Chapitre n°28

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Chanson du chapitre n°28 : The Chainsmokers et Coldplay - Something just like this.

Chapitre n°28 :

« Et les larmes ont coulé... ».

1er décembre 2023 – 17h00.

« Et que souffle un vent nouveau ! Le souffle d'un nouveau Printemps ! ».

Axel, Sous le souffle d'un nouveau Printemps.

Barnabé et Stéphane partirent deux heures plus tard, après une longue discussion avec Albert autour d'une bonne tasse de thé ou de chocolat chaud, le tout accompagné d'une part de fondant au chocolat que les clients du café s'arrachaient. Étant déjà retournée travailler depuis un moment, je ne leur souhaitai bonne soirée qu'avec un petit geste de la main du haut du premier étage qu'ils me rendirent avec un sourire. Puis je retournai vaquer à mes occupations. Vagabondant d'un rayon à un autre, je rangeais, conseillais, vagabondais de nouveau, rangeais de plus belle et conseillais une nouvelle fois. Je ne vis pas le reste de l'après-midi passer. Généralement pas très loin de moi, Lek sifflotait joyeusement un air d'une musique qui m'était inconnue tout en plaçant et en remplaçant les bougies à la vanille et à la cannelle un nombre incalculable de fois sur les étagères et autres présentoirs. Quelquefois, nos regards se croisaient, le faisant sourire jusqu'aux oreilles. Comme j'étais occupée avec les pères de Toren, il s'était chargé lui-même d'aller chercher les boîtes contenant les bougies dans la réserve et avait commencé à décorer en attendant mon retour. Lorsque j'étais revenue, son travail m'avait laissé muette, tant j'avais eu l'impression qu'il avait su parsemer l'étage de magie de Noël.

Lorsque l'horloge murale du premier étage sonna les 18 heures, Maëlia était sur le qui-vive. Je la rejoignis. Elle m'adressa un sourire étonnamment angoissé.

-Tu es stressée ? lui lançai-je.

-Oui, m'avoua-t-elle dans un souffle. En fait...

Et elle joua avec ses doigts nerveusement.

-En fait ?

-J'aimerais demander à Orion d'être mon petit ami, m'expliqua-t-elle, rougissante. Je veux dire, officiellement.

Elle en tremblait presque de peur. Je me retins de rire.

-Et en quoi cela est-il si angoissant ?

Elle me fusilla du regard en retour.

-Se déclarer est toujours angoissant, Merry ! retorqua-t-elle avec vigueur. Tu imagines, s'il trouve que c'est trop tôt ! De quoi j'aurais l'air, moi ?

-D'une personne qui aura pris son courage à deux mains pour faire avancer sa relation avec l'homme qu'elle aime, répliquai-je doucement. Il n'y a rien de honteux à cela, Maë.

-C'est juste que..., marmonna-t-elle, fuyant mon regard.

-Je ne comprends pas, Maë, dis-je, inquiète parce qu'elle était tellement effrayée qu'elle s'en mordait les lèvres, en avait les sourcils froncés et le front plissé. Ce n'est pourtant pas ton genre de redouter ce genre de choses. On dirait presque Thomas, là. Quel est le vrai problème ?

Elle soupira. Ses yeux retrouvèrent enfin les miens. Je fus surprise de les voir plein de larmes. Ils étaient bleus, bien trop bleus par rapport à leur vert d'origine. Bleus, gris, orage et désespérés.

La tempête était de retour.

Je la pris dans mes bras. Je la sentis sangloter contre moi, son visage enfoui dans mon cou. Et je me demandai. Je me demandai comment l'amour pouvait-elle l'effrayer à ce point, à en redevenir un morceau de verre solitaire sur un sable désolé et frappé par l'ouragan.

Les Gens HeureuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant