Premier jour

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France, Toulouse, 14 mai 2016, 7 heure 30.

"Réveil-toi ! Réveil-toi ! Réveil-toi ! Réveil-toi !".

Sa main vient éteindre l'insupportable sonnerie du téléphone. Il se lève d'un seul coup et si vite, qu'il en a la tête qui tourne. Il chausse ses pantoufles chien que sa mère lui a offerte la veille et qu'il s'est promis d'utiliser pour lui faire plaisir, puis il passe devant le miroir de sa chambre et admire quelques secondes le reflet de son nouveau caleçon smiley. Il passe la porte, s'engage dans le couloir et descend les escaliers.

Une fois en bas il se dirige, vers la cuisine, s'attendant à ce que sa mère lui fasse un commentaire sur sa tenue.

Mais aucune remarque ne vint. Sa mère n'est pas là.

Tant mieux, se dit-il, de toute façon ce ne sera pas ma faute si elle arrive en retard à son boulot parce qu'elle ne s'est pas réveillé !

Il aime sa mère, c'est juste qu'il la trouve vraiment... lourde parfois.

Il regarde ses pied et enlève ses pantoufles chien.

- Stupides chaussures, déclare-t-il en les balançant de l'autre côté de la pièce.

Il attrape un mug dans le placard et démarre la machine à café. Puis il allume la télé. À l'écran n'apparaît que de la neige.

- Foutue machine !

Il éteint la télé et place son mug dans la machine à café. Pendant qu'il se remplit, il remonte à l'étage, dans sa chambre.

Il ouvre un de ses tiroirs et cherche un moment avant de trouver un t-shirt. Il ramasse un jean au sol et s'habille.

Puis il sort de sa chambre et s'arrête devant la porte de sa mère.

Je vais la réveiller quand même..., songe-t-il.

Il toque à la porte et redescend. Il attrape son mug, boit une gorgé de café encore brûlant et enfile ses chaussures.

Il pose son mug sur la table. Il n'a pas fini son café, mais ce n'est pas grave, il n'a pas faim de toute façon...

Il attrape son sac à dos, passe la porte d'entrée et enfourche son vélo.

La rue est étrangement calme : pas une seule voiture ni un seul piéton en vue.

Il passe devant la maison des Pilancot. Il n'aime pas leur chien, il aboi sur tout les passant.

Le chien émet un jappement qui fait s'envoler les oiseau des alentour et trouble le silence.

Il continue sa route, sans y prêter attention.

Il ralentit un peu en s'apercevant de l'heure. Il n'a pas envie d'arriver à l'heure au lycée. Il peut gratter les premières minutes d'ennui dans une salle de cours pour les passer sur son vélo à fendre l'air.

Il arrive devant le lycée. Le portail est fermé. Personne n'est devant, à écouter de la musique ou à blaguer avec ses amis.

Bizarre, se dit-il.

Il attache son vélo avec sa chaîne à un lampadaire, et se dirige vers la loge pour qu'on lui ouvre.

Mais il n'y a personne à la loge.

Ils ont dû fermer temporairement le lycée et je suis le dernier prévenu..., songe-t-il.

Ça reste bizarre : la dernière fois qu'ils ont fermé le lycée c'est quand il a neigé, aucun véhicule ne pouvait circuler sans danger.

Il détache son vélo est fait le trajet inverse.

Il n'y a personne nul part, se dit-t-il, c'est quand même étrange !

Il continue, cherchant du regard une vie humaine. Le chien lui aboi une nouvelle fois dessus. Quand il arrive devant chez lui, il n'a toujours vu personne.

Il passe la porte de sa maison.

- Maman ! Il n'y a plus personne dehors. Il se passe un truc ?

Pas de réponse.

Il monte à l'étage. Une fois devant la porte de sa mère il toque une nouvelle fois.

- Maman ? T'es réveillé ?

Toujours pas de réponse.

Il pousse la porte et entre dans la chambre encore dans la pénombre.

- Maman ?

Il allume la lumière.

Personne.

Il commence à s'inquiéter.

Elle est peut-être dans la chambre de Tom, se dit-t-il.

En réalité c'était plutôt : J'espère qu'elle est dans la chambre de Tom.

Il traverse le couloir, pousse la porte de la chambre de son frère et allume la lumière.

Toujours personne.

- Maman ? appelle-t-il, plus fort.

Il pousse la porte de la salle de bain.

Personne non plus.

Il vérifie dans sa chambre.

Encore personne.

Il descend à la cuisine, va dans le salon, vérifie au toilettes. Personne. Nul part.

Son stress augmente.

Il ouvre la porte d'entrée.

La voiture est toujours là pourtant, songe-t-il.

Il sort son téléphone de sa poche et appelle sa mère.

Une sonnerie retentit dans la maison. Sa sonnerie.

Il se guide au son et trouve le téléphone de sa mère dans sa chambre.

La panique commence à le prendre.

Il sort dehors et sonne chez les voisin.

Personne ne vient lui ouvrir.

Il essai autre part. Jamais personne ne lui ouvre.

La panique l'envahit totalement.

Non, se dit-t-il, se n'est pas possible je doit rêver.

Il court entre les maison, sonnant à chaque portes, sans jamais voir personne.

C'est impossible, tente-t-il de se persuader, je ne peut pas être seul.

Il prend son vélo et pédale aussi vite qu'il le peut jusqu'à être dans un autre quartier. Puis il recommence : Une sonnerie, deux sonneries, trois sonneries. Il court entre chaque maison.

Pas de réponse. Jamais.

- Il y a quelqu'un ?, s'époumone-t-il.

Il recommence plus fort :

- Quelqu'un m'entends ?!

Au loin il y a un chien qui aboie.

Je peut pas être seul, c'est impossible, je vais me réveiller.

Il s'assied au sol et attend, prêt à attendre des heures si il le faut...

Solitude sur Terre [En Pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant