Chapitre 14

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Julie

Il était 10h du matin. Aujourd'hui, Clémence devait retrouver ses amies, mais sa mère avait refait une demande pour la voir. Clémence avait refusé la dernière fois, et cela avait eu des conséquences sur sa mère, dont je n'avais pas eu le courage de parler. Alors aujourd'hui, il fallait vraiment que les deux se voient.

Je me décidai enfin et ouvris doucement la porte de la chambre de Clémence et me dirigeai vers son lit. J'en profitai pour regarder autour de moi. J'avais cru comprendre qu'elle s'était faite plusieurs amies mais rien n'était accroché, aucune photo sur les murs, rien non plus sur le bureau.

Soudain, je remarquai un petit carnet avec comme nom « Ma Carla et moi », avec comme couverture une photo d'elles toutes petites, si insouciantes, souriant à la caméra en se tenant la main. Je commençai donc à feuilleter le carnet. Je les vis sur chaque photo, chaque époque, éclatantes comme jamais. Depuis que Carla était partie, Clémence était devenue plus distante, et plus silencieuse. Carla était tout pour elle, et même si Clémence a réussi à revivre sans elle, il y aura toujours une part d'elle qui restera enfermée au fond de son cœur que personne ne pourra faire ressortir.

Je tombai alors sur une photo avec nos deux familles, Clémence serre Rosalie (la maman de Carla) contre son cœur. Son mari ainsi que le grand frère de Carla nous prennent eux aussi dans leurs bras, mon mari, elle et moi. C'était il y a des années, le jour du mariage de Joseph et Rosalie.

Tout en parcourant les pages, les larmes me montèrent aux yeux d'émotions, alors qu'au contraire, la dernière photo, cette fois, m'étonna. C'était il y a quatre ans, je m'en souvenais très bien ; le nouvel an, nous avions fait une petite fête près d'une petite rivière. Sur la photo, nos trois hommes, Louis, Joseph et Jules qui se tiennent bras dessus bras dessous, tenant leur butin : trois énormes seaux de poissons. A côté d'eux, Rosalie, qui prépare un barbecue. Et au fond de la photo, il y a Carla et Clémence, se prenant dans les bras, pleurant à chaudes larmes ; Carla venait de lui apprendre qu'elle souffrait d'un cancer.

-Maman... ?

Je tournai vivement la tête et posai précipitamment le carnet sur le bureau. J'essuyai rapidement les larmes qui glissaient le long de ma joue d'un revers de la main et répondis :

-Clémence chérie, il va falloir que tu te lèves. Nous avons un programme chargé aujourd'hui.

Elle arqua un sourcil, passa une main dans ses cheveux emmêlés et demanda sur un ton qui se voulait enjoué :

-Et pourrais-je avoir le privilège de savoir en quoi consiste cette journée chargée ?

Je tournai les talons et lui dis en sortant de sa chambre :

-Pour l'instant, tout ce que tu peux savoir c'est que je ne veux pas être en retard, donc dépêche toi !

J'arrivai dans la salon au moment où mon mari s'apprêtait à partir.

-Tu ne devais pas être en congé aujourd'hui, mon chéri ?

-Je le suis, mais je vais passer la journée avec des amis, alors bonne journée mon amour, et bon courage, termina-t-il en me posant délicatement un bisou sur la joue.

Clémence arriva au moment où la porte claqua. Elle était habillée et avait arrangé ses cheveux. Elle s'installa à la table de le cuisine et demanda :

-Alors, c'est quoi le program...mais maman ! J'ai déjà quelque chose de prévu, moi.

Son air s'affola soudain. Je pris alors une grande inspiration et commença :

-Chérie...

-Oui ?!

-Ta mère...ta mère veut te voir.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 28 ⏰

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