Chapitre 13 : Feu furieux

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Les flammes léchaient l'âtre de la cheminée, tels des épis ondoyant dans un champ. Dehors, une nuit noire sans étoiles ni nuages, pouvait être admirée à travers une vitre. Elle reflétait le feu qui dansait près du fauteuil sur lequel était assis un homme.

— Je t'en prie, supplia une femme, les traits déformés par le désespoir.

— Nous en avons déjà parlé, soupira le sorcier.

Dans la petite pièce sombre, illuminé seulement par le feu flamboyant, rien ne venait troubler le silence, exceptés les sanglots de la femme, recroquevillée sur son fauteuil, dont l'obscurité dissimulait la couleur bleu marine.

— Le contrat est signé, fit l'homme d'une voix rauque.

Les yeux de la femme, baignés de larmes, s'écarquillèrent si grand que ses yeux paraissaient sur le point de sortir de leurs orbites.

— Un..., un Serment Inviolable ? déglutit-elle.

— Je n'avais pas le choix, Margaret.

La dénommée Margaret s'effondra sur le sol, prise de sanglots incontrôlables.

Le sorcier se pencha en avant, tendant une main pour caresser ses cheveux lisses, d'un noir de jais.

— Ne me touche pas ! fit aussitôt Margaret. Tu as mis en danger sa vie et la nôtre !

— Tout est sous contrôle, assura le sorcier en se redressant, son visage impassible.

Tout en essuyant les longues traînées humides sur ses joues avec ses manchettes, Margaret se releva pour reprendre place sur le fauteuil.

— Elle n'est pas responsable, dit-elle, laissant transparaître la fureur dans sa voix. Et si elle va aussi mal, c'est à cause de toi ! Comment...

— A la fin de cette année, ce sera terminé, répondit le sorcier d'un ton faussement serein.

L'ayant remarqué, Margaret lâcha froidement :

— Tu mens, Edward. Tu mens, comme tu l'as toujours fait ces deux dernières années. Si j'avais su, jamais je ne t'aurais épousé.

Edward poussa un long soupir, en tripotant son chapeau, le faisant tournoyer au-dessus de la table.

— N'essaye pas de te rendre innocent, déclara Margaret. S'il arrive quoi que ce soit, je te dénoncerai aux Aurors, toi et ton ami.

Ce qu'elle ne savait pas, c'est qu'il était déjà arrivé certaines choses, pensa Edward. L'accord avait été conclu il y a bien longtemps et il avait déjà respecté les clauses.

— N'oublie pas que j'ai une très bonne réputation au Ministère ; personne ne te croira. Et si tu le fais, il s'attaquera à toi, fit-il remarquer.

— Comme si tu en avais quelque chose à faire, rétorqua-t-elle, sarcastique.

— Je l'ai fait pour nous, l'ignora Edward. Notre famille. Ou peut-être aurais-tu préféré continuer une vie dans laquelle tu aurais peur pour le lendemain ? Une vie dans laquelle chaque minute écoulée serait un miracle.

— J'aurais préféré vivre dans la misère que de vivre ainsi ! Au moins, nous aurions été heureux ! Mes parents croient encore que je vis la vie dont j'ai toujours rêvée...

— Grâce à moi, nous avons pu nous offrir...

— Je me FICHE de cet argent malhonnête, Edward ! Tu ne comprends donc rien ? Nous n'aurions pas été dans une telle situation si tu n'avais pas démissionné et si tu ne m'avais pas fait croire que...

L'autre trio : tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant