Chapitre un

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L'appartement vide m'angoissait. Je n'avais pas l'habitude de me retrouver seule, et je devais reconnaître que la solitude et moi nous n'étions pas vraiment de bonnes amies. La grande baie vitrée du salon offrait une vue magnifique sur Busan. Le ciel prenait des couleurs plus foncées et la lune montait assez rapidement. Malgré la faible luminosité, toute la ville était éclairée par les buildings tous aussi brillants les uns que les autres.

J'avais toujours voulu visiter la Corée du Sud. Seulement je n'aurais jamais pensé y habiter. Un léger courant d'air me fit frissonner. Mes meubles n'étaient pas encore arrivés, et je n'avais rien pour me couvrir mis à part le pull en laine que je portais sur moi. Les déménageurs n'arrivaient pas avant la semaine suivante. Et honnêtement je ne pourrais pas rester une semaine sans meubles et sans vêtements. De toute façon je n'avais pas grand choses et malgré les meubles, l'appartement paraîtrait encore très vide. Mes yeux se posèrent sur mon sac, posé à l'entrée. J'avais assez d'argent pour m'acheter deux ou trois meubles et des vêtements chauds. En plus de cela, j'avais vendu ma voiture un peu plus tôt, ce qui signifiait que je devais m'en acheter une autre.

Je n'avais même pas eu la possibilité de prendre un matelas et ma valise dans laquelle j'avais toutes mes affaires avait été perdue. Je me retrouvais sans rien mis à part mon sac avec mon téléphone, mon portefeuille et quelques autres bricoles. La semaine risquait d'être extrêmement longue au vu de la situation. Le lendemains je devrais aller acheter des meubles que je ne pouvais même pas transporter en voiture. J'étais sur les nerfs et terriblement désespérée. Il valait mieux que je trouve une solution et vite. Je réfléchissais et constatais que je devrais louer une voiture dans un premier temps pour acheter la mienne un peu plus tard. Ou peut-être que je n'achèterai pas de voiture. Hormis le fait que j'en avais besoin pour transporter des meubles à monter, je ne m'en servirais pas tant que ça. Je pouvais aussi opter pour une moto.

Je me massais les tempes qui me faisaient mal à cause de la tension ambiante. Je n'avais que très peu dormi la nuit dernière et j'étais à deux doigts d'exploser.

Oui, bah va falloir rester calme, ce n'est absolument pas le moment de péter un câble.

J'inspirais profondément avant de fixer la lune. Malgré le peu de vêtements que je portais, une folle envie de me balader me saisie. Je pris l'ascenseur, trop fatiguéepour emprunter les escaliers. Lorsque je sortie, la froideur du mois de novembre me fouettait le visage et un frisson me traversa. Quelques flocons se déposaient sur le sol, et une légère couche de neige naissait petit à petit. L'un d'entre eux se déposa

dans mes cheveux et je pris l'initiative de remonter le col de mon pull sur ma tête afin de protéger mes cheveux. Lorsque j'expirait par la bouche, un petit nuage blanc se formait. Durant quelques minutes, je m'amusais à imiter avec mes doigts une cigarette et fit comme si je fumais. L'obscurité de la nuit s'installait et révélait la beauté de Busan durant la nuit.

J'étirais mon bras jusqu'à qu'il soit tendu et laissais des flocons se déposer sur le dos de ma main. Je n'aimais pas particulièrement l'hiver mais j'appréciais la neige malgré sa froideur. Lorsque j'étais petite, je m'amusais souvent dans la neige jusqu'à m'en brûler les doigts. Je n'aimais pas les gants qui finissaient toujours imbibés d'eau. Alors je les retiraient quasiment à chaque fois, ne supportant pas la texture de la laine mouillée.

Je sortis mon téléphone et pris la rue en photo. Même si je préférerais la qualité d'un appareil photo, l'image me convenait. Elle était plutôt jolie en réalité. Dans ma galerie je n'avais que très peu d'éléments. La plupart de mes photos étaient des paysages. J'avais quelques autres photos avec des membres de ma famille d'accueil. Notamment celles du Noël de l'an dernier. C'était un véritable fiasco mais nous nous étions quand même bien amusés. Cette année, je fêterais mon premier Noël seule, sans sapin ni repas. Je n'étais pas particulièrement triste mais un peu de compagnie ne m'aurait pas déplu.

Mafia GentlemanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant