Chapitre 27 : L'Écho des Ombres

26 1 1
                                    

POV Deirdre

Je me balade sur un sentier que je ne connaissais pas jusqu'à maintenant perdu dans mes pensées.

Je m'arrête pour contempler le lac qui s'étend devant moi, et un souvenir de mes parents biologiques refait surface. Je me revois assise sur les marches du perron, à peine âgée de six ans, mais déjà très mature pour mon âge. À ce moment-là, un homme aux cheveux grisonnants, portant des lunettes rondes et un costume trois pièces, se présente devant moi, accompagné de deux autres soldats. À l'école, nous les appelons « chemises brunes », mais eux ne portent pas la croix gammée nazie sur l'épaule, mais plutôt une hydre.

*Flash-back*
- Guten Abend, jeune fille. Me dit l'homme élégant.

- B-Bonsoir, monsieur, murmurai-je en me levant.

- Tes parents, sont-ils à la maison ?

- O-oui, balbutiai-je.

- Très bien, me répondit-il froidement en me poussant légèrement pour entrer dans la maison.

Je me tiens derrière les deux soldats alors que mes parents arrivent dans le hall.

- Madame, monsieur, quel plaisir de vous revoir.

- Aline, s'il te plaît, prends Karl et rejoins Oskar à l'étage. Ne bougez pas sans notre permission.

Je reste figée, ne comprenant pas la situation, tandis que les soldats se tournent vers moi.

- Va rechercher ton petit frère et ramène-le ici, ma grande, me dit l'homme aux cheveux grisonnants.

Je cours chercher Karl qui se trouve dans le salon.

- Mais Aline, lâche-moi ! Maman m'a dit que je pouvais regarder la télé ! Se plaint-il.

- Écoute, papa et maman ont des invités, donc tu vas avec Oskar.

Je t'expliquerai tout dans sa chambre. En haut, nous traversons un long couloir jusqu'à la porte fermée d'Oskar.

- Oskar, ouvre, c'est urgent ! Criais-je en frappant à celle-ci.

- Laisse-moi tranquille, Aline, je suis occupé.

- Habille-toi et ouvre cette porte tout de suite.

Il finit par ouvrir la porte et je pousse Karl à l'intérieur.

- Occupe-toi de lui et ne descends surtout pas.

Sans lui laisser le temps de répondre, je ferme la porte et redescends.

- Je vous prie de m'excuser pour l'attente, monsieur. Dis-je en arrivant en bas.

- Appelle-moi Kraken.

- Messieurs, que pouvons-nous faire pour vous ? Demande mon père d'un ton autoritaire.

- Je vais être direct, votre temps et le mien sont précieux. Vous êtes bien la famille Weidmann ? Interroge-t-il en regardant un morceau de papier.

- Oui, qui êtes-vous ?

- Vous ne me reconnaissez pas ? Il est vrai que la dernière fois que je vous ai vu, vous deviez avoir trois ans.

- Chéri, qui est-ce ? Demande ma mère inquiète.

- Je n'en ai aucune idée...

- Comme je le disais, votre père a vendu votre enfant. Je suis ici pour récupérer ce qui nous revient de droit.

- Je vous demande pardon ? S'écrie mon père, visiblement très en colère.

Je ne comprends pas ce qui se passe.

- Viens avec moi, mon enfant, me dit Kraken.

Je m'approche de lui et nous nous dirigeons vers la sortie. Une fois sur le seuil de la porte, il me fait faire demi-tour.

- Messieurs, à vous de jouer.

Les soldats sortent leurs armes et les braquent sur mes parents, qui restent immobiles.

- Vous comprendrez que je ne peux pas laisser de témoins. Dit Kraken avec un sourire moqueur. 

Il se penche vers moi et chuchote. Regarde bien, mon enfant.

Les soldats tirent, le bruit assourdissant résonne dans ma tête. Je vois mes frères dévaler les escaliers, morts, tous les deux. Une balle dans la tête. Les soldats s'approchent de mes parents et tirent à nouveau.

Je ne ressens rien, pas une larme, pas un frémissement. Personne dans cette famille ne m'aime de toute façon. Je me tourne vers l'homme à mes côtés et lui demande, d'une voix suppliante.

- Vous allez me tuer aussi ?

- Non, toi, tu es trop importante. Nous avons de grands projets pour toi.

- Alors vous savez ?

- De quoi parles-tu, mon enfant ?

- De ma malédiction.

- Ce n'est pas une malédiction, mais un grand pouvoir qui nous sera très utile.

Nous quittons la maison sans un regard en arrière, laissant derrière nous ce foyer qui m'a tant fait souffrir, en route vers un monde meilleur... Enfin, c'est ce que je pensais.

*Fin du flash-back*

Les expériences on commençaient le lendemain de mon arrivé tellement d'enfant son rentré avec un grand sourire et son sortie dans un sac mortuaire. Je suis la seule (sûrement grâce à la malédiction) à avoir réussi à m'en sortir si on peut dire ça.

Je prends une grande inspiration est reprend ma promenade.

Quel monstre est-ce que je suis ?

Let's cry togetherOù les histoires vivent. Découvrez maintenant