Adversité

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C'est l'histoire d'un mec.
Et tu la connais bien, mais tu ne la comprends pas.
Ce mec, il voulait manger l'adversité en plein dans la tronche.
Sauf que, l'adversité, elle se cachait.
Parceque les acteurs de l'adversité, les autres humains...
Bah, eux, ils se planquaient.

Du coup, ce mec là, il était embêté.
Et il a dit comme ça " Nan mais, j'suis pas une baltringue comme vous, j'veux vivre des trucs moi, en fait".

On lui a répondu qu'il était fou.
Parceque vivre des trucs, c'est dangereux.
Et vouloir faire des trucs dangereux, c'est pathologique.
Alors il s'est justifié.
Jusqu'à être en mesure de dire que s'exposer au danger, et même à l'accident, ça s'appelle juste, exister.

Du coup, on lui a répondu qu'il était bête.
Alors il s'est justifié.
Jusqu'à prouver qu'il n'était pas con.
Il a réussi.

Du coup, on lui a dit qu'il était immature.
Alors il s'est justifié.
Il s'est justifié pendant 15 ans.
Jusqu'à qu'il soit assez vieux, assez sage et assez sénile pour qu'on ne puisse plus le traiter de gamin.

Du coup, on la traité d'hérétique même pas vertueux.
Alors il s'est justifié.
Jusqu'à réfuter le néant, et le concept même de vertu.
Et là, là, on n'a plus rien trouvé à lui rétorquer.

Mais le temps de se justifier..
Tout ce temps passé à se justifier.
Il avait oublié.
Que ce qu'il voulait, c'était pas se confronter à des mots.
Que ce qu'il voulait, c'était se confronter à l'adversité.

Puis il s'en est souvenu.
Il a dit...
"En fait c'est pas une question de folie, de lucidité, de maturité ou de vertu...
En fait c'est juste une question de courage.
Et vous n'êtes ni sains, ni pertinents, ni sages, ni vertueux.
Vous êtes juste des baltringues".

Ça ne l'avançait pas tellement.
Y'avait toujours pas moyen de s'y confronter, à l'adversité.
Peu importe ses efforts, les planqués se planquaient aussi dans leur déni.
Et les humains ne savaient toujours rien faire d'autre, n'avaient toujours rien de mieux à proposer, que de vivre planqué.

Il y avait, également, dorénavant, une nouvelle problématique.
Il avait perdu son goût de la folie.
Il était devenu trop lucide, pour prétendre à l'innocente interaction.
Il était devenu trop mature, pour prétendre à pouvoir jouer comme un enfant.
Il était devenu trop congruent, pour prétendre à sa responsabilisation.
Aussi s'était-il justifié trop longtemps.
Et n'était-il plus en mesure de prétendre à ses désirs.
Lui-même n'était alors plus rien d'adversité.

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⏰ Last updated: Jul 17 ⏰

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