. Ses journées étaient rythmées par des réunions d'affaires, des événements mondains et des dîners somptueux.

Pourtant, malgré cette vie de faste, Yeiya ressentait un vide profond en elle. Chaque matin, elle se levait avec une sensation d'étouffement, emprisonnée dans un rôle qu'elle n'avait pas choisi. Son père, Bachil, exigeait qu'elle suive ses pas et travaille dans l'entreprise familiale. Il lui dictait chaque décision, chaque mouvement, ne laissant aucune place à ses propres aspirations.

Yeiya descendit les escaliers majestueux, ses talons hauts résonnant avec assurance sur le marbre poli. Elle portait une robe élégante en soie bleu saphir, parfaitement assortie à ses yeux étincelants. Ses cheveux bruns étaient coiffés en une cascade de boucles délicates qui encadraient son visage.

Elle se dirigea vers la grande salle à manger où un petit-déjeuner somptueux l'attendait. Bachil était déjà là, plongé dans ses journaux financiers, tandis que Salma, élégante comme toujours, sirotait son café.

« Bonjour, papa. Bonjour, maman, » dit-elle d'une voix douce en prenant place.

« Bonjour, ma chérie, » répondit Salma avec un sourire chaleureux.

Bachil leva à peine les yeux de son journal. « Yeiya, n'oublie pas que tu as une réunion importante ce matin avec les partenaires étrangers. Je veux que tu sois prête à 9 heures précises. »

Yeiya acquiesça, cachant son désarroi derrière un sourire poli. « Oui, papa. Je serai prête. »

Elle termina son petit-déjeuner avec grâce avant de se rendre au bureau.

Ville était le cœur battant de Senegal Business Solution, l'entreprise prospère fondée par Bachil Abdel Kader Wane. Les bureaux modernes de l'entreprise s'élevaient majestueusement au centre de la ville, une tour de verre et d'acier qui symbolisait la puissance et le prestige de l'empire Wane. À l'intérieur, l'ambiance était à la fois dynamique et rigoureusement organisée.

Yeiya Baila Wane arriva à son bureau, situé au vingtième étage de la tour. Les portes automatiques s'ouvrirent avec un léger sifflement, révélant un espace immaculé et contemporain. Les murs étaient ornés d'œuvres d'art abstraites, soigneusement sélectionnées pour ajouter une touche de sophistication à l'atmosphère professionnelle.

Le sol en marbre poli reflétait la lumière des lustres étincelants suspendus au plafond, créant un jeu de lumière fascinant. Les employés, vêtus de costumes élégants et de tailleurs impeccables, se déplaçaient avec assurance entre les différents départements. Le murmure constant des conversations téléphoniques et des réunions en cours remplissait l'air, accompagné du doux bourdonnement des ordinateurs et des imprimantes.

Yeiya s'installa à son bureau, une oasis de calme au milieu de l'agitation. Des dossiers soigneusement empilés attendaient son attention, ainsi qu'un iPad pour ses notes et ses correspondances électroniques. Chaque détail de son environnement reflétait l'ordre et la discipline auxquels elle était habituée dans cette entreprise dirigée d'une main de fer par son père.

Les réunions étaient planifiées avec une minutie méticuleuse, chaque minute précieuse et chaque décision stratégique scrutée sous toutes ses facettes. Bachil Abdel Kader Wane était non seulement le fondateur mais aussi l'âme de Senegal Business Solution, présidant souvent aux réunions avec une présence imposante et une intelligence aiguë des affaires.

Malgré l'efficacité professionnelle qui régnait à l'entreprise, Yeiya ressentait parfois une lourdeur dans l'air. Chaque décision devait être approuvée par son père, chaque projet était un reflet de sa vision. Elle se sentait à la fois protégée et prisonnière dans ce monde de chiffres et de stratégies, cherchant toujours une échappatoire vers ses propres rêves artistiques, une échappatoire que seule son atelier secret pouvait lui offrir.

La réunion avec les partenaires étrangers était protocolaire et bien menée, comme toujours. Yeiya écoutait attentivement, prenant des notes sur son iPad avec une précision impeccable. Son père surveillait chaque mot qu'elle prononçait, corrigeant parfois ses remarques avec une sévérité masquée sous un sourire professionnel.

En dehors de ses obligations professionnelles, Yeiya n'avait pas d'amis proches à part sa cousine Khadija Aidara. Les autres jeunes de son cercle social la trouvaient distante, voire impolie, en raison de sa réticence à se conformer aux attentes sociales et à sa personnalité réservée. C'était une solitude qu'elle portait silencieusement, cachée derrière un masque de sophistication et d'élégance.

Ce soir-là, après une journée bien remplie, Yeiya se retira dans son atelier secret. Elle ferma la porte derrière elle, laissant le monde extérieur derrière. Ici, entourée de toiles blanches et d'un arc-en-ciel de couleurs vives, elle se sentait enfin libre. Elle prit un pinceau, trempa dans la peinture, et commença à créer. Chaque coup de pinceau était une déclaration silencieuse de sa résistance, un pas de plus vers la découverte de son vrai moi.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 16 ⏰

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