La rencontre

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C'étaient les mains tremblantes et le cœur battant à tout rompre que je descendais du train et sortais de la gare à la recherche de mon transport. Le soleil à son Zénith m'éblouissait quelque peu et j'étais bien contente de porter une robe à bretelles m'arrivant à mi-cuisses, la chaleur de ce début août contrastait avec l'air ultra climatisé du train et me faisait étonnamment du bien.
Un homme d'une cinquantaine d'années s'approcha de moi, me demandant si j'étais bien mademoiselle Leïa, je lui répondis par l'affirmative, non sans hésitation.

L'homme avait les cheveux grisonnants et ne devait pas faire plus d'1 mètre 70, il me donna l'impression de quelqu'un de profondément gentil, ce qui me permis d'apaiser légèrement mon cœur.
Il prit ma valise et la mit dans le coffre de son Audi A3 noire, les vitres teintées a l'arrière me donnaient l'impression d'être dans une mauvaise comédie romantique.
Durant le trajet en voiture j'appris que mon chauffeur, George, travaillait depuis des années pour Richard. Il me faisait des éloges sur lui et je ne savais pas quoi en penser, d'une part la description qu'il me faisait correspondait bien avec ce que j'avais pu voir de Richard pendant notre entretien, d'autre part, la lecture du contrat me dépeignait plutôt un pervers détraqué, bien qu'il ne mentionnait aucunes faveurs de nature sexuelle (dieu merci).

Le moteur coupé de la voiture me sorti de ma rêverie, nous y étions. L'angoisse me reprit de plus belle quand George ouvrit ma portière afin que je puisse sortir de la voiture.
Je reconnus Richard, sortant de la maison et s'approchant de moi. Il s'arrêta à la hauteur de George pour le remercier de m'avoir accompagnée et lui indiquer où déposer mes affaires, puis s'approcha de moi. Du haut de mon mètre 60, il m'apparaissait comme un géant. Avec ses épaules larges on aurait dit une armoire, une très belle armoire.
Mon cœur se mit à battre plus fort quand son regard se posa sur moi, me détaillant de la tête au pied pour finir par planter son regard dans le mien avec un sourire franc. Il réduit encore le peu de distance qui nous séparait tandis que je ne bougeait pas d'un iota. Il tendit sa main vers moi et je la lui serai, incapable de prononcer un mot, j'esquissais un sourire timide.
Sa main était deux fois plus grande que la mienne et je me surpris à penser qu'une fessée de sa part devait être un châtiment mémorable.

-Bienvenue à Bordeaux Leïa, j'espère que tu as fait bon voyage. Me dit-il sans quitter son sourire Colgate
-Oui t-très bon, merci. Réussi-je à articuler.
-Suis moi, je vais te faire visiter la maison.

J'obéis et le suivi dans la maison, il congédia George et referma la porte derrière lui. Richard m'intima de retirer mes chaussures et me dit que l'on irait m'acheter des chaussons dans la journée, comme il ne connaissait pas ma pointure.
La maison était une belle bâtisse de style Haussmanien, l'entrée était un long couloir très haut sous plafond avec des murs blancs et un carrelage ancien en pierre blanche, noire et rouge qui s'assemblaient pour former des motifs géométriques, la porte à droite donnait sur la bibliothèque, des livres s'étendaient jusqu'au plafond et au milieu trônait un divan blanc qui contrastait avec le marron du vieux plancher, à peine assez grand pour deux personnes. La pièce a gauche était une salle à manger au même parquet que la bibliothèque avec une grande table en bois qui pouvait accueillir au moins 10 personnes, un buffet qui devait probablement contenir la vaisselle se trouvait sur le mur du fond.
Au fond du couloir se trouvait une sorte de sas avec un escalier et des WC, Richard me dit que les chambres et salles de bains étaient à l'étage, sur la droite était un salon chaleureux aux couleurs chaudes, boisées, un grand canapé charleston y trônait devant lequel se trouvait une table basse en bois massif ainsi qu'untapis couleur crème ressemblant au pelage de mouton. Une grande télévision se trouvait en face.
La dernière pièce du rez de chaussée était la cuisine, c'était une cuisine très moderne et assez grande, au milieu de laquelle se trouvait une table haute de style comptoir. Autour de la table il y avait des tabourets ainsi qu'une chaise haute, on aurait dit une chaise pour bébé mais a taille adulte. J'espérai au fond de moi qu'elle ne m'était pas destinée.
Au fond de la cuisine une porte donnait sur un grand jardin en contrebas.
A l'étage se trouvait la chambre de Richard sur la droite, une grande pièce avec un immense lit, un bureau et une grande bibliothèque, décidément un lecteur ce Richard. Une salle de bain avec toilettes était attenante à la chambre.
Ma future chambre était en face des escaliers, j'eus un hoquet de surprise et de peur en découvrant la pièce, les murs étaient recouvert de tapisserie aux motifs enfantins et aux couleurs pastels, le lit était un lit à barreaux blanc taille adulte, il y avait une grande table à langer en dessous de laquelle on pouvait découvrir un nombre incalculable de couches pour adultes, de toute les couleurs et motifs. Une armoire s'y trouvait aussi mais celle-ci était fermée et je n'étais pas sûre d'avoir très envie de savoir ce qu'il s'y trouvait.

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