Chapitre 18

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En ce début septembre, il commence à faire frisquet, j'aurais dû penser à prendre une veste un peu plus chaude en revenant au pays, donc je ne perds pas une seule seconde, et me précipite pour aller me réchauffer entre les murs qui ont bercés le début de ma vie d'adulte, une fois arrivé, je vais directement rejoindre mon geek préféré. Il faut impérativement que je mette un plan en place je n'ai pas le droit à l'erreur, il en va de la vie de mon fils. Je cours dans les couloirs et arrive assez vite, je ne prends pas le temps de saluer tout le monde présent, et attaque déjà.

—Ivan, il me faut les plans précis de la zone au plus vite, dis-je.

—Bonjour ô Déesse vénérée, ironise-t-il alors que je fusille du regard.

—Je n'ai pas le temps pour ces conneries, tu sais que je t'adore mais là ce n'est pas le moment.

—Si tu pouvais éviter de traumatiser mes hommes, je t'en serais reconnaissant, entendis-je derrière moi.

Je me tends en entendant le timbre de voix qui depuis plus d'un an me fait vibrer au son de ses intonations. Je me retourne et le vois, Grisha est sur le pas de la porte de la salle des opérations avec un sourire aux lèvres, et mes dieux qu'il est à tomber, ça devrait être interdit d'être aussi beau et sexy. Il porte un costard qui lui sied à merveille, de couleur bleu foncé avec une chemise blanche qui comme à son habitude est resté ouvert sur les trois premiers boutons de son col, il porte aussi des Richelieu Oxford en cuir noir, ce qui complète sa panoplie d'homme d'affaire et chef d'un des plus puissant groupe mafieux du pays. Il est beau, il le sait et en joue surtout devant moi, il n'hésite pas à rouler des mécaniques pour me faire passer un quelconque message, je le sais, je l'ai reçu cinq sur cinq son putain de message. Est-ce que je l'aime toujours ? la réponse est oui, mais je ne pourrais pas lui pardonner ce qu'il s'est passé, ni la douleur, ni la perte que j'ai dû subir.

Il aurait pu venir me parler, dans un couple on se bat ensemble de front, mais ce que j'ai finis par comprendre c'est que lui non. J'ai toujours cette boule dans la gorge quand je le vois, pas parce que j'ai peur de lui, non, mais parce que tout me revient en pleine poire, les moments que nous avons vécu ensemble, on avait tout pour être heureux, mais il a préféré faire cavalier seul, nos moments au lit, la fausse couche, bien qu'une part de moi aimerais lui pardonner, la plus grande en est incapable, je ne suis pas prête à passer outre les horreurs que j'ai eue à subir pendant six mois, alors maintenant il l'assume.

Je ne m'abaisse pas à lui répondre et me détourne de lui, je remarque que tous les hommes présents sont fixés sur nous, mi-gênés, mi-terrorisés. Putain, il ne faut pas abuser non plus, je ne fais pas aussi peur quand même ? Je jette un œil à Ivan qui hoche la tête pour me signifier que si, je suis terrifiante. Je me pousse au calme en prenant une grande inspiration, je m'excuse envers eux, tout en continuant d'ignorer royalement le démon.

—Bien, maintenant au boulot les gars, dit-il alors en s'installant sur une chaise aux côtés du geek.

Je file l'adresse que j'ai reçue et attendant les résultats, mais ce n'est pas ce à quoi je m'attendais.

—C'est le château gothique Mouromtsev ? demandais-je surprise.

—Yep, c'est l'adresse donnée par le ravisseur, me répond Ivan.

—Merde, je pensais que ça allait être un entrepôt moi, criais-je. Mais merde putain, fais chier ce n'est pas possible.

—Pourquoi tu t'énerves comme ça ? me demande Grisha

—Il est situé à trois cents kilomètres à l'ouest de Moscou, ça me prendra deux heures trente de trajet en moto tout en roulant assez vite. C'est un immense bâtiment et très ancien avec plus de quatre-vingts pièces, sans compter la taille du parc, c'est tout simplement gigantesque, dis-je dépité. Il a subi de nombreux dégâts suite au temps et beaucoup de changement, sans oublier les dégâts engendrés par les guerres et les incendies.

Yelena l'amour dans le sang (en auto édition)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant