Parmi tant d'autres .

Et si la seule solution, c'était ça ...?

Nous marchons dans cette rue en ce beau matin de décembre 1949. On entend les enfants courir et crier, les commerçants et leurs clients négocier sans oublier les bruits de moteur des voitures dans la ville, une journée comme une autre. Nous sommes partis acheter un cadeau de Noël pour Violette la mère de Rosalie. Nous allons fêter Noël chez sa mère, elle a beaucoup insisté donc on accepter, on n'avait pas trop le choix donc la réponse était vite donné ... Je ne savais pas quoi offrir à Violette alors Rosalie n'a pas cherché midi à quatorze heures : des livres. Je ne dirai pas le nombre exact étant donné que nous sommes rendus à 11 livres, mais Rosalie continue toujours de chercher un 12e... Je crois que Violette ne va pas acheter de livre durant le 5 prochaine année...

Mon premier Noël "en famille", je ne le fêtais même pas auparavant car j'étais seul. J'ai envie d'acheter un petit quelque chose pour Rosalie, je me demande ce qui lui pourrait faire plaisir ... Une femme ça aime quoi... Le problème, c'est qu'une femme, elle aime tout, elle s'intéresse a tout ... Rosalie a acheté des friandises pour Boule de Poil, Rosalie m'a regardé fixement dans les yeux, essayant de me convaincre puis elle déclare : "lui aussi a le droit d'avoir un Noel " Je n'ai pas rétorqué malgré les rares moments qu'on passe ensemble, il reste un chien très calme et obéissant lorsqu'on lui donne un ordre. Ce petit être vivant est comme Rosalie, toujours énergétique ! 

Sa toute petite taille est venue s'accrocher à moi comme un koala a son arbre. Un peu d'amour ça fait du bien de temps en temps. Papa et maman ne fêtaient pas Noël, ils se disputaient comme tous les jours. Je ne me souviens pas de les avoirs entendus dire : "Joyeux anniversaire Erik ". Je ne veux plus retourner à la maison et j'y retournerai jamais. Je n'ai jamais réellement parlé de ma famille à Rosalie, peut être un jour, j'arborerai le sujet ... Si j'ai le courage de le faire ...

"Erik "

"Oui "

"Quelque chose te ferait plaisir pour Noël ? "

"Euh ..."

Quelque chose qui me ferait plaisir ? Je n'en ai aucune idée... Pour être honnête, je n'ai jamais réfléchi à la question ...

"Tu as perdu ta langue ? Pourquoi ne parles-tu pas ? "

"Je ne veux rien. "

"Rien ? Tu n'es pas sérieux, j'espère ? Depuis quand on n'offre pas un petit quelque chose pour Noel ?"

"Je n'ai jamais rien eu pour Noël ..."

Je ne sais pas si c'est du a un coup de vent ou a mes derniers mots prononcés, mais il fait froid d'un coup...

"Je te ferai ton plat préféré pour Noel, cette année, tu auras quelque chose, je te le promets ... ♥"

"Merci Rosalie " 

Le ventre de Rosalie commence à crier famine, alors nous décidons d'aller manger un bout quelque part en tête-à-tête. Dans une section de deux rues, juste en face d'un café, une bagarre éclate entre deux hommes, les tables volent, les chaises tombent au sol accompagné de bruits assourdissants, Rosalie a peur, j'ai peur, tout le monde a peur. L'un de mets sa main dans sa poche, sort un fusil puis pointe sur l'homme d'en face. Son doigt est sur la gâchette, plus personne ne bouge, le clic de la gâchette se fait entendre. L'homme réussit à je ne sais quel miracle a esquivé . Je la vois, en face de moi, ce minuscule bout de métal se diriger vers moi. Cette balle a traversé mon thorax, je commence à m'effondrer au sol. J'entends le cri d'effroi, de panique, mais également des pleurs autour de moi.

Ça y est, je suis mort.

La dernière chose que j'ai vue était le regard de Rosalie rempli de larme me fixant droit dans les yeux. C'est comme ça que ma vie se finit ? Par terre comme un moins-que-rien avec une balle coincé dans le thorax ? Peut-être que la seule solution était ça, je n'ai pas réussi à comprendre la vie peut-être que je comprendrai la mort ? Je ferme délicatement les yeux en disant adieu à ce monde dans lequel je n'ai jamais trouvé ma place. La dernière étincelle de mon âme s'en vole vers le ciel.

Pardon Rosalie...

Toi, oui toi qui lis ça, Chère Lecteur es tu heureux de cette fin ?

Peut-être que si je n'avais pas raté mon réveil, ce jour-là, ma vie serait peut-être différente ?