Les Gens Heureux

Bonus

Chanson du bonus : Nuit Incolore - Instable.

Bonus : Chapitres n°24 :

« Pardonne-moi... ».

1er décembre 2023 – 14h40.

« Je me demande ce qui est le pire. Que je puisse aimer des gens qui ne me respectent pas. Que je m'oublie pour qu'ils m'aiment en retour. Ou qu'ils me manquent même une fois sortis de ma vie. Crois-moi, Axel, je hais le simple fait de pleurer en pensant à eux, à tous ces moments passés ensemble, à les regretter, alors même qu'ils m'ont brisée... ».

Indigo, Sous le souffle d'un nouveau Printemps.

Lucien

Peu après le départ de Merry...

Je me souviens qu'un jour, en larmes, tu es venu me voir. Tu m'as tendu ton cahier de notes, et avant même que je ne puisse dire ou faire quoi que ce soit, tu m'as dit de l'ouvrir. Tu m'as pointé un passage, une phrase un peu bancale, parce que tu l'avais écrite en tremblant. C'était une citation d'Indigo. Je l'ai lu. Et j'ai pleuré, pas parce qu'elle résonnait en moi, mais parce que je savais qu'elle le ferait un jour. Elle disait :

« À quel point peut-on pardonner quelqu'un qui nous a mis à terre ? ».

Maintenant, elle résonne. Elle résonne trop.

Maintenant, je te déteste.

Calem m'observait. Je le regarde, la colère me donnant ironiquement des sueurs froides. Il peine à ne pas baisser les yeux. Qu'il les baisse, parce qu'il devrait avoir honte.

Parce qu'il n'a pas le droit de me faire ça.

-Luc, écoute..., osa-t-il.

-Pourquoi ? jetai-je simplement. Comment peux-tu me traiter comme ça ? Je ne représente rien à tes yeux, c'est ça ? Je ne suis qu'une distraction, un passe-temps, pour toi, c'est ça ?

-Bien-sûr que non ! retorqua-t-il en s'énervant à son tour, comme si c'était le meilleur comportement à adopter actuellement. Comment peux-tu seulement penser ça ?

-Ça t'étonne tant que ça ? répliquai-je, sarcastique. Au cas où tu l'aurais mystérieusement oublié, tu comptes te barrer à des milliers de kilomètres pour me fuir, donc, oui, c'est ce que je pense.

Il se mordit les lèvres. Puis joua avec le piercing à ses lèvres. C'est dingue, ce simple mouvement voulait dire tellement de choses. C'était une réponse à part entière. J'appris que je détestais avoir raison.

Des larmes me brûlent les yeux. Mon cœur me fait mal. Comme jamais auparavant. Il bat dans ma poitrine mais j'ai l'impression qu'il agonise. Calem garde le silence. Ma colère devient rage.

-Sérieusement, comment peux-tu te taire dans une situation pareille ? lui crachai-je au visage. Même si je ne suis qu'un jouet pour toi, aie au moins un minimum de respect pour moi et donne-moi une explication. N'importe laquelle, parce qu'elle sera forcément décevante, mais au moins une. Ne sois pas lâche.

-Et que veux-tu que je te dise, Lucien ? répliqua-t-il et je partis d'un rire sans joie.

Moi qui pensais tout connaître de lui...J'aurais dû t'écouter quand tu me disais qu'il allait finir par me briser, qu'il n'était pas aussi bon que je voulais bien le croire...

Je lève le menton, idiotement, comme pour me sentir plus puissant, plus fort que lui, alors que je tremble comme une feuille en pleine tempête, alors qu'il est en train de me mettre à terre. Encore une fois.