9.𝐂𝐨𝐞𝐮𝐫 𝐦𝐞𝐮𝐫𝐭𝐫𝐢⎮𝐄𝐯𝐞

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Il faut préparer les mouchoirs avant ce chapitre (pour les plus sensibles).

Tous les PDV d'Ève sont des désastres, je suis désolée... (ou pas).

Bonne lecture mes amours
(N'oubliez pas la petite étoile)

...


Ève
Quatre jours plus tard

Ce côté de la patinoire ne m'a jamais semblé aussi grand qu'aujourd'hui. Mon dernier souvenir remonte à il y a un mois, le premier match des Sharks et surtout, notre première prestation.

"Il est arrivé à temps."

Les mots de Perséphone résonnent dans ma tête, comme c'est le cas depuis 4 jours. Je n'oublie pas pourquoi je suis ici, même si l'air commence à me manquer.

En général, je suis heureuse qu'une partie de la glace soit attribuée au Hockey et l'autre au patinage, grâce à ça, je n'ai jamais eu à croiser Scott avec ses amis.

À vrai dire, il ne voulait surtout pas que je le croise dans ces moments-là.

Débilement, ou tristement peut-être, j'ai cru que c'était pour me préserver de son monde, et des requins que sont les hockeyeurs mais plus le temps passe, plus je comprends ses réelles raisons. Il avait honte de moi.

Je me souviens de son regard du week-end dernier, de mon envie de vomir quand j'ai croisé ses iris. S'il avait pu fuir et faire comme s'il ne me connaissait pas, il aurait pris ses deux jambes à son cou. Mais malheureusement, comme pour moi, notre histoire nous colle à la peau.

Les entraînements de patinage reprennent enfin, c'est la première fois que je rentre dans le vestiaire depuis la rentrée. Mes narines s'emplissent de cette odeur, et je remarque immédiatement que cela m'a manqué. Bien que j'ai patiné tout l'été dans la patinoire publique de Ottawa, les vestiaires des Sharks ont une odeur bien à eux.

Pourtant, l'apaisement que je ressens en temps général, s'évapore en une seconde. Il suffit d'une affiche. Un regard qui se pose une seconde de trop sur les hockeyeurs pour que mon sourire disparaisse.

J'attends ce jour depuis trois mois. À présent, des événements viennent le surpasser.

La soirée du week-end dernier ne doit plus jamais se dérouler, mais j'ai l'intime conviction, que si nous restons en leur présence, cela deviendra notre routine.

Et nous ne sommes pas assez fortes.

Les poings serrés, je pousse la porte de mon vestiaire. Je suis encore seule, l'entraînement ne débute que dans trente minutes mais c'est normal, le leur commence maintenant. 

Je ne suis pas venue patiner, je suis venue mettre fin à ce qui n'a même pas commencé.

Une semaine à s'éviter, à demander silencieusement à chacun d'entre nous si ça va. Trop de regards incertains, trop de non-dits. Perséphone et moi sommes arrivés à une triste réalité : nous n'avons pas besoin de personnes plus brisées dans notre entourage.

Les bagarres, la drogue, les attouchements, les secrets, les déchirements, nous avons assez donné.

On veut se reconstruire à l'université, pas plonger plus bas que nous le sommes déjà.

Mon cœur se resserre quand mes yeux les trouvent sur la glace. Hayes est dans les buts, il tente d'arrêter les palais mais Ace ne lui laisse aucune chance.

𝙃𝙊𝙋𝙀𝙇𝙀𝙎𝙎Où les histoires vivent. Découvrez maintenant