𝙸𝙻𝙰𝙽𝙽Dans la pénombre d'une nuit sombre et humide, les lumières des réverbères éclairent cette ville que je côtoie depuis mon plus jeune âge.
Cette ville débordant de souvenirs tous aussi important à mes yeux les uns que les autres et que je n'échangerai pour rien au monde.
Et parmis ceux ci, il y a ce toit. Ce toit sur lequel deux âmes perdues se sont retrouvées par hasard une soirée d'automne, éclairées par les étoiles du ciel d'un noir obscur, cherchant une once de réconfort dans le malheur de leurs vies.
Mais ce soir, rien n'est pareil...
Les grands lampadaires ne brillent plus, les souvenirs sont douloureux et les étoiles semblent épuisées ce soir, comme si elles avaient aspirés tous nos malheurs à cette soirée-là le temps d'un instant pour nous faire croire au bonheur et qu'elles venaient de tout nous relâcher subitement en effaçant tout nos espoirs de prospérité.
Il faut croire que même elles ne sont pas assez fortes pour tout ce poids.
Comme elle.
Aucun humain normalement constitué n'a les épaules assez solides et ancrées pour porter ce fardeaux.
Et quelques fois, j'aimerai ne pas déjà posséder cette charge sur les miennes pour pouvoir porter toute la sienne afin qu'elle n'ait plus à souffrir ainsi.
Je m'en veux, car je le sais, j'ai ma part de responsabilité dans sa calamité.
Une plus grosse part que ce que je pouvais penser.
La pluie s'abat violemment dans un bruit sourd sur le goudron et le vent se déchaîne tel le tourment de nos existences ici-bas.
Impuissant, c'est le mot parfait pour qualifier mon état dans cette situation.
J'aimerai pouvoir être sa solution, son échappatoire, être le baume qui guérira ses plaies, même les plus profondes.
Mais tout ce que je suis pour l'instant, ce n'est que la lame du couteau qui les a causé et aggravé.
...Et rien ne le sera plus jamais.
J'espère du plus profond de mon coeur, qu'elle arrivera un jour à me pardonner pour tout le mal que je lui ai infligé, volontairement ou non.
Parmis mes souvenirs, cette nuit s'ajoute à ceux que j'aimerai effacer de ma mémoire pour l'éternité.
J'aimerai la protéger, la serrer tellement fort dans mes bras et prendre tout les coups à sa place juste pour revoir son sourire illuminer son visage à nouveau, comme avant.
Et mon Dieu, si elle pourrait lire dans mes pensées elle n'y croirait pas une seule seconde.
Mais c'est pourtant la vérité, depuis le premier jour, et pour toujours.
À partir de ce soir, j'ai décidé de ne plus l'éviter, et de foncer la tête la première.
Parce que tout peut chambouler en une seule nuit, et j'ai faillit en prendre conscience trop tard.
Je prends ça pour une seconde chance que les étoiles m'offrent. Celle-là, je ne la laisserai pas passer.
𝙿𝚁𝙸𝚈𝙰
On dit que la nuit révèle de nombreux secrets que nous ignorons.
Au début je n'y croyais pas vraiment, jusqu'à ce qu'elle me dévoile une lueur dans ses yeux qui m'était inconnue avant maintenant
Une lueur qui s'était manifestée lorsque ses iris sombres se sont ancrées dans les miennes, nos deux silhouettes sous la pluie torrentielle qui déferlait sur Santa Monica.
Et je me sens égoïste, parce qu'au fond, c'est tout ce que je suis.
C'était comme si ses yeux m'accusaient, comme si on me pointait du doigt en me blâmant, comme on l'a toujours fait.
Mais je le sais, ce n'est pas l'effet qu'il cherche à avoir sur moi, bien au contraire.
Je ne veux pas qu'il se sente coupable, je ne veux pas être la source de malheur chez quelqu'un, bien que je sais que je le suis déjà involontairement.
La vérité c'est que je n'ai même plus l'impression de vivre, mais de survire.
À quoi bon survivre dans une vie où l'on ne trouve pas sa place, même dans sa propre famille ?
J'ai tout essayé, me plier aux exigences qu'on avait envers moi en tentant de rentrer dans des cases préalablement découpés.
Trop étroite.
Trop grande.
Ce n'est pas moi, ce n'est pas celle que je veux être.
Survivre, sans un point d'ancrage auquel s'attacher en cas de tempête.
Impossible.
Les flammes ont tout rasées sur leur passage, réduisant à néant ce fameux point qui me retenait ici.
Il avait empêché la dernière lumière de mon être de s'éteindre, me laissant une chance d'un jour connaître la paix intérieure.
Mais même ce petit rayon a finir par rendre l'âme, engloutissant tout mes espoirs avec lui.
Pour la première fois, j'avais baissé les bras.
Il semblerait pourtant que les étoiles en aient décidées autrement pour moi, me condamnant à errer sans trajectoire dans cette vie incolore.
Enfin ça, c'est ce que je pensais avant que des bras viennent m'enserrer comme si j'étais sur le point de battre des ailes et de m'envoler à tout jamais.
C'est en plongeant mes yeux dans les trous noirs que représentaient ses pupilles à cet instant que j'ai trouvé un nouveau point d'ancrage auquel m'accrocher ici bas.
Et j'espère qu'il est suffisamment solide pour me garder sur terre.
𝚃𝙾 𝙱𝙴 𝙲𝙾𝙽𝚃𝙸𝙽𝚄𝙴𝙳...