7. Le chasseur

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Pac Ave – Diggy Graves

Je n'ai peur de rien.

Je ricane tout seul dans la nuit. Soit cette nana est une habile menteuse, soit elle n'a pas encore rencontré ce qui la fera chier dans son froc.

La peur des araignées, des clowns et des hauteurs règnent dans le top trois des phobies les plus populaires. Mais il y a également l'angoisse de la solitude, du rejet ou d'affronter le changement. Peu importe ce qui provoque des frissons le long de son échine... le monstre en moi est bien déterminé à découvrir de quoi il s'agit.

Je le trouverai, et je l'exploiterai.

En attendant, je serais un abruti fini si je ne me méfiais pas de cette pétasse. Durant notre courte altercation, elle m'a donné trop de raisons de croire qu'elle est complètement ravagée. Elle m'apparaît comme le genre de nana imprévisible qui pourrait utiliser ses dents pour vous sucer la bite. Vous savez, le genre qu'il serait dangereux de baiser, mais qui vous obsédera tant que vous n'aurez pas craqué.

En somme, si votre cerveau vous martèle de : « juste un coup, histoire de voir », ne l'écoutez pas. C'est un putain de traquenard. La cinglée vous coupera les couilles dans votre sommeil et vous les servira au petit-déjeuner. C'est ce que me hurlait son sourire flamboyant tandis que je tenais sa vie au bout de son foutu couteau à pain.

— Alors ?

À mon approche, Tristan écrase sa clope sur le chemin de terre et retire sa capuche. On a garé la caisse là, près de la baraque mais loin des regards indiscrets.

— Je ne m'attendais pas à ça.

Avant que je ne passe derrière le volant, j'ajuste ma queue dans mon pantalon. Le seul souvenir de la blonde en train de se toucher sur son canapé suffit à la raidir. Je n'arrive pas à croire qu'elle ait continué de se caresser quand elle a remarqué ma présence.

Où était son indignation ? Où était sa peur?

— Cette meuf n'a aucun filtre, confirme mon meilleur pote.

— S'il n'y avait que ça...

Tristan ricane. Nous avons profité que la barjot se perde dans son orgasme pour échanger nos places à la porte-fenêtre. Juste à temps, d'ailleurs, parce qu'elle a réussi à me faire éjaculer d'un seul regard fiévreux dans ma direction. Un exploit, quand on sait que je rêve de voir ses lèvres de Blanche-Neige virer au bleu.

Heureusement, j'avais sa petite culotte dans ma poche. J'ai pu m'essuyer et la lui laisser en cadeau. Un totem de mon invasion... non pas qu'il l'ait rebutée. Depuis les ombres, je l'ai observée ouvrir la porte sans la moindre hésitation, récupérer son bout de tissu, enlever son short, et enfiler le sous-vêtement. Le tout, bien sûr, avant d'adresser un magistral doigt d'honneur à la vitre.

Cinq secondes plus tard, elle a verrouillé la serrure et s'est enfuie à l'étage pour tout retirer sous la douche.

Une putain de princesse psychopathe avec des instincts de conservation défaillants. Voilà ce qu'elle est.

— Ils sont déjà partis, les autres ? je m'enquiers en faisant vrombir le moteur.

— Ouais, on a reçu un tuyau des flics pendant que tu draguais ta nana.

Alors qu'un morceau de métal rugit des enceintes, je ressasse mon altercation avec elle. La balle repose dans son camp. Elle peut essayer de me fuir, mais je la retrouverai en moins d'une heure. Elle peut tenter de riposter, mais elle échouera de la même manière que tous ceux qui l'ont précédée. Ou bien elle peut avertir son frère chéri de mon existence, mais j'espère qu'elle me résistera encore un peu avant de s'y résoudre.

Ravagés [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant