Chapitre 12 - PDV James

0 0 0
                                    

La rentrée scolaire est sur le point de commencer, quant une surprise, plus ou moins bonne selon le point de vue, nous tomba dessus un peu comme un cheveu sur la soupe.

J’attends Maryne dans le couloir, en face de sa nouvelle chambre. Dans une petite heure, je reprends le travail et pendant ma pause, nous avons prévu de déjeuner ensemble, comme à notre habitude depuis quelques semaines. Ce matin, je me suis réveillé du mauvais pied. Mon réveil n’avait pas sonné, du coup j’étais en retard pour le boulot. Ma voiture ne voulait pas démarrer, j’étais donc parti à vélo. Heureusement, j’étais à peine à une demi-heure du garage à vélo, ce qui mis Mike de très bonne humeur,  surtout qu’il comptait sur moi pour les contrôles techniques qui pleuvaient en ce moment comme par hasard. Et pour couronner le tout, j’attendais Maryne tout en ne sachant rien de ce qu'il se passait. Isa, l’infirmière étant partie en congés, j’étais sûr de ne pas avoir de nouvelles.
Perdu dans mes pensées, je n’entends pas des pas lourds qui arrivent vers moi.
“- James ?
Cette voix. Cette voix rauque. Je lève la tête en réalisant.
- Jack ?
- James. Qu’est-ce que tu fais là ? interroge l’homme.
Ses cheveux ainsi que sa moustache sont blancs. Il a aussi une barbe de trois jours. Maintenant, il porte des lunettes. Des lunettes rondes. Depuis le temps que je ne l'ai pas vu, il a bien changé. L'homme que j'ai connu, il y a dix ans, a vieilli. Si sa voix avait changé, je crois que je ne l'aurais pas reconnu.
- Je peux vous retrouver la question.
Le regard de Jack se dirige derrière moi. Ce point n'est autre que sa fille, Maryne.
- Papa ?”

***

Flashback
23 octobre 2007

Encore étourdi de l’annonce faite à Maryne, je suis perdu dans mes pensées. Je ne pense qu'à elle et à m'échapper. Même si j’essuie du revers de la main quelques larmes, elles coulent plus vite à chaque secousse de mes pas lourds. Comme si elles étaient attirées à tomber à terre. Marcher la tête haute, je ne peux pas. Même lever les yeux vers la petite fenêtre de sa chambre est trop dur. Arrivé au niveau du jardin de l’hôpital, je croise les parents de Maryne.
“- James, tout va bien mon garçon ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Maryne va bien ? me questionne sa mère inquiète qu’il ne soit arrivé quelque chose à Maryne.
- James ! ajoute son père avec sa splendide voix rauque et qui a, enfin c’est l’impression qu’il donne, toujours une dent contre moi.
- Non, tout va bien, y’a pas de problème, insistais-je en me m'essuyant le visage des deux mains. Adieu Claire. Adieu Jack, prononçais-je dans un excès de courage, avant de les dépasser d’un pas décidé.
- A bientôt James, hésite Claire. Allez viens Jack, allons voir Maryne.
- Je te rejoins… James, attends ! cri le père de Maryne.
Je refuse de m’arrêter en si bon chemin. Alors, je marche en direction de la sortie. Soudain, je sens une pression sur mon bras qui me fait voltiger en arrière. C’est Jack. Ses yeux parlent pour lui. Il veut me tuer. Ses narines sont dilatées. Son souffle est court. Puis, son visage. Son visage est rouge cramoisi.
- Ecoute gamin, je ne sais pas ce qu’il se passe entre ma fille et toi, mais ça n’a jamais été bon. Alors, je ne veux plus jamais que tu la vois ! T’as compris ? ordonne-t-il en maintenant sa pression.
Comment dois-je réagir ? Dix milles façons de faire me viennent en tête : hurler, le battre, pleurer, ne rien dire.
- Ça tombe bien que vous me disiez cela, monsieur Jack. C’est fini.
Sa pression se relâche sur mon bras. Son visage passe de la colère à la confusion. Il n’aurait pas imaginé que cela se soit passé ainsi. Mon bras enfin libre, je fais quelques pas en arrière.
- C’est fini. Vous ne me reverrez plus. Jamais.”

***

“ - Papa ?
- Ma chérie ! Je suis tellement, tellement… Heureux de te voir, prononce-t-il difficilement en déglutissant tellement la joie et la tristesse le surprennent.
N’ayant jamais vu Jack dans cet état d’émotion, j’hésite à lui parler, ni même à faire quoi que ce soit. Maryne ne sait pas comment réagir non plus.
- Bonjour à tous, commence le docteur Mendez, nous devons discuter avec Maryne. Seuls. Jack ne lève même pas le regard vers le doc. Viens Maryne.”
Le doc et elle entrent dans sa chambre. Reste Jake et moi. J’ai l’impression que la suite des évènements va être tendue.

Tout simplementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant