23 : Anniversaire.

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Amir.

Il est minuit, nous sommes le 15 décembre.

C'est l'anniversaire de Sophia.

J'avais aperçu sa date de naissance sur sa carte d'identité une fois, ma petite peste a 21 ans aujourd'hui.

— T'as recommencé à fumer ?

La voix de mon frère me sort de mes pensées, je détourne mon regard de l'heure indiquée sur le tableau de bord pour poser mes yeux sur lui.

— Ça se voit non ? Je rétorque en désignant la cigarette fumante entre mes doigts.

Zayd hausse les épaules. Je dois avouer que je suis tendue, je ne peux pas nier la boule dans mon ventre qui me rappelle ce que je m'apprête à commettre.

Je crois que toute cette histoire avec les Hastings n'étaient qu'un prétexte pour me persuader que je n'avais pas le temps de m'occuper de notre vengeance. Mais la venue de Zayd a bouleversé mes plans, il me rappelle que j'ai encore cette très longue liste de fils de pute à buter devant moi.

Cette nuit je vais encore devoir me salir les mains.

Et bordel, comme je déteste ça.

— Il est minuit, ce batard compte se coucher à quelle heure. Se plaint Zayd en fixant la fenêtre de la maison de notre prochaine victime, le menton posé sur son genoux qu'il a rabattu contre lui.

— Tu penses que ça en vaut encore la peine ?

Je ne sais pas pourquoi j'ai prononcé ces mots, je crois que la fatigue me fait dire des choses que j'aurais dû garder pour moi. Je ne lui laisse même pas le temps de répondre que je continue :

— Qu'est ce qui va se passer après ça ? Tu crois qu'on se sentira mieux ?

Zayd se tend sur son siège, je tapote sur ma cigarette qui se consume pour laisser tomber la cendre par la fenêtre.

— Tu penses qu'on se sentira mieux ? Je réitère avant de tirer une taffe sur ma cigarette.

— J'en sais rien ! Peut être ? Répond il sur la défensive, qui nous vengera si on le fait pas ?

Il a raison. Je ne peux pas tout laisser tomber maintenant.

Les souvenirs des enfants que nous étions à l'orphelinat, plein de haine. Plein de rage. Qui comptaient les années qui nous restaient avant de pouvoir nous venger de ceux qui ont plongé nos vies dans le feu pour toujours me reviennent comme une piqûre de rappel.

— Toutes les nuits je revois cet homme partir en courant après avoir mit le feu à la maison. Reprend mon frère d'une voix plus calme. Imagine ce que j'ai ressenti en le voyant s'enfuir alors que je prenais feu moi aussi, tout ce que je voulais...C'était qu'on m'aide.

Ses hurlements de douleurs m'alertent que mon petit frère est le prochain à mourir, j'avance en sentant la fumée se propager dans mes poumons. J'étouffe. Je suffoque dans mon propre corps, je divague dans les couloirs sombres à la recherche de mon frère quand sa silhouette apparaît et illumine le couloir, les flammes se propageant sur son avant bras.

EVERLOSTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant