ALCHIMIE. ²

4. Mise en situation

CALI

À la suite de ses mots et de son regard charmeur, mon cœur est prêt à percer ma poitrine. Quand je repense aux prémices de notre relation, ça me ramène au combat quotidien qu'on a du affronter, chacun dans notre coin la plupart du temps. Pourtant, notre passion pour l'autre était visible dès nos premiers échanges, nos premiers touchés, nos premiers baisers, nos premières fois.

Lorsque ces doux souvenirs traversent mon esprit, une vague de frissons transperce mon épiderme qui crie mon amour pour Is. En me perdant dans ses iris sombres, je n'arrive pas à réaliser que les rencontres officielles sont faites. Il a eu le courage de passer cette étape avec brio pour moi, pour lui, pour nous.

— Cali : Je t'aime si fort que je me demande s'il est possible d'aimer plus.

Je surplombe son corps tout en traçant les beaux traits de son visage à l'aide de mon index. Nos sourires s'unissent avant que ses mains promènent sous mon haut. Au contact de sa peau contre la mienne, c'est ici que je me sens véritablement à ma place.

— Cali : Après tout ce qu'on a pu traverser, c'est impossible pour moi de m'imaginer une seule seconde te perdre. D'ailleurs, rien que d'y penser, ça me rend malade...

Sans plus attendre, mon corps s'écroule sur le sien. Enlacés l'un à l'autre, la puissance de ses bras qui me compresse contre lui, apaise l'expression de mes ressentis. Mes paupières se ferment dès l'instant où ses phalanges s'amusent avec quelques mèches de mes cheveux.

— Isaac : C'est fini tout ça, Cali. Maintenant, je suis avec toi. Et ne t'en fais pas, je ne compte pas te perdre non plus. Pas une deuxième fois.

Un rictus me surprend avant que mon visage se dresse à nouveau face à lui. Même si ce n'est pas son genre de se montrer rassurant, il sait l'être au moment où j'en ai le plus besoin.

Notre pulsion romantique se concrétise lorsque nos lèvres s'entrechoquent et que nos langues valsent ensemble dans une délicatesse absolue. Pourtant, je dois y mettre un terme.

Mon cœur bat à tout rompre suite à la nouvelle que j'ai apprise. D'ailleurs, si j'ai du mal à m'y projeter, je n'imagine pas ce qu'il en sera pour Is... De toute façon, la peur n'évite pas le danger, paraît-il. Donc, je n'ai pas d'autres choix que d'aller droit au but.

— Cali : I-il faut que je te dise quelque chose...

Toujours à califourchon sur lui, mes palpitations augmentent. D'autant plus lorsque mon copain s'appuie sur ses coudes tout en me fixant avec son sourcil arqué.

— Isaac : Putain... Je déteste quand tu commences comme ça !

— Cali : Je sais... C'est pour cette raison que je ne vais pas te faire attendre plus longtemps. Bon... ce n'est pas un secret, tu sais que demain nous serons à l'anniversaire de Max. Par contre, tu ne connais pas encore sa liste d'invités...

Sans en prononcer davantage, Is s'affale à nouveau sur le lit avec les deux mains derrière sa tête. Je peux pressentir à la contracture de sa mâchoire qu'il anticipe ce qu'il va entendre. Inexpressif, ses iris reluquent mon plafond avant qu'il ne prenne la parole.

— Isaac : Laisse-moi deviner... Jacob fait partie de ses invités ? Et, comme par pur hasard, il sera présent ? Alors qu'en soit il n'en a jamais eu rien à foutre de ta meilleure pote !

— Cali : Ne dis pas n'importe quoi... Il ne s'en fout pas. Il était là pour elle quand moi je n'y étais pas. Et puis, il sera accompagné. Il s'est trouvé une nana.