Confortablement seule // Ellie Williams

Chapitre 14

          Winter inspire brusquement en se réveillant, se soulevant de son ventre et regardant à sa gauche pour trouver Ellie. Elle fronce les sourcils en voyant l'espace vide à côté d'elle, la couverture repoussée. Elle se penche pour regarder l'endroit près du lit où Ellie a enlevé ses chaussures la nuit dernière, elles n'étaient plus là.

Winter soupire en sortant du lit, son estomac se retourne tandis qu'elle se passe les mains sur le visage. Elle se dirige vers la porte, l'ouvre doucement et regarde autour d'elle dans le salon, l'air est considérablement plus froid que dans la chambre, une vague de soulagement l'envahit à la vue du sac à dos d'Ellie affalé près de la porte du placard, la chaîne de canettes toujours en travers de la porte d'entrée. Elle sort dans le salon et attrape une couverture sur l'étagère, l'enroulant autour de ses épaules et de son dos.

Winter se dirige vers l'une des fenêtres de la cuisine, se penche sur le comptoir pour regarder dehors. Elle hésite avant de se diriger vers la porte arrière, elle a essayé de marcher silencieusement sur le porche mais le bois craque toujours sous ses pieds.

Elle ne voit toujours pas l'autre, le vent fait claquer les feuilles autour d'elle, son nez commence à se refroidir. Elle soupire à nouveau, retourne à l'intérieur et enfile rapidement des chaussures et un manteau. Elle enfonce ses mains dans les poches tout en marchant rapidement jusqu'à la porte du champ.

Le vent sifflait dans les branches des arbres, les poules étaient silencieuses ce matin. Lorsque Winter arrive au poulailler, elle ouvre la porte latérale, compte les poules qui étaient assises dans les nichoirs, puis les quelques poules blotties les unes contre les autres. Elle dépose de la nourriture, puis apporte leur écuelle d'eau à la pompe à eau qui se trouve entre l'étable et le poulailler.

Après avoir fermé le poulailler, elle se rend dans l'étable, laissant la porte ouverte. Elle essaie d'ignorer toute pensée passagère sur ce qu'Ellie pourrait faire. Elle sait qu'Ellie peut se débrouiller seule, mais elle ne peut s'empêcher de vouloir connaître les moindres faits et gestes des autres. Elle ouvre les écuries, laissant sortir deux d'entre elles, mais arrêtant l'aînée pour lui mettre sa vieille couverture d'hiver avant de la laisser sortir complètement.

Winter garde les bras croisés devant elle alors qu'elle retourne vers la cabane, verrouille la porte puis les croise à nouveau. Alors qu'elle monte les marches arrière, elle entend un léger bruissement dans la rangée d'arbres à sa gauche. Ellie apparaît alors que Winter la regarde, un sourire affectueux se dessine quand Ellie secoue la tête et brosse ses cheveux loin de son visage puis frotte quelques feuilles sur ses cuisses. Ellie tient des bâtons dans ses bras, trébuchant en adressant un large sourire à Winter.

« Tu as bien dormi ? » demande Ellie en passant devant Winter et en déposant le bois près de l'étagère à bois. Winter suit la pile qui est jetée, les sourcils froncés. Winter répond par un signe de tête et ramène ses yeux sur Ellie.

« Combien de temps es-tu partie ? demande Winter en déplaçant son poids.

« Ellie fait un geste de la main vers l'étagère et le regard de Winter la suit.

« Oh... » Winter hoche subtilement la tête, remarquant les nouvelles branches qui reposent déjà sur le support. « Tu n'étais pas obligée de faire ça », marmonne Winter, se sentant un peu coupable d'avoir confié une nouvelle responsabilité à Ellie. « J'allais juste allumer la cheminée parce qu'il commençait à faire froid, mais j'ai remarqué qu'il n'y avait plus de bois. J'ai pensé que je serais de retour avant que tu ne te lèves.

Winter la regarde, les sourcils toujours froncés.

« Tu as beaucoup aidé, merci. Mais ne te sens pas obligée de faire ça. » Winter fait un petit sourire. Ellie hausse les épaules, baissant les yeux pour éviter de regarder Winter.

 Winter fait un pas en avant et serre Ellie dans ses bras, la tête tournée vers les autres.

Ellie ne peut pas cacher le sourire qui se dessine sur son visage.

Ellie frotte le dos de Winter et lui fait un signe de la tête en direction de la porte, ce à quoi Winter répond en fredonnant.

Ellie laisse Winter entrer en premier, rapprochant les bâtons de l'étagère et prenant quelques vieilles bûches au fond de l'étagère.

Winter ferme la porte derrière Ellie et la regarde allumer le feu. Ellie s'assoit par terre devant la cheminée en soufflant, regardant Winter par-dessus son épaule. Elle attrape la couverture qu'elle a laissée plus tôt, s'assoit à côté d'Ellie et la drape sur leurs épaules à toutes les deux.

Winter acquiesce silencieusement, sachant qu'il n'y a pas grand-chose qu'elle puisse dire. Elle laisse échapper un « ok », levant les yeux vers l'endroit où le plafond et la cheminée se rejoignent.

Ellie regarde vers le bas, sa main droite se posant lentement sur la main gauche de Winter, puis la tenant avec précaution. Winter regarde également ses genoux, se mordant la lèvre pour retenir un froncement de sourcils. Ellie tire doucement leurs mains sur ses genoux, entrelaçant leurs doigts et frottant la main de Winter avec son pouce.

Elles restent assises un moment, seuls les bruits du feu qui s'agite et du vent qui pousse sur les murs à l'extérieur se font entendre. Winter serre légèrement la main d'Ellie, ne sachant pas quoi dire, ni même ce qu'elle voudrait dire.

Ellie lui rendit sa main, son autre main s'enroulant autour de celle de Winter qu'elle tenait déjà.

« Je ne sais pas quand je reviendrai... les équipes changent beaucoup. » Ellie acquiesce, inclinant la tête vers Winter, qui est toujours assis à regarder ses genoux. 

« Mais... », dit-elle, en lâchant rapidement la main de Winter et en fouillant dans son sac. Winter place ses mains sur ses hanches et se penche en avant pour essayer de voir ce qu'Ellie est en train de sortir. « Ellie sourit largement en plaçant un talkie-walkie noir dans les mains de Winter.

Il a l'air d'avoir été utilisé, des saletés se sont accumulées dans certaines fissures. Winter hausse les sourcils en tournant la boîte noire qu'elle tient dans ses mains.

« Elle regarde Ellie, incapable de lutter contre son sourire grandissant. Elle sent son cœur battre plus vite et ses joues se réchauffer.

« Ne t'inquiète pas pour ça ». Ellie cogne doucement son genou contre celui de Winter. « On pourra alors parler de tous les trucs ennuyeux et de toutes les histoires de patrouille que j'aurai à raconter », exagère Ellie en voyant le sourire amusé de l'autre. Elle regarde fixement plus longtemps que d'habitude, s'asseyant pour se ressaisir.

« Je l'ai déjà réglé sur la même fréquence que la mienne, alors ne touchez pas à ce cadran », dit-elle en pointant le haut du cadran, puis en faisant glisser son doigt vers le bas. « C'est le volume, et cet ovale est ce sur quoi on appuie quand on dit quelque chose », dit-elle en pointant le côté droit, puis le haut à nouveau. « Et le bouton d'alimentation. »

« Elle cherchait les mots justes, essayant d'ignorer à quel point il avait dû être coûteux ou risqué pour Ellie de mettre la main dessus.

  Les yeux de Winter se sont levés vers ceux d'Ellie, et elle a été accueillie par une expression d'attente et d'excitation.

Elle s'est donc penchée en premier cette fois-ci, ses yeux se fermant lorsque leurs lèvres se sont connectées. Et bien que ce fut court et doux, la poitrine d'Ellie brûlait au centre tandis qu'elle se détendait. Lorsque Winter s'est retirée, elle a évité le contact visuel, son rougissement s'insinuant dans son cou, mais elle a eu un grand sourire.

Tu veux des œufs durs pour demain ? « demande timidement Winter, essayant de donner quelque chose de valeur à Ellie. Elle se lève déjà quand Ellie répond " bien sûr " en gloussant.