Chapitre n°23

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Chanson du chapitre n°23 : Seafret - Atlantis.

Chapitre n°23 :

« Certaines ténèbres ne sont pas faites pour être ensemble ».

1er décembre 2023 – 14h40.

« Ça me brise le cœur de savoir que tu aimes tout de moi, jusqu'à mes plus profondes blessures, mes plus terribles ténèbres. Parce que je ne suis pas sûre de pouvoir en faire de même avec les tiennes ».

                                                                                                    Indigo, Sous le souffle d'un nouveau Printemps.

    -Tu es vraiment sûr que c'est ce que tu veux, mon garçon ? demanda Albert sur un ton que je ne lui avais encore jamais entendu : inquiet, las et surtout, profondément abattu.

    -Ce n'est pas seulement ce que je veux, Albert, c'est aussi ce dont j'ai besoin, ...désespérément besoin, répondit Cal, les lèvres tremblantes.

    Mon patron soupira alors. Et son soupir me fit frissonner. Je ne comprenais pas. Et je crois qu'une part de moi ne voulait pas comprendre, car mon cœur avait beau battre la chamade et des larmes avaient beau me monter aux yeux, je me demandais toujours pourquoi, pourquoi cette douleur dans leur voix. Qu'était-il en train de se passer ?

    -Je respecterai ton choix, mon garçon, lança finalement Albert au bout d'un moment, et je me demandai s'il s'agissait bien du même Albert qui parlait, parce qu'il n'y avait plus aucune once de chaleur dans ses mots, plus aucune once d'espoir, de douceur, et d'amour.

    Tout était froid. Gelé. Traversé par des courants d'air.

    -Merci, Albert. Je vous jure que je ne vous oublierai pas, lui promit Cal en retour et mes yeux s'écarquillèrent d'effroi. Je suis désolé, j'aime cet endroit, plus que tout mais...je ne peux plus rester ici. Je ne peux plus faire comme avant. J'ai besoin de partir. De me retrouver.

    -Et cela est très courageux de ta part, Calem, ajouta mon patron, tentant de garder son sang-froid mais des trémolos semblaient lui nouer la gorge et rendaient sa voix chevrotante. Au moins, le Japon est une très belle destination, je suis sûr que tu trouveras ce que tu cherches là-bas.

    Le Japon ?

    -Je l'espère, Albert, je..., commença Cal mais il n'eut pas le temps de continuer.

    -Tu...Tu pars ?! m'entendis-je lui crier.

    -Merry, qu'est-ce que tu fais là ?!

    Je ne pouvais pas le croire. C'était impossible. Pas lui. Pas Calem. Pas encore. Des centaines de larmes me brouillaient la vue et me brûlaient les yeux. J'avais envie d'hurler et de pleurer en même temps. J'avais envie de le retenir par le bras, de le serrer contre moi et de ne jamais le lâcher. J'avais envie de lui promettre la lune pour qu'il reste. Je pouvais lui rapporter n'importe quoi pour qu'il reste. Il ne pouvait pas partir.

    -Réponds-moi ! lui jetai-je, au bord de la crise de nerfs ou de panique, ou des deux. Je t'en supplie, dis-moi que ce n'est pas vrai...

    Et je lâchai les armes. Je me mis à sangloter, sans pouvoir me retenir. Calem vint aussitôt m'enlacer. Rapidement, une tache humide qui ne faisait que s'agrandir se répandit sur le tissu de son pull au niveau de son épaule, là où mon visage était niché.

    -Ce n'est pas possible...Tu ne peux pas faire ça...Tu ne peux pas faire ça à Luc...Tu ne peux pas me faire ça...Je ne sais pas si je le supporterais, Cal...

Les Gens HeureuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant