04. Reprise.

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Noah

Chose promise, chose dû. Me voilà devant le lycée à sept heures cinquante pétantes, je n'ai pas vraiment le courage de descendre c'est pour ça que je suis toujours à bord de ma Ford Mustang.

Il y a au moins un avantage à avoir des parents riches : c'est que j'ai pu avoir une très bonne voiture à mes dix-huit ans. Surtout pour un fan d'automobile comme moi c'est le Graal !

Mon père m'a promis il y a quelques mois maintenant que si j'obtenais le bac avec mention très bien, j'aurais en récompense la voiture de mes rêves. Juste pour ça, juste pour cette caisse, je vais tout donner.

Au loin j'aperçois Louis et Antoine, je ne sais vraiment pas comment ils font pour venir en cours. Je sais que la mort de mon meilleur pote les a tout de même atteints. C'est juste que les parents de Louis sont un peu stricts donc ils ne lui laissent pas le choix d'aller à l'école.

Quant à Antoine, il n'est pas du genre à s'apitoyer sur son sort, il a dû revenir pour penser et passer à autre chose.

C'est vrai que de nous trois ça a toujours été moi le plus proche de Mathias mais on restait une équipe, c'était notre ami à tous.

Je pense qu'Antoine m'a repéré puisqu'il se dirige vers ma caisse, je me décide donc à sortir de celle-ci.

- Eh mec cava ? T'es venue c'est cool, ça fait longtemps !

Il me balance ces paroles avec un air si enjoué, sérieux je ne suis pas encore bien réveillé personnellement, comment il peut être si enthousiaste un lundi matin ? Et surtout à cette heure si.

Sur ce j'empoigne les mains de mes amis pour les saluer.

On poursuit nos retrouvailles et nous nous dirigeons vers l'entrée par la même occasion. Notre premier cours de la journée ne va pas tarder à commencer.

Le lycée ne m'avait vraiment pas manqué, d'habitude je m'en sors plutôt bien, je connais pas mal de gens, je ne m'ennuie jamais. Mais depuis la mort de Mathias, tout a changé, on ne me regarde plus pareil, tous ce qu'il y a dans le regard des autres c'est de la pitié.

Ça m'énerve, je n'ai pas besoin de leur compassion et encore moins de leurs condoléances. J'ai vécu le décès de mon pote seul, personne n'a essayé de m'aider alors ce n'est pas maintenant qu'ils vont si mettre.

La sonnerie retentit.

- Allez viens bro, on a philo, me rappelle Louis.

- Je vous jure que ça ne m'avait pas manqué.

- Et au fait tu fais quoi ce midi, tu sors ou tu restes manger au lycée ? me lance Antoine.

- Je ne sais pas, je n'ai pas encore vraiment décidé. Vous faites quoi vous ?

- Nous on mange là, me répond Louis.

- T'as ta carte mec ? enchaîne Antoine.

- Oui je crois.

- Parfait, tu manges avec nous alors !

Le professeur nous fait entrer, j'accepte donc sa proposition d'un signe de tête. Ça ne peut pas me faire de mal de passer un peu de temps avec mes potes. Depuis le décès de Mathias je suis un peu renfermé et j'envoie bouler tout le monde.

Bon ça je le faisais déjà avant, mais là c'est pire.

Au moins ça me détendra un peu.

Ou pas.

Une promesseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant