Chapitre 38 : Un être à part

7 1 0
                                    


Chapitre 38 : Un être à part


VLAD


Evelynn est descendue sans faire d'histoire pendant que j'ouvrais le coffre de la voiture pour en sortir des sacs contenant ses affaires, que j'avais fait à la hâte. En le remarquant, celle-ci se précipita dans ma direction.

— Qu'est-ce que ça veut dire ? Ne me dis pas que tu te débarrasses de moi ici ? S'offusqua la blonde, en m'arrachant de lourds sacs des mains.

Quelques créatures présentent, qui se baladaient, nous zieutaient discrètement par curiosité, ce qui l'embarrassa et l'empêcha de hausser le ton.

— Ferma la, soufflai-je.

— C'est toujours comme ça, pesta-t-elle. Je dois toujours la fermer et ne rien savoir.

Après avoir tout embarqué et fermé le coffre, je me suis approché des dortoirs du Confins, un bâtiment qu'elle n'avait probablement pas exploré. Il se séparait en quatre ailes et je n'avais jamais foutu un pied dans la chambre qui m'était réservée, préférant la tranquillité de mon appartement avant qu'Evelynn ne débarque dans ma vie et y foute la merde.

Dernièrement, je changeais de lieu de vie comme de chemise. Le Confins était clairement le dernier auquel j'ai pensé, mais vu la situation qui empirait à cause de cet emmerdeur d'Edinson qui fourrait son nez partout, je n'avais pas le choix.

Je n'étais pas fou, je savais parfaitement qu'il pouvait se pointer ici. En revanche, il ne pouvait rien faire. À part s'il souhaitait s'attirer les foudres des plus grandes familles des Quatre.

Rien qu'en approchant, je vis quelques têtes m'observer à des fenêtres, non pas pour me déplaire, tant qu'on ne s'intéressait pas à ma possession.

— Même ici les races sont séparées ? S'étonna Eve.

— Ouais, ça t'évitera de fricoter avec un loup à l'avenir, j'ai balancé.

Elle souffla brusquement, agacée par ma remarque.

— Ça ne t'a pourtant pas empêché de passer sur toutes les filles du dortoir.

Je me suis brusquement arrêté et sa tête se cogna contre mon dos, ce qui la fit brailler. Difficile à avaler, mais pourtant vrai, Evelynn commençait sérieusement à devenir redoutable à ce petit jeu, ce qui le rendait bien plus intéressant. J'ai tourné la tête sur le côté pour la regarder du coin de l'œil.

— Jalouse, mon ange ?

Elle manqua brusquement de s'étouffer en reculant, les joues virant au rouge, ce qui m'amusa davantage.

— Quoi ? Non ! N'importe quoi. Ne va pas te faire de films, tu me répugnes.

Voilà comment se mener à sa propre défaite avec l'embarras.

— Mes mains se souviennent d'autre chose, pourtant.

Elle me tourna le dos, laissant un rire mesquin m'échapper en reprenant ma route, en direction du dortoir des vampires, plus précisément dans la section des hommes. Eve n'avait rien à y foutre, mais puisqu'il n'y avait plus de place dans aucune autre chambre, elle allait devoir emprunter la mienne, qu'elle le veuille ou non. Et ce n'était pas pour me faire plaisir, parce que la savoir entourée d'hommes me hérissait déjà presque le poil, même si personne n'oserait l'approcher dans ce dortoir.

Elle devait s'estimer heureuse, ma chambre faisait partie des plus spacieuses, et n'importe qui aurait voulu être à sa place. Pourtant, elle afficha une mine tiraillée lorsqu'elle pénétra la pièce.

Blood Lust (FR)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant