Chapitre 15

980 64 40
                                    

Chapitre 15

Musique : Supermassive Black Hole - Muse
                                                  Ronan Martinez

Personne ne parle. Je suis soulagé d'avoir pu en parler aux membres de l'équipe. Les choses se sont envenimées si vite que nous n'avons pas eu le temps de creuser. En effet notre plan de départ tombe à l'eau, celui où Aza et moi étions censés agir dans l'enceinte du club. Les circonstances nous en ont empêchées.

Je remarque que Lilly a très vite compris. Ses yeux ne questionnent ni moi ni son cousin. Elle reste donc indifférente le temps que le verdict tombe. Jace à son inverse fait passer son regard de moi à Aza pour revenir sur moi. Il comprend mais reste septique.
James garde ses yeux rivés droit devant lui à la recherche d'une quelconque solution. Et Carter, lui fixe son fils avec un regard menaçant, j'en ignore la raison et me mets à ressasser mes paroles par peur d'avoir commis une erreur, mais rien. Carter reste un mystère.

- Je suis profondément déçus par votre incompétence, surtout vous Martinez.

Mes yeux s'écarquillent tant la surprise me prend à la gorge. Je ne comprends pas pourquoi il en vient à cette conclusion alors que je ne lui ai énuméré que des trouvailles propices à notre victoire.

J'essaye de trouver des réponses dans le regard d'Aza mais rien n'y apparaît, lui aussi est dans l'incompréhension. James garde un visage froid mais questionne tout de même son frère du regard.

- Je suis désolé oncle Carter mais j'ai du mal à te suivre.

La voix de Lilly annonce tout haut ce que nous pensons tout bas. Le chef Cruz fait vagabonder son regard sur chaque personne présentent. Il souffle salement d'agacement avant de s'afficher tel le dirigeant qu'il incarne.

- Je suis ravi que tu aies trouvé des pistes aussi prometteuses Ronan. Cependant mon réseau fonctionne dans la confiance, ors tu ne m'as aucunement informé de tes plans.

Je ressens la crainte de perdre mon boulot créer une boule de stresse dans mon ventre. Je l'ignore et fais mine de ne rien encaisser. Les yeux du patron sont d'une violence inégalable.

Notre jeu de regard est stoppé par un rire amer. Nous nous tournons tous vers Aza qui fume en regardant avec mépris son père. Carter fronce que plus encore ses sourcils et sa mâchoire est si serrée qu'elle expose ses muscles. À partir de là, les trois autres et moi devenons spectateurs de la scène.

- C'est sûr qu'allongé dans ton lit à mater sur l'ordinateur tu étais utile mon cher père.

Un sourire dédaigneux incurve ses fines lèvres. Je me mords la joue jusqu'au sang pour ne pas rire. Je suis surpris qu'Aza n'est pas fait usage de la colère pour première défense. Il utilise de plus en plus un système de dérision et j'ai peur qu'il ne devienne que plus dangereux encore. Un rire sincère éclate, je tourne mon regard sur la seule voix féminine de l'équipe. Elle aussi arbore un sourire rempli de sarcasme. Ils sont putain de violant entre eux dans cette famille.

Je ne peux détourner mes yeux de la puissance que dégage Lilly et Aza ensemble. J'ignore s'ils se rendent compte de leurs supériorité à cet instant par la simple utilisation de l'humiliation.

Jace reste muet mais est tout autant hypnotisé par le charisme des cousins. Je me ressaisi pour ne pas idolâtrer plus qu'il ne le faut ces abrutis de Cruz.

Et puis d'un coup la réalité apparaît sous mes yeux alors qu'elle est là depuis le début. Cela fait des semaines que nous ne nous quittons plus tout les six et pour cause : la mission, les réunions, les chambres. À aucun moment l'un de nous se retrouve seul. Je viens à l'instant de m'apercevoir qu'Aza et Carter ne se sont pas une seule fois adressé la parole. À quel point sont-ils en froid ?

- De plus c'était mon plan. J'ai vite remarqué que tu étais inutile à l'avancé de la mission, j'ai pris les devants.

Lilly et moi nous regardons stupéfait. Je ne saisis pas ce qu'il fait. Cette idée est clairement la mienne, c'est moi suis allé lui faire du chantage pour qu'il accepte. Lilly m'a poussée à terminer ce que je faisais alors Aza est le dernier à avoir contribué à un plan qui n'a même pas eu le temps d'être appliqué.

Un silence glacial s'abat sur nous. La stupidité de la situation m'ouvre les yeux sur la fatigue prenant possession de chacun d'entre nous. Nous sommes habitués à encaisser et ranger notre rage mais ce soir ils ont besoin de l'extérioriser.

Tout d'un coup Carter ouvre et sort de la voiture avec toute la violence qu'il puisse faire preuve. Rien n'est doux chez cet homme. Il claque la porte, contourne la voiture et ouvre la portière sur laquelle Aza était appuyé. Ils se regardent dans le blanc des yeux. Puis prit d'une colère inarrêtable Carter pointe une arme sur le front de son fils.

Nous retenons tous nos souffles hormis les deux concernés qui dégagent que plus encore de fureur. Je viens à me poser la question du pourquoi s'entêtent-ils à vouloir effectuer une mission d'infiltration alors qu'à eux deux, à Aza et Carter ils anéantiraient les Torres sans laisser de survivant.

Aza pousse son géniteur et sort de la voiture. La porte claque et encore une fois le silence saisit l'espace de l'habitacle, mais cette fois-ci il est moins pesant.

Nous nous concentrons tous sur les hommes à l'extérieur, comparables à des machines à tuer, sans âme ni coeur. Parce qu'un père normal serait incapable de jouer avec la vie de son fils.

Mais alors que nous pension l'instant déjà écrasant d'agonie, ils trouvent le moyen d'empirer le moment. Aza sort son arme à son tour pour la pointer sur son père. Je ne pensais jamais assister à une scène aussi déshumanisée.

Je tourne mon regard sur Lilly. Ses yeux scintillent de larmes qu'elle retient parce qu'elle ne se l'autorise pas. La faiblesse est interdite dans cette famille. James porte un regard torturé et Jace est décontenancé.

Je suis pris de colère lorsque je sors sans réfléchir. J'ai beau avoir claqué la portière derrière moi, ils sont aveuglés par leurs haines. Je sors mon arme à mon tour, mais contrairement à ces deux abrutis je ne joue avec la vie de personne. Je la pointe vers le ciel et tire une balle.

Leurs quatre yeux se tournent vers moi et je possède enfin toute l'attention. Il m'était impossible de les laisser détruire davantage leur famille.

- Rentrez. Non allons prendre un hôtel, nous reposer et en discuter calmement demain, à têtes reposées.

Ma voix est dur et remplit de déception. Je ne réalise pas encore que je viens de donner un ordre à mon patron mais je n'y pense pas parce qu'à cet instant c'est mon humanité qui à prit le dessus.

Fin chapitre 15

Ronan et son calme légendaire  🫡

Suis moi je te fuisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant