XLVI

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Je me sens sonnée, assise dans ma monoplace, le cœur battant la chamade. Mon ingénieur de piste, Henry, me demande si je vais bien, sa voix empreinte d'inquiétude résonnant dans mon casque.

Je tente de me ressaisir, inspirant profondément pour calmer mes nerfs.

— Ça va, je lui réponds, ma voix tremblant légèrement.

En sortant de ma monoplace, une rage sourde monte en moi. Tout ce que j'avais espéré, tout ce pour quoi j'avais travaillé, s'évanouit en un instant. Je sens cette frustration, cette colère qui bouillonne en moi, prête à exploser.

D'un geste brusque et impulsif, je jette mon casque sur le sol de la piste avec une force incontrôlable. Le bruit sourd de l'impact résonne dans le silence pesant qui enveloppe le circuit, une manifestation de ma propre frustration, de ma déception profonde.

Je reste là, debout, les poings serrés, respirant rapidement pour tenter de calmer mes émotions tumultueuses. Mais la colère persiste, pulsant dans mes veines, me consumant de l'intérieur. Je sais que je devrais me ressaisir, que je devrais trouver la force de surmonter cet échec, mais pour l'instant, tout ce que je ressens, c'est cette rage bouillonnante qui menace de m'engloutir.

Je m'arrête devant le stand, mes mains tremblantes de frustration. Mon stratégiste s'approche rapidement de moi, son visage empreint d'inquiétude.

— Ça va ? Qu'est-ce qui s'est passé là-bas ? demande-t-il, ses yeux scrutant les miens avec inquiétude.

Je le fixe, la rage pulsant dans mes veines. Je m'apprête à lui répondre, mais mes mots se heurtent à un mur de frustration.

— Ça va ? Bien sûr que ça ne va pas ! Regarde où je suis ! Regarde ce qu'il vient de se passer ! ma voix monte en intensité, empreinte de colère et de désespoir.

Il essaie de garder son calme, ses mains levées en signe de pacification.

— Je sais que c'est difficile, mais il faut... commence-t-il, mais je l'interromps brutalement.

— Il faut quoi ?! Il faut quoi ?! Que je me contente de sourire et d'acquiescer comme si de rien n'était ?! Tout est parti en fumée, putain ! ma voix résonne dans le stand, chargée d'une colère palpable.

Il semble désemparé, cherchant désespérément les mots pour me réconforter.

— Je... commence-t-il, mais je n'ai pas le temps pour ses platitudes réconfortantes. Je pivote brusquement et m'éloigne du stand, laissant derrière moi un nuage de colère et de désespoir.

Je me hâte vers le motor-home, cherchant désespérément un refuge loin de tous les regards. Une fois à l'intérieur, je me précipite dans ma driver's room, verrouillant la porte derrière moi.

Dans cet espace intime, je me sens enfin à l'abri du tumulte extérieur. Mes mains tremblent encore de frustration et de colère alors que je m'effondre sur le lit. Je ferme les yeux, essayant de calmer mon esprit tourmenté.

Le silence réconfortant de la pièce m'enveloppe lentement, et je laisse échapper un soupir de soulagement. Pour un bref instant, je suis seule avec mes pensées, libérée de la pression étouffante de la course et des attentes qui pèsent sur moi.

Les émotions refoulées jaillissent soudainement, et je m'effondre en larmes sur le lit. Chaque souffle est accompagné d'un sanglot étouffé, libérant toute la frustration, la déception et la colère qui ont bouillonné en moi pendant la course.

Les larmes brûlantes coulent sur mes joues alors que je laisse aller toute la tension accumulée. Chaque instant de la course défile dans mon esprit, ravivant la douleur de chaque erreur, chaque moment perdu, chaque opportunité manquée.

Towards the stars - Max Verstappen x Anna CaminatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant