The Dead Come Talking – Roe Kapara
Poustoy. Le vide. Le néant. Il prospère à l'intérieur de moi, avide et silencieux. J'avais oublié son existence, mais mon stalker me l'a rappelé.
Caleb. Un putain de cauchemar dans un corps d'homme.
Ce n'est pas ce que tu disais hier soir quand il te touchait.
— La ferme...
Je clos mes paupières et tire mes cheveux par la racine. J'ai besoin de combler ce vide, mais je n'ai même pas la force de me lever. Je suis restée enfouie sous ma couette toute la journée. Un trou noir a remplacé mon cœur, et il m'aspire dans les tréfonds de mon être. Je n'arrive plus à sortir de ma tête, encore moins de mon lit. Je suis incapable de combattre mes propres démons.
Je roule sur le côté avec autant de vivacité qu'un phoque en fin de vie, et mes yeux tombent sur ma brosse à cheveux sur la table de chevet.
Je suppose que c'est une façon comme une autre de combler le vide.
Sans préparation, je fais glisser le manche en moi. Je grimace à travers la douleur sans pour autant ralentir mes va-et-vient. Elle seule me canalise, alors je pousse le vice et me griffe les cuisses avec les têtes en plastique.
Mais putain, je ne suis pas dedans.
Délaissant ma brosse, je me caresse furieusement le clitoris. En dépit de mes efforts, je ne ressens qu'un puits sans fond de rien. Poustoy, comme l'intérieur du paquet que Caleb m'a laissé hier. Je déteste éprouver ce foutu creux dans mon âme. Il libère mes vieux souvenirs de leur prison.
Ferme les yeux et devine c'que j'mets dans ta bouche.
Fait chier. Qui aurait cru qu'une boîte vide me procurerait autant de mal ? Je n'ai même pas l'énergie de cacher ma souffrance. Parce que ça... ça, c'est la vraie moi. C'est vers cet état mental que je reviens toujours.
J'te donnerai un penny pour chaque centimètre qu'tu peux prendre.
Merde, merde, merde. Je n'arrive plus à respirer.
Je me lève d'un bond et cours vers la salle de bain. Agrippée au lavabo, je croise mon reflet dans le miroir. Je suis répugnée par ce que je vois, cette coquille de femme avec ses yeux bleus dénués de vie et sa peau pâle comme un cadavre. Je ne suis que le fantôme de celle que j'aurais pu être sans l'intervention de...
Non. Ne pense pas à lui.
Les larmes commencent à me brouiller la vision, mais je les chasse. Je ne suis pas sous la douche. Pas sous la douche, Maddie. Ne craque pas maintenant.
Tu m'fais tellement bander quand tu chiales...
Impulsivement, je me réfugie dans la baignoire et allume le jet. La brûlure de l'eau annihile mes idées sombres. Seulement alors, je m'accorde le droit de pleurer. Recroquevillée sur moi-même, la tête enfouie dans mes genoux, le temps défile sans que je le remarque. Je concentre toute mon attention sur la pluie de lave qui s'écrase sur mon t-shirt des AC/DC et calcine la peau de mon dos.
Trop vite à mon goût, le ballon d'eau chaude se vide et les gouttes deviennent glaciales. Comme plongée dans un état second, je ferme le robinet, me déshabille et m'enveloppe dans un vieux peignoir beige que j'ai passé à la machine à laver. Au-dessus de la poitrine, les lettres « S. C. » sont brodées au fil vert. Puis, la tête dans le coton, je traîne des pieds jusqu'à la chambre et enfile un nouveau pyjama avant d'inspirer un coup. J'ai laissé la fenêtre grande ouverte pour inviter l'automne dans la pièce. L'odeur d'herbe mouillée envahit l'espace et apaise mes nerfs.

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Ravagés (Sous contrat d'édition)
Romance| 𝘿𝙖𝙧𝙠 𝙍𝙤𝙢𝙖𝙣𝙘𝙚 | Maddie n'a toujours souhaité qu'une chose: la liberté. Alors quand Rob l'enferme dans une maison au beau milieu de la campagne anglaise pour sa protection, elle en rêve plus que jamais, détestant se sentir comme un animal...