00.Prologue

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Théa

26 avril 2023.

A peine la voiture arrêtée, j'ouvre la portière et me précipite à l'extérieur. Le parking de l'hôpital était bondé, je pouvais voir l'attente des urgences d'ici, on m'avait donc déposé devant les portes. Je bouscule quelques personnes sur mon passage, auxquels je présente de brève excuse. À cet instant la politesse n'était pas ma priorité, il fallait que je coure. Aussi vite que possible.

J'étais chez Lily, ma meilleure amie, quand mon téléphone a sonné : j'avais pris cet appel sans me poser de questions. Après tout c'était seulement ma mère qui me téléphonait. Rapidement, au fil des paroles qu'on m'adressait à l'autre bout du téléphone, mes larmes inondaient mes joues et brouillaient ma vue, je m'efforçais de respirer face au choc et tentais en vin de réfléchir au pourquoi du comment.    

Une fois la nouvelle enregistrée dans mon cerveau, c'était décidé : il fallait que je me rende au plus vite à l'hôpital dans lequel il se trouvait.

Madame Couse, la mère de Lily, une femme très appréciable a la peau noire et aux cheveux de la même couleur, a immédiatement proposé de me déposer sans même me poser plus de questions - auxquelles j'aurais été incapable de répondre de toute façon.

Elle était de nature calme et détendue, mais durant les longues minutes qui ont précédé mon arrivée sur ce parking, je ne l'avais jamais vu rouler aussi vite. Elle était presque aussi anxieuse que moi, j'avais pu le voir sur son visage. Il faut dire qu'elle connaissait mon frère depuis un petit moment également, elle s'inquiétait pour lui comme toute mère pouvait s'inquiéter pour son enfant.

Je me précipite à l'accueil, je ne pleurais plus mais je pouvais encore sentir les larmes séchées qui avaient coulé sur mon visage. Je dépasse la file des quelques personnes qui attendaient leur tour depuis déjà un moment je pense – non sans me faire réprimander - mais j'en fais abstraction sur le coup et demande ou plutôt exige qu'on m'indique son numéro de chambre.

- La chambre de Mathias Dawkins.

- Excusez-moi mademoiselle mais vous ne pouvez pas...

- Son numéro de chambre ! la coupais-je.

La secrétaire me dévisage, stupéfait par mon audace. Je devinais qu'elle réfléchissait à ce qu'elle allait bien pouvoir faire de moi. Évidemment, je savais que je ne pouvais pas me pointer comme ça, mais je n'en avais rien à faire. Cette dernière me paraissait jeune, comme si elle avait obtenu son diplôme l'année dernière, peut-être qu'elle n'était pas embauchée depuis longtemps.

La pauvre je ne devais pas lui faciliter la tâche.

J'ai toujours été douée pour analyser les personnes qui m'entourent, mais jamais assez forte pour réellement me comprendre moi-même.

Les lèvres de la secrétaire, ornées de gloss rose flashy, exactement comme celui de Barbie, s'activent pour, j'espère, me donner la réponse que j'attends.

- Mademoiselle, je vous prie d'attendre votre tour comme le fond les personnes derrière vous.

Je n'avais pas besoin de me retourner pour savoir qu'une queue interminable de futurs patients se trouvait dans mon dos.

La secrétaire reste professionnelle, tandis que ma patience s'échappe peu à peu ainsi que mon sang-froid qui commence à se faire rare. J'entends les gens derrière moi s'impatienter mais je m'en fiche, mes pieds sont bien encrés et je défie quiconque osera se mettre en travers de mon chemin.

- Bordel, mais donnez-moi ce foutu numéro de chambre, il est peut-être en train de mourir ! j'exige avec mes nerfs maintenant à chauds.

- Votre présence n'améliorera pas son état dans ce cas, s'il vous plaît faites la queue comme tout le...

Une promesseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant