C'était un moment assez particulier. Un mélange d'appréhension et de hâte. Lorsque j'ai entendu les hauts-parleurs grésiller pour citer nos noms, nous nous sommes avancés. Le stress me nouait le ventre, je tentais de me remémorer le parcours.
Puis la cloche a sonné, et nous avons pris le galop. J'avais précisément quarante secondes pour partir avant d'être discalifiée, mais je n'y arrivais pas. Le premier obstacle était un vertical avec des barres rouges et noires, dont les chandeliers étaient des cabines téléphoniques. Il ne me restait plus que dix secondes, je n'avais plus le choix. Droit devant nous, l'obstacle paraissait encore plus impressionnant que dans mes souvenirs. Trois, deux, un, puis, les yeux fermés, je me mit en équilibre. Ça y'est, c'est passé, le chrono se lance et je ne peux plus revenir en arrière.
L'obstacle deux arrive vite, c'est un bidet simple avec deux petits chandeliers blancs et des barres bleues. Seulement cinq foulées nous séparent. Je compte dans ma tête et ma jument, toujours aussi confiante, ne bronche pas. Le temps que nous mettons pour arriver à lui me parut correspondre à des heures entières. La barre bouge ! Non ! Mais, par bonheur, celle-ci ne tomba pas.
Les trois obstacles suivants se déroulèrent parfaitement. Puis vint le 6, un double comportant un vertical et une spa. C'était deux obstacles avec de massifs chandeliers vert sombre et des barres blanches et vertes. Une foulée et demie les séparaient. Je n'avais jamais vu ça, et ma jument non plus, d'ailleurs. Rien ne saurait apaiser mon angoisse face à cette combinaison. Je raccourcit mes rênes, pour éviter qu'elles ne pendent et gênent le saut. Je me préparai doucement à sauter.
Le premier obstacle fut passé sans difficulté, je savais qu'une demi foulée ne passerait pas alors je prit une longue. Une décision damgereuse pour une spa, surtout à cette hauteur. Mais cela a évité une catastrophe. À la récéption, j'atterit allongée sur l'encolure de ma jument. Le mouvement du galop -Car ça ne l'avait pas fait ralentir- m'empêchait de me redresser. C'est alors qu'elle leva la tête, ce qui me permit de me relever.
La fin du parcours se déroula parfaitement bien. Félicitant alors de tout mon cœur mon cheval, j'entendis les haut-parleurs grésiller : Félicitations pour ce parcours sans faute réalisé en quarante six secondes ! Maya Williams et Blue Lady II sont premières du classement provisoire !
C'est à ce moment précis que tout le stress retomba et fit place à de l'euphorie. La foule hurlait dans les gradins pour nous fėliciter, moi et Blue Lady. Je ralentis la jument au pas, puis sortit de la carrière avec un grand sourire. Ce sourire qui signifiait tout.
Je descendit, et regardai Blue Lady. C'était -Et c'est toujours- une splendide jument baie brûlée aux yeux bleus. Ses oreilles en croissant de lune -Propres aux Marwaris- lui donnaient un charme envoûtant. Je prit en main les rênes et conduit ma jument jusqu'a son box.
Assise dans la paille, je regardais Blue Lady brouter calmement. Je grignotais des amandes en attendant que la douche soit disponible pour rafraîchir la jument. La journèe avait été longue et très fatiguante. Mais je ne l'oublierai jamais. Car en effet, ce jour ce n'est pas n'importe lequel : C'est celui où je suis devenue championne d'Europe !
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Voilà ! J'éspère que ça vous a plu ! En tout cas moi j'ai pris plaisir à l'écrire. Je sais que si vous aimez pas trop les chevaux l'equitation, bah forcément ça a pas du coller. C'était également un peu court, mais bon... J'ai pas d'excuse...
