Chapitre 9 : Un choix difficile

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Marion l'emmena avec elle dans la cuisine. Les minutes passèrent et lui parurent une éternité. Marion lui a parlé en essayant de lui changer les idées. Au bout d'une heure, la porte s'ouvrit sur Nicolas et elle se leva.

– Comment va-t-il ?

– Il va bien. Cela ne lui a pas touché d'organe. On lui a désinfecté et cousu la plaie.

Elle souffla de soulagement.

– Tu lui as sauvé la vie car il aurait pu perdre beaucoup de sang...

– Oui... Je suis contente qu'on me le dise. Sa mère n'avait pas l'air de cet avis.

– Elle avait juste peur pour lui. Il t'a demandé tout à l'heure pendant qu'on le soignait.

– Oh... Est-ce que je peux le voir ?

– Eh bien... Le problème, c'est que la reine t'attend dans son bureau.

– Oh oui, c'est vrai. Elle m'a convoquée. Dit-elle en se tournant vers Marion. J'y vais. Merci à vous deux.

Elle alla vers le bureau nerveuse, espérant que cela soit en rapport avec son travail ou pour la remercier, mais elle ne cessait de repenser à ce qu'il s'était passé la veille et surtout ce jour. Elle toqua à la porte et on lui ouvrit. La reine était debout derrière son bureau. Laëtitia s'avança au milieu de la pièce. Elle vit sur le bureau des portraits de famille notamment le prince avec son père. Elle remarqua aussi un portrait d'une demoiselle aux cheveux blonds et longs ce qui l'intrigua, car elle n'avait jamais vu cette femme. Sûrement une cousine se dit-elle. Elle fut sortie de ses pensées par la reine.

– Laëtitia, si je vous ai convoqué, c'est par rapport à la relation que vous avez avec mon fils.

– Quelle relation ?

– À vous de me le dire. Je vous vois passer du temps ensemble depuis que vous êtes ici. Hier au piano, et surtout aujourd'hui en dehors du château. Et vous n'avez pas à le faire.

– Il avait envie de sortir avec moi. Il retrouve le sourire, il m'a dit qu'il s'ennuyait et qu'il était plus heureux de partager des moments comme ça.

– Il n'a pas besoin de vous pour se divertir. Ne croyez pas que vous serez sa future femme.

– Je n'ai jamais songé à ça.

– Bien. Dans ce cas, ne l'approchez plus, sinon vous serez virée.

Elle reçut comme un coup de poignard dans le ventre. Elle ne comprenait pas son attitude, surtout qu'elle avait sûrement aidé à sauver la vie de son fils. Elle trouvait cela injuste.

– Est-ce que je peux quand même le voir, encore une fois ?

– Vous le verrez seulement s'il en a envie.

Un domestique toqua et la reine lui dit d'entrer.

– Qu'y a-t-il ?

– Votre fils veut voir Laëtitia.

Elle fit une petite moue, mais se retint de sourire pour ne pas rendre la reine plus en colère.

– Bien... Allez le voir mais seulement quelques minutes. Et faites tout pour l'éviter les jours qui viennent sinon vous ne travaillerez plus jamais ici. Et cette conversation reste bien sûr entre nous. Si j'apprends que mon fils est au courant de ma mise en garde, vous serez virée aussi.

Laëtitia partit sans un mot, accompagnée du domestique jusqu'à la chambre du prince. Quand elle rentra, elle le vit allongé dans son lit. Il fit signe aux gardes.

– Laissez-nous tranquilles s'il vous plaît.

Ils s'exécutèrent et partirent en fermant la porte, les laissant seuls. Elle s'avança et s'assit sur la chaise à côté du lit. Il ouvrit les yeux et lui sourit.

– Merci. Vous m'avez sauvé la vie. Si vous n'aviez pas été là, je n'aurais sûrement pas eu la force de continuer jusqu'au château.

– J'ai eu très peur...

– Vous avez été très courageuse.

– Merci.

Il lui prit la main. Elle était soulagée de sentir ses doigts mais ne savait pas si elle devait rester comme ça ou les enlever des siens. Elle ne voulait pas et surtout ne pouvait pas perdre son travail car son père et elle en avait besoin.

– Quelque chose ne va pas ?

Il le tira de ses pensées et elle se dit qu'il valait mieux ne rien laisser paraître et faire comme si de rien n'était.

– Non, ça va, tout va bien. Je suis heureuse de voir que ça va aller pour vous. J'espère qu'on retrouvera ceux qui ont fait ça.

– Oui moi aussi. Mais je pense surtout à vous maintenant. J'ai passé un très bon moment tout à l'heure.

– Oui, moi aussi...

Elle avait envie de l'enlacer, envie de l'embrasser... Mais elle se le refusait. Elle ne pouvait pas. Les gardes étaient seulement derrière la porte.

– Il faut que j'y aille.

– Restez encore un peu. J'ai besoin de vous... De vous sentir contre moi comme tout à l'heure...

– Je ne peux pas, j'ai du travail... Je vous laisse vous reposer, on se verra plus tard.

Elle se leva et quitta la pièce, les larmes commençant à monter. Elle retourna en cuisine et menti à Marion et Nicolas en leur disant que la reine l'avait remercié et qu'elle voulait faire un point par rapport aux préparatifs de Noël. Elle se sentait désormais prise au piège, car elle devait éviter le prince pour garder son travail, mais elle savait que ça n'allait pas être facile.

***

Deux jours après, pendant qu'elle préparait le repas du midi, Nicolas alla la voir, comme la veille, pour lui dire que le prince voulait la voir. Elle refusa à nouveau.

– Je préfère le laisser seul.

– Pourquoi ?

– Rien, c'est entre lui et moi.

– Alors tu n'as qu'à lui écrire, car il s'inquiète pour toi. Je croyais que tu l'aimais bien et il t'aime bien aussi, tu sais ?

Sans le savoir, Nicolas remuait un peu le couteau dans la plaie.

– Je tiens à lui oui, mais... D'accord, je vais lui écrire.

Le soir, elle lui écrivit quelques mots dans sa chambre.

Thomas,

J'aime aussi votre compagnie, mais nous ne pouvons pas passer du temps ensemble. Je pense que vous savez que ce n'est pas une bonne idée. La femme avec qui vous devez être doit être la femme de votre vie et de mon côté, je dois travailler. Je suis sûre que vous trouverez le bonheur.

Laëtitia

Elle espérait ne pas lui faire du mal en lui écrivant ce petit mot, mais elle ne savait pas quoi faire. Elle le donna à Nicolas le lendemain matin. Le soir, dans sa chambre, elle lisait assise sur son lit quand elle entendit un bruit près de sa porte. Elle vit alors une enveloppe qui avait été glissée dessous. Elle l'ouvrit et y découvrit une lettre.

Laëtitia,

Je respecte votre choix si vous ne voulez plus me voir. Quand vous parlez de la femme de ma vie, vous parlez de qui ? Moi je sais. J'ai déjà trouvé mon bonheur. Avez-vous oublié ce que l'on s'est dit et ce que l'on a fait dans cet endroit merveilleux ? Pour moi, cela comptait beaucoup et cela compte encore. J'ai déjà trouvé mon bonheur et vous me manquez.

Thomas

Elle sentit son cœur battre à vive allure après la lecture de cette lettre. Elle voulait le rejoindre et lui dire tout ce qu'elle avait sur le cœur. Elle ne savait pas si elle allait pouvoir supporter ça encore longtemps. 

💖 Un Amour Interdit 🏰Où les histoires vivent. Découvrez maintenant