CAMILA HARLEY

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CAMILA

Isaac était resté silencieux, en retrait, observant sans intervenir, comme s'il savait que la moindre parole pourrait aggraver la situation.

Il m'avait suivie jusque dans cette pièce, mais ses yeux avaient rapidement capté l'aura imposante de mon père. Dès lors, il n'avait fait que scruter la scène, attentif à chaque mot échangé, prêt à agir si nécessaire, mais conscient que c'était un terrain qu'il ne maîtrisait pas.

Mon père, n'avait rien perdu de sa prestance intimidante. Il se tenait droit, son regard perçant se posant tour à tour sur moi, puis brièvement sur Isaac, avant de revenir sur moi avec cette intensité que je connaissais trop bien.

Isaac, lui, gardait ses mains dans ses poches, le dos appuyé contre le mur. Il ne faisait rien, ne disait rien. Son silence, comme toujours, en disait long. Il savait qu'il valait mieux rester en dehors de ce face-à-face.

— Tu te caches derrière Isaac, maintenant ? demanda mon père, sa voix basse et tranchante. Je ne pensais pas que tu en arriverais là, Camila.

Je sentis un frisson me parcourir. Ses mots étaient chargés d'une froide déception, bien plus difficile à supporter que la colère.

— Papa, je...

Il leva une main pour m'interrompre.

— Tu sais ce que ça veut dire quand on commence à fuir les responsabilités ? On devient faible. Je ne t'ai pas élevée pour que tu sois faible.

Je serrai les poings, consciente du poids de son jugement. Mon père n'était pas un homme qui pardonnait facilement. Il régnait sur ses affaires, sa famille, avec la même autorité implacable.

Isaac observait encore, ses yeux se posant brièvement sur moi, me soutenant silencieusement, mais il n'interviendrait pas.

C'était mon combat.

— Papa, je ne fuis pas. Je gère ça du mieux que je peux. Isaac et moi travaillons ensemble pour résoudre le problème.

Il rit, mais c'était un rire sans joie, un rire froid, plein de mépris.

— Résoudre le problème ? Avec lui ? Il n'est qu'un pion, Camila. Un homme de main, rien de plus. Crois-tu vraiment qu'il est de ton côté ?

Je jetai un coup d'œil vers Isaac, au dernière nouvelle il travaillait pour la DEA, est-ce que c'est toujours le cas ? Est-ce que mon père était au courant de ça ? Mais il restait impassible, les traits tendus mais calmes, refusant de répondre à la provocation de mon père. Il savait que toute parole maintenant ne ferait qu'envenimer les choses. Mon père, quant à lui, enfonça un peu plus le clou.

— Tu crois qu'il te protègera quand tout s'effondrera ? Ou qu'il viendra te sauver si tu fais un faux pas ?

Je baissai les yeux, la gorge serrée. Mon père s'approcha lentement de moi, sa silhouette devenant plus grande, plus oppressante à chaque pas. Son ombre s'étendit sur moi comme un avertissement silencieux.

— Tu n'as pas le droit de faire des erreurs, Camila. Pas sous ma responsabilité. Pas dans mon monde. Tu veux réparer tes erreurs ? Alors commence par assumer tes choix. Je ne tolérerai aucune faiblesse, que ce soit de toi... ou de lui.

Il lança un dernier regard vers Isaac, qui soutint son regard cette fois, mais toujours sans un mot. La tension entre eux était palpable, comme deux lions dans une même cage, conscients que le moindre faux mouvement déclencherait une confrontation.

Mon père se détourna finalement, sa silhouette imposante s'éloignant vers la porte. Avant de sortir, il s'arrêta une dernière fois, sans se retourner.