Another Life (Entre deux routes )

Chapitre 4

Alexia O'Clers ; 10 juillet ; Paris.

Minuit a sonné. Je me tiens à côté de Papa dans le duty free de l'aéroport. C'est fou comme ils en ont des choses ici ! Depuis une demie heure, j'admire l'aéroport. Pour la première fois de ma vie je m'y rends et moi qui pensais que ce n'était qu'un long couloir avec des portes d'embarquement je me sens débile de découvrir toutes les boutiques. Il y en a pour tout le monde : boutique de luxe , restaurant, librairie, boutique de cosmétiques et autres. Je suis émerveillée.

Je dois ressembler à un petit chiot perdu autour de tout ces voyageurs habitués. C'est une nouvelle expérience pour moi et j'en suis ravie. J'ai hâte de rentrer dans le jet .

Nous sommes arrivés plus tôt pour pouvoir s'assurer que tout est bien fait. D'après mon père nos cartons sont partis plus tôt dans la soirée dans un autre avion et nous attendrons déjà dans une camionnette en arrivant. D'après le rictus sur ses lèvres je comprends qu'il se moque de moi . En même temps c'est la première fois que je m'envole dans les airs.

Nous nous sommes assis sur des petits fauteuils tous alignés le long des quais. Nous sommes entourés de baies vitrées qui touchent le ciel. Face à moi , divers avions s'envolent l'un après l'autre. Les pistes sont éclairées par quelques spots . Une femme avec un gilet jaune leur indique la direction grâce à deux bâtons lumineux. On dirait qu'elle est en  festival.

L'avion que je suis des yeux atteint le ciel sans difficulté. Il fait nuit noire et il n'y a aucun nuage à déplorer. On se croirait devant La nuit étoilée de Van Gogh. Tout est sublime. Les étoiles brillent fort ce soir, je me crois dans l'espace pendant deux secondes avant d' atterrir par terre. Comment font les astronautes pour ne pas pleurer devant cette beauté ? De toute façon je pleure déjà devant ce tableau qui s'offre à moi.

Pour voyager je n'ai que mon sac de sport rempli aléatoirement. Je n'ai pris que le nécessaire mais je crois que je ne sais pas doser . Cela m'étonnerait que ma lampe de poche ou que mon éventail soit utile dans un avion. Mon sac pèse une tonne mais au moins avec un livre , un carnet à dessin , mon téléphone et ma Switch je ne vais pas m'ennuyer. Je suis toujours dans l'abus.

Papa me donne un coup de coude pour me sortir de mes pensées. Il m'indique qu'on va embarquer dans quelques minutes et qu'il serait sympa de se diriger vers notre quai . Ce n'est pas réellement un quai étant donné qu'on voyage en jet privé, une hôtesse nous y amène directement après avoir vérifié nos passeports. J'ai une tête horrible sur le mien , on dirait que je me suis pris un mur .

Arrivé devant notre moyen de transport, la réalité m'assome . C'est vraiment un jet , il est entièrement noir et ne donne franchement pas envie de s'en approcher. Le pilote et une des hôtesses nous attendent à l'avant . Cette dernière empoigne nos sacs et le reste de nos bagages pour directement les poser à l'intérieur du jet.

Le pilote se présente , nous assurant que tout ira bien et que la météo est clémente. Il nous indique également quelques détails sur le vol comme la durée et l'heure d'arrivée prévu. Je ne comprends plus rien à ma vie .

Apparemment mon père a décidé de raconter toute sa vie au pilote alors je décide de rentrer à l'intérieur. Wow. Les sièges ont l'air beaucoup plus confortables que notre ancien fauteuil . Ils sont aussi blanc que la paroi intérieure du véhicule. Ça sent la richesse et je n'en ai pas l'habitude. J'ai l'impression d'être une imposteur ici .

Au fond , les deux hôtesses me regardent avec tellement de pitié que ça en devient vexant. Je sais que je ne suis pas habitué et que je dois ressembler à une petite fille qui découvre la fête foraine de sa ville mais je n'ai certainement pas envie qu'on me traite comme telle. Une d'elles, la blonde, se dirige vers moi pour m'indiquer que durant le vol un buffet de nourriture sera disponible à ma gauche. Elle me fait part également de règles de sécurité avant de s'élancer vers mon père pour lui raconter la même chose parce qu'il daigne enfin venir.