Chapitre 16

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Je réagis de tac au tac et après qu'un bruits strident est fendue l'air, un des deux hommes tombe au sol...
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Mes oreilles bourdonnent, et la peur m'envahit. Les deux hommes sont tombés... Lequel ai-je touché ? Je vois Édouard se libérer des bras de William, visiblement en un seul morceau. Il se précipite vers moi et m'enlace. Je suis perdue dans l'étreinte, apaisée par les battements de son cœur qui calme le mien. Il me berce doucement et m'embrasse sur le front. Puis, sans crier gare, une goutte salée tombe sur mon épaule, suivie d'une autre. Je lève la tête et vois la source de ses larmes. Je ne l'avais jamais vu pleurer ; ça me choque. Lui, qui est d'habitude si joyeux, si taquin et enthousiaste. Il enfonce sa tête dans mon cou pour tenter de masquer son chagrin. Je lui caresse doucement la nuque pour le calmer.

- Yuna, j'ai eu si peur...
Moi aussi...

- Je sais... Je suis là, c'est fini... murmuré-je.

Il recule et m'embrasse sur le front avant de me prendre la main. Mais soudain, de l'eau arrive au niveau de nos pieds.
Ils ont troué la coque...

- Il faut partir ! déclare Édouard.

Je hoche la tête et nous nous dirigeons vers les cordages menant à d'autres bateaux, puis je me fige. Édouard tire sur ma main en constatant que je me suis arrêtée.

- Yuna ? Il faut y aller, le bateau est en train de couler !
Je sais, mais attends !

Je lâche sa main et retourne à bord. Je cours sur le pont et fonce dans la loge du capitaine. Je fouille et retourne la pièce. Édouard me rejoint. Après quelques secondes de recherche, je sors le totem d'un tiroir dissimulé dans le bureau. Kenwey me regarde, stupéfait.

- Ne pose pas de questions, cours ! déclarai-je.

Nous sortons de là et sprintons sur le bois épais de la coque, déjà un peu inondée. Nous traversons la passerelle quand soudain un bruit strident retentit. Je me baisse dans l'espoir de ne pas être touchée par celui-ci. Nous sommes sur le Célestia ; l'équipage défait les nœuds menant aux bateaux de William et commence à partir au large. Je pose le totem sur le sol et m'effondre à terre, à bout de souffle.

Quand je relève la tête, j'aperçois Léo et cours dans ses bras. Il me serre fort et me fait tourner sur moi-même.

- On s'en est sortis, ma belle... murmure-t-il.

Je me détache de lui et me tourne vers Édouard. Il semble encore perturbé. Je m'approche de lui et pose délicatement mes lèvres sur les siennes. Il semble revenir à lui et m'enlace autour de la taille. Nous nous séparons quand une voix féminine retient mon attention.
C'est qui ça encore !

- C'est donc elle, la fameuse brunette dont tu m'as parlé...

Je me retourne et me retrouve face à une femme plus jeune que moi, avec de magnifiques yeux verts et des cheveux blonds qui lui descendent jusqu'au bas du dos. Elle semble de la même taille que moi et est habillée d'un haut court blanc avec une longue jupe délavée, accompagnée d'une paire de bottes.
Ah non, pas encore !

- Qui... qui es-tu ? l'interrogeai-je.

Elle me lance un sourire chaleureux avant de s'avancer vers moi. J'ai un mouvement de recul quand je la vois prendre mes mains.

- Je m'appelle Olivia, ravie de te rencontrer, Yuna...
Comment connaît-elle mon nom ?

Je suis sur le point de lui demander comment elle a eu mon prénom quand un coup de feu retentit. Olivia se tourne vers l'épave de bateau d'où ne dépasse plus que le nid du corbeau. Quand elle se tourne à nouveau vers moi, j'ai les yeux écarquillés.
Un tir...

- NON ! hurle Édouard derrière moi.

Je commence à voir trouble, mes oreilles bourdonnent. Je vois le regard d'Olivia dévier vers mon ventre d'où le sang commence à s'échapper. Je perds l'équilibre, mais quelqu'un me rattrape. C'est peut-être Édouard ou Léo. Je ne sais pas, je ne vois plus qu'un épais brouillard et de fines silhouettes au-dessus de moi. Elles parlent sûrement, mais je ne les entends pas. Je commence doucement à fermer les yeux. Ça va peut-être apaiser la douleur. Je m'apprête à le faire, mais mon subconscient me hurle de faire le contraire, de me battre et de lutter pour ne pas perdre connaissance.
Si je perds connaissance, je perds tout...

Les personnes s'affairent autour de moi, je sens qu'on me déplace mais je ne sais pas où. Les voix me reviennent plus distinctement, mais je ne comprends toujours pas ce qu'on me dit. Tout ce que j'entends ce sont des morceaux de phrases entremêlés.

- ...Yuna... aller... bon... me murmure la silhouette d'Olivia

- Elle... pas espèce de... semble hurler Édouard.

- ... t'énerver... mal !

Je me crispe soudainement, on vient de presser quelque chose sur la plaie, ça fait mal... Très mal... Trop mal... Je me sens partir, mes yeux se révulsent mais mon esprit lutte pour ne pas sombrer, donc je rouvre les paupières.
Reste éveillée !

À nouveau une vive douleur me transperce le ventre, quelque chose de froid coule le long de mon ventre. C'est froid, ça pique. Je sens mon sang chaud suivre le mouvement, faisant contraste avec le liquide précédent. Je lève la tête et remarque que c'est en fait de l'alcool qu'on verse sur ma blessure.
Si c'est la bouteille à Kenwey, je vais le payer cher...

Je repose ma tête dans un grognement de douleur. Alors que je vois Olivia commencer à recoudre la plaie, je sens une main se glisser dans la mienne et faire une légère pression. Je tourne la tête et remarque qu'Édouard me tient la main. Ses yeux sont fixés sur ce qu'Olivia fait, le regard vide d'émotions. Je serre à mon tour sa main et il tourne la tête vers moi. Il se penche vers moi et murmure quelque chose que cette fois j'entends très bien.

- Tu vas t'en sortir, Yuna... Je te le promets...

~À SUIVRE~

L'amour Au Grés Des Vagues... [En Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant