PROLOGUE

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Des années plus tôt
Parents de Isaiha et Sahar

On dit que le pouvoir appartient aux personnes à l'aura forte et charismatique, celles qui imposent leur voix et font taire celle des autres d'un simple regard. On dit aussi que les hommes sont perçus comme les figures de la force, qu'ils sont ceux qui mènent la danse et exigent que leur rythme soit respecté.

À vrai dire, on dit beaucoup de choses. L'homme est souvent au premier plan, mais on oublie de mentionner qu'il y a parfois, derrière lui, une femme forte... Celle qui le pousse à rester debout.

Beaucoup d'histoires...
Vraies ou fausses, je n'en sais rien.

Ce qui est sûr, c'est qu'elle était ma force à moi. Elle échappait à tous ces "on-dit", mais cette fois, personne ne pouvait nier qu'elle était cette femme qui m'obligeait à affronter chaque bataille.

Elle est comme la brise du matin, celle qui effleure lentement la peau, affaiblissant nos résistances tout en apaisant notre être intérieur.

Elle est semblable à l'alcool le plus exquis qu'on ait pu boire, elle nous enivre avec passion et envie...
Envie, toujours et encore.

Addictive, à tel point qu'on voudrait reconstruire un univers pour elle et pour elle seule.

Elle.

Le soleil commence à se coucher, ses rayons traversent les rideaux aux teintes chaudes, plongeant la pièce dans une lueur dorée. Les courbes fines de son corps se montraient en spectacle face à la nature qui s'offrait à elle. Cachée derrière le fin tissu du rideau, je l'observais se tenir debout, perdant son regard dans l'immensité des montagnes, la nostalgie brûlant ses iris.

- Meï...

Meï- Hm...? 

Elle m'adresse un regard interrogateur avant de détourner à nouveau son attention. Assis sur la chaise, légèrement affalé, je me contentais d'être spectateur de la grandeur de sa beauté.

- *murmure* Viens...

Sans se tourner, je devine son sourire à la courbure de ses pommettes. Elle était comme une ombre chinoise, seule sa silhouette m'était visible. Comme si mon imagination avait dessiné la femme de ses rêves et qu'il paniquait actuellement de la voir disparaître une fois le soleil couché.

Meï- C'est le moment le plus beau de la journée... C'est toi qui devrais venir, Casey.

Sans qu'elle ait besoin de se répéter, je me lève de la chaise et m'avance vers elle. Comme si le vent répondait à ses ordres, il soulève doucement le rideau pour me laisser passer, sans que je n'aie besoin de le toucher.

Mon regard se pose sur elle, et encore une fois, mon coeur tombe amoureux une énième fois de la même femme.

Arrivé près d'elle, je glisse ma main autour de sa taille et plonge mon visage dans le creux de son cou, déposant un simple baiser sur son épaule.

- Arrête de pleurer... Je t'en supplie.

Meï- Je ne pleure pas de tristesse...

- Je sais, mais tu pleures quand même.

Elle sourit, comme toujours. Ce même sourire qui pourrait stopper une guerre mais aussi en provoquer une autre.

Meï-  Mon cœur entend l'écho du tien...

- Je vais bien... Tant que tu es près de moi, j'irai toujours bien.

Elle secoue doucement la tête, glissant ses doigts entre les miens, son pouce effleurant une de mes cicatrices qui remonte le long de mon avant-bras.

CaméléonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant