Chapitre 2

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Les premiers mois de la relation entre Charlotte et Noah furent idylliques. Ils passaient des heures à discuter de leurs ambitions, de leurs rêves et de leurs projets futurs. Noah semblait soutenir Charlotte dans toutes ses initiatives, l'encourageant à poursuivre ses aspirations professionnelles.

Charlotte appréciait particulièrement leurs longues promenades sur le campus, où ils parlaient de tout et de rien. Noah avait une façon de rendre chaque moment spécial, chaque discussion intéressante. Ils partageaient des moments de complicité, comme des soirées passées à écouter de la musique ou à regarder des documentaires sur le sport.

Cependant, derrière ce sourire éclatant se cachait une ombre que Charlotte n'avait pas encore perçue. Des signes de possessivité commencèrent à émerger. Noah se montrait de plus en plus jaloux des relations de Charlotte avec ses collègues et amis. Il critiquait subtilement ses choix vestimentaires, ses fréquentations et même ses goûts musicaux. Charlotte, aveuglée par l'amour qu'elle lui portait, mettait ces comportements sur le compte de l'inquiétude et de la protection.

Les tensions commencèrent à s'accumuler. Noah devenait de plus en plus jaloux et possessif, et Charlotte commençait à ressentir les effets néfastes de cette relation. Elle se surprenait à éviter certaines conversations pour ne pas déclencher de conflits, à changer ses habitudes pour apaiser Noah. Les jours où Charlotte avait des cours ou des activités sans Noah, il la bombardait de messages, demandant constamment où elle était et avec qui. Ce comportement la mettait mal à l'aise, mais elle continuait de rationaliser ses actions comme de l'amour protecteur.

Un soir, après une longue journée de cours, Noah attendait Charlotte devant son dortoir. Il lui proposa de sortir boire un verre pour se détendre. Charlotte accepta, pensant que cela leur ferait du bien à tous les deux. Cependant, au cours de la soirée, Noah commença à se montrer de plus en plus critique envers ses amis, insinuant qu'ils n'étaient pas dignes de confiance.

Charlotte : "Pourquoi dis-tu ça, Noah ? Ce sont mes amis, ils me soutiennent toujours."

Noah : "Je me méfie d'eux. Je pense qu'ils n'ont pas de bonnes intentions. Tu devrais faire attention à qui tu fais confiance."

Charlotte se sentait de plus en plus isolée, mais elle tentait de rationaliser le comportement de Noah. Après tout, n'était-ce pas normal qu'il se soucie d'elle ? Pourtant, une petite voix intérieure lui disait que quelque chose n'allait pas.

Charlotte s'adaptait bien à la vie universitaire. Les journées étaient remplies de cours exigeants et stimulants, tandis que les soirées étaient souvent consacrées à des études intenses ou à des sorties avec ses nouveaux amis. L'université offrait une multitude de clubs et d'activités parascolaires, et Charlotte rejoignit rapidement le club de journalisme, où elle commença à écrire des articles pour le journal étudiant.

Charlotte se sentait de plus en plus motivée à poursuivre son rêve, malgré les défis. Ses journées étaient bien remplies : cours théoriques le matin, travaux pratiques l'après-midi, et rédaction d'articles le soir. Elle se plongeait dans le monde du sport, suivant les actualités de la Formule 1, rédigeant des articles critiques, et analysant les performances des pilotes.

Malgré ses efforts pour se concentrer sur ses études et sa carrière, Charlotte commença à recevoir des messages haineux en ligne. Des inconnus la critiquaient pour ses articles, la jugeant incompétente et la menaçant de représailles. Ces messages la bouleversaient profondément, mais elle essayait de ne pas les laisser affecter son travail.

Un soir, alors qu'elle vérifiait ses e-mails, elle reçut un message particulièrement virulent. Le contenu était blessant, remettant en question ses compétences professionnelles et attaquant personnellement son apparence.

Message anonyme : "Tu n'es qu'un imposteur. Personne ne veut lire tes articles. Tu ferais mieux de tout arrêter avant que quelqu'un te fasse vraiment payer pour ta médiocrité."

Charlotte sentit une boule se former dans son estomac. Elle se sentait vulnérable et impuissante face à ces attaques anonymes. Elle en parla à Noah, espérant trouver du soutien et du réconfort.

Charlotte : "Noah, regarde ce message horrible que j'ai reçu. Je ne comprends pas pourquoi quelqu'un me déteste autant."

Noah : "Ne t'inquiète pas pour ça, Charlotte. Ce ne sont que des trolls jaloux de ton succès. Mais tu devrais peut-être éviter de publier trop souvent. Ça pourrait les calmer."

Les mots de Noah, bien que censés être réconfortants, semblaient ajouter à la pression. Charlotte se sentait coincée entre son ambition professionnelle et le besoin de se protéger des attaques en ligne.

Sous le poids de la pression académique, des critiques en ligne et de la possessivité croissante de Noah, Charlotte commença à développer des troubles du comportement alimentaire. Elle se mettait à sauter des repas, trouvant dans le contrôle de son alimentation un moyen de gérer le stress. Ses amis commencèrent à remarquer sa perte de poids, mais elle leur assurait que tout allait bien.

Un jour, poussée par une amie inquiète, Charlotte décida de consulter un thérapeute. Lors de la première séance, elle était réticente à s'ouvrir, mais peu à peu, elle parla de ses doutes et de ses peurs.

Thérapeute : "Charlotte, il est normal de se sentir accablée par tant de choses. Parlez-moi de ce qui vous inquiète le plus en ce moment."
Charlotte : "C'est Noah... Il est tellement possessif et parfois violent. Mais il peut aussi être tellement charmant. Je ne sais plus quoi penser."
Thérapeute : "Il est important de reconnaître que ce comportement n'est pas normal, même s'il y a des moments où il semble différent. Vous avez le droit de vous sentir en sécurité et respectée."
Charlotte : "Je sais, mais c'est difficile de partir. Je me sens coupable, comme si c'était de ma faute."
Thérapeute : "C'est normal de ressentir cela, mais ce n'est pas votre faute. Nous allons travailler ensemble pour comprendre ces sentiments et vous aider à trouver une voie vers la sécurité et le bien-être."

Parallèlement, Charlotte trouvait un réconfort malsain dans l'automutilation. La douleur physique devenait un moyen de détourner son esprit de la douleur émotionnelle. Les moments où Noah la rabaissait ou lorsqu'elle recevait des messages haineux étaient souvent suivis de crises où elle se réfugiait dans la douleur physique pour se sentir vivante.

Une nuit, après une dispute particulièrement intense avec Noah, Charlotte se retrouva seule dans sa chambre. Elle pleurait silencieusement, sentant une douleur insupportable dans sa poitrine. Elle se dirigea vers son tiroir, sortit une lame de rasoir et la pressa contre sa peau. Le soulagement fut immédiat, mais de courte durée. Elle savait que ce n'était pas la solution, mais elle se sentait piégée dans ce cycle destructeur.

Au-delà des ApparencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant