Huit ans en arrière.
Ma tante m'a encore frappée, et cette fois-ci, je n'en pouvais plus. J'ai ouvert la fenêtre de ma chambre et, avec une résolution féroce, j'ai sauté. Mes pieds ont touché le sol avec un bruit sourd, et sans me retourner, je me suis enfuie dans la nuit.
Je marche sans but précis, mes pas me menant loin de cette maison qui n'a jamais été un foyer. Sur ma route, je m'arrête devant un supermarché. Je m'assois au bord du trottoir et respire profondément, essayant de calmer les battements frénétiques de mon cœur. Je lève les yeux vers le ciel, soupirant de soulagement d'avoir réussi à m'échapper, même si ce n'est que temporaire.Pour me distraire, je commence à compter les cailloux par terre. Il est plus de 23 heures et les rues sont désertes. Alors que je suis perdue dans mes pensées, un vieil homme passe devant moi. Son regard est intense, perçant, mais je n'arrive pas à déterminer ce qu'il exprime. Peut-être de la curiosité, peut-être quelque chose de plus sinistre. Je me lève pour le laisser passer, essayant de rester invisible.
Je décide de marcher, même si je n'ai aucune idée d'où aller. J'ai l'impression que quelqu'un me suit. Mon cœur s'accélère et je me retourne, mais il n'y a personne. Je continue à marcher, mais cette sensation persiste. Soudain, le vieil homme de tout à l'heure surgit derrière moi. Avant que je ne puisse réagir, il me saisit brusquement, je me débat mais me mord l'oreille gauche dont je crie de pleure et me jette dans une voiture. Je crie de plus en plus, mais c'est inutile. Tout devient flou et je sombre dans l'inconscience.
Présent.
Je me réveille en sursaut, encore sous le choc de ce cauchemar. Mon corps est en sueur et mes mains tremblent. Je touche ma tête et mon visage, cherchant à confirmer que je suis bien vivante.
J'ai plus refais ce cauchemar pourquoi maintenant__Je te déteste, murmurai-je, les larmes coulant sur mes joues. Je te déteste, répétai-je encore et encore, comme pour exorciser cette douleur et cette peur qui me hantent.
Ces mots résonnent dans la pièce sombre. Ils ne sont pas seulement destinés à ce vieil homme, mais à tout ce qui me rappelle cette nuit-là, cette vie de douleur. Je te déteste, murmurais-je, les dents serrées, essayant de canaliser ma haine et ma rage pour trouver la force de survivre.
......
Me retrouvant dans la cuisine, je mange sous le regard méfiant de Raven, assis près de la porte du jardin. Ce matin, Jake m'a fait visiter la maison pendant l'absence de Raven. D'après ce que j'ai compris, cette maison appartient à ce psychopathe.
La maison est vraiment à couper le souffle, elle respire l'argent. Chaque pièce est plus luxueuse que la précédente, avec des meubles raffinés et des œuvres d'art accrochées aux murs. Le salon est immense, avec de grandes fenêtres donnant sur une vue impressionnante de l'océan. La lumière naturelle inonde la pièce, accentuant la beauté du décor.
Après avoir terminé de manger, je me dirige vers Raven. Il continue de m'observer, sans dire un mot. Je sens la tension dans l'air, mais je refuse de me laisser intimider.
__Ça me flatte vraiment de voir que tu me mattes, mais donne-moi mon téléphone, dis-je d'un ton ferme.
Raven continue de m'observer en silence, puis lâche un "non"bien distinct en se levant de sa chaise. Je ne suis pas du genre à abandonner facilement.
__J'accepte que tu me tiennes prisonnière, mais passe-moi mon téléphone, insistai-je.
Il se retourne lentement vers moi, son regard se faisant plus intense.
__Je n'ai pas besoin d'avoir ta permission de t'avoir sous mon toit, la preuve tes la devant moi, dit-il en s'approchant de moi, me soufflant dans l'oreille avant de continuer sa route pour aller se servir un verre. Je reste figée, le fixant alors qu'il passe devant moi et se dirige vers le jardin.
__Raven, passe-moi mon téléphone, répété-je, le regard sévère.
Il s'approche de moi comme un prédateur, ses yeux perçant les miens.
__Tu m'a appelé comment là? D'un regard glacial. Je ne suis ni ton pote ni ton copain pour que tu prononces mon nom. C'est la dernière fois que je t'entends redire mon nom.
Je me tiens droite devant lui, le défiant du regard.
__Passe mon téléphone, répété-je une fois de plus.
Il s'approche encore, son visage à quelques centimètres du mien. "Non," dit-il, sa langue bougeant sensuellement sur ses lèvres, un sourire cruel se dessinant sur son visage malgré moi, je le trouve affreusement sexy. Je chasse vite cette pensée, dégoûtée par moi-même.
__Je veux prévenir Nate que je vais bien, il doit sûrement s'inquiéter, dis-je avec colère.
Raven me lance un regard indifférent.
__Je m'en fous, rétorque-t-il.
__Et pour l'université, je fais quoi ? ajoutai-je, la voix teintée de frustration.
Il souffle d'agacement, visiblement marre de moi.
__C'est sous contrôle. C'est pas comme si quelqu'un remarquait ton existence, dit-il d'un ton sec.
Ses mots auraient pu me blesser, mais il avait raison. Je ne comptais pas vraiment pour grand monde. Je l'observe alors qu'il sort une cigarette de sa poche et l'allume. Il porte un t-shirt pour la première fois, d'habitude, il est toujours en costard. C'est là que je remarque une cicatrice près de son oreille droite, une marque ancienne qui ajoute une certaine dureté à son allure.
Il se retourne soudainement, probablement sentant mon regard sur lui. Il s'approche de moi, son visage à quelques centimètres du mien. Ses yeux bleu azur, comme la mer, sont captivants malgré leur froideur. Je le déteste pour son caractère de chien, mais je ne peux m'empêcher de trouver ses traits fascinants.
Il tire une bouffée de sa cigarette et me souffle la fumée au visage. Je tousse et le pousse en arrière. Il éclate de rire, un rire fort et moqueur, avant de rentrer dans la maison, me laissant seule, en colère et frustrée.
Je le regarde s'éloigner, les poings serrés. Je refuse de me laisser abattre par ce tyran.
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Liaison Nocturne (EN PAUSE)
RomanceÀ 17 ans, fuyant une vie de maltraitance, il trouve refuge auprès d'un homme puissant, plongeant dans un monde où la violence et le sang sont la norme. Déterminé à survivre, il gravit les échelons d'un cartel impitoyable, devenant l'une des figures...