Chapitre 4: Juliette

158 18 14
                                    

Je suis réveillée en sursaut par les cris perçants de ma tante qui résonnent dans toute la maison.

__JULIETTE ! Descends tout de suite ! Tu vas rater ton vol !

Je grogne, enfonçant mon visage dans l'oreiller, essayant d'échapper à la réalité. Je me redresse lentement, les yeux encore lourds de sommeil, et regarde l'horloge. Merde, je suis en retard. Je saute hors du lit et enfile rapidement les vêtements que j'ai laissés traîner la veille.

En descendant les escaliers à toute vitesse, j'entends ma tante continuer à hurler depuis la cuisine.

__Tu as intérêt à te dépêcher, jeune fille !

Je traîne des pieds exprès, chaque pas plus lent que le précédent, juste pour l'énerver davantage. En arrivant en bas, je la vois, debout, les mains sur les hanches, l'air furieux.

__Tu ne comprends vraiment rien, hein ?

Je roule des yeux, agacée par ses cris constants.

__Oui, oui, j'arrive, dis-je d'un ton traînant, attrapant une pomme et un morceau de pain en passant.

Je m'assois à la table, mâchant lentement, savourant chaque bouchée juste pour la contrarier. Je sais, je suis une gamine.

C'est alors que mon cousin, Max, entre dans la cuisine. Max est le seul membre de cette famille que j'apprécie vraiment. Il est plus âgé de quelques années et a toujours été comme un grand frère pour moi.

__Hey, Juliette, dit-il en s'approchant avec un sourire. Je voulais te dire au revoir avant que tu partes.

Je souris faiblement, touchée par son attention.

__Merci, Max.

Il s'assoit à côté de moi et sort un petit paquet de sa poche.

__Je t'ai acheté quelque chose pour ton départ.

Je prends le paquet avec des mains tremblantes et l'ouvre délicatement. À l'intérieur, je trouve un bracelet en argent finement ciselé.

__Oh, Max, il est magnifique, dis-je en l'attachant autour de mon poignet. Merci beaucoup.

__Je savais que tu l'aimerais, dit-il en souriant. Je voulais que tu aies quelque chose pour te rappeler que je suis toujours là pour toi, même si on est loin l'un de l'autre.

Je sens une chaleur réconfortante envahir mon cœur.

__Tu vas vraiment me manquer, Max. Toi, au moins, tu comprends.

Je me lève pour lui faire un câlin, et au moment où je m'apprête à sortir de la maison, je vois Nate, mon meilleur ami, qui m'attend dehors. Mon visage s'illumine de joie.

__Nate ! Tu fais quoi là ? T'étais pas censé travailler aujourd'hui ?

Nate travaille dans un salon de tatouage dont il est le propriétaire.

__M'en fous, dit-il en haussant les épaules. Ma meilleure amie part, alors je suis venu lui dire au revoir.

Il s'approche et m'enlace chaleureusement.

__Tu vas me manquer, Habibi.

Nate a été abandonné dès ses 8 ans. Il a été adopté par une famille algérienne. À ses 19 ans, il a décidé de quitter le nid et de réaliser son rêve de gérer une entreprise de tatouage. Ses parents adoptifs n'ont pas été contre et ont soutenu leur fils.

Ma tante crie depuis la voiture.

__Juliette, dépêche-toi ! Je n'ai pas que ça à faire, ton vol décolle dans moins d'une heure !

Je soupire d'agacement, regardant Nate avec tristesse.

__Au revoir, Nate. Je t'aime.

Il sourit et me serre encore plus fort.

__N'oublie pas de m'appeler dès que t'arrives.

__Compte sur moi, dis-je en montant dans la voiture.

Je souffle d'énervement en claquant la portière, ma tante marmonnant quelque chose à propos de ma lenteur. Le trajet jusqu'à l'aéroport est tendu, le silence seulement brisé par les rares remarques de ma tante sur mon avenir à Stanford. En arrivant à l'aéroport, ma tante se gare et se tourne vers moi.

__Juliette, je sais que je n'ai pas été la meilleure tutrice pour toi, mais je voulais que tu réussisses. Tout ce que j'ai fait, c'était pour ton bien.

Je la regarde, les yeux remplis de rancune.

__Je te déteste, mais tu restes ma tante. Et pour ça, je te respecte encore un peu.

Je sors de la voiture et attrape mes bagages. À l'intérieur de l'aéroport, je me dirige vers le comptoir d'enregistrement, mon passeport à la main. Une voix annonce :

__Le vol pour la Californie décolle dans 5 minutes.

Je prends une profonde inspiration, prête à commencer ce nouveau chapitre de ma vie.

Liaison Nocturne Où les histoires vivent. Découvrez maintenant