Siryasius, un cambion impitoyable des Enfers, mène une conquête sanglante sur les royaumes terrestres depuis cinq ans. Sa route de destruction l'oppose à Rizael, un demi-elfe et « l'espoir » de la résistance, qui est finalement capturé et réduit à l...
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SIRYASIUS
Assis sur le rebord de la fenêtre, Siryasius observait le crépuscule envelopper le désert de ses teintes mauves et orangées. La chambre était silencieuse, seule la brise chaude qui caressait son visage venait perturber la quiétude du moment.
Il se sentait étrangement détaché des préoccupations habituelles, son regard captivé par le spectacle naturel devant lui.
Lorsque la porte s'ouvrit doucement, Siryasius n'eut pas besoin de se retourner pour savoir que Rizael était entré avec son repas, l'odeur du poulet lui chatouillant déjà les narines.
Il sentit la présence du demi-elfe s'approcher, un silence confortable les enveloppant alors que tous deux partageaient la beauté du crépuscule. C'était un instant suspendu, où les conflits semblaient lointains, presque irréels.
— C'est magnifique, n'est-ce pas ?
Sa voix brisa le silence, portant un soupçon d'émerveillement malgré lui, sans détourner son regard du ciel.
Siryasius était conscient de l'apparence qu'il offrait, assis là dans une simplicité déconcertante, les tatouages qui ornaient ses bras exposés à la lumière mourante, ses cheveux noirs se mêlant à la brise.
Il ne s'était jamais senti vulnérable à moitié nu, c'était même un signe de force au Deuxième Cercle. Il était à l'aise mais à cet instant, après tout ce qu'avait fait Rizael pour lui depuis le début de l'après-midi, il se sentait étrangement gêné ainsi.
— Ça l'est, répondit Rizael d'une voix basse.
Rizael déposa finalement le plateau sur une table à proximité, Siryasius s'autorisa à détacher son regard du ciel pour observer le repas préparé avec soin. La vue du poulet farci aux herbes, accompagné de légumes racines et d'une petite miche de pain le firent saliver.
Après avoir observé le plateau de nourriture, Siryasius leva les yeux vers Rizael, et un frisson inattendu traversa son être.
Baigné dans la lumière crépusculaire qui filtrait à travers la fenêtre, Rizael semblait presque irréel. Sa chevelure d'argent captait chaque infime rayon, scintillant d'une lueur presque magique, tandis que la teinte douce du crépuscule rehaussait la couleur profonde de ses yeux, leur donnant une intensité qui le frappa.
Tout en lui dégageait une aura de calme et ses vêtements ajustés dessinaient les contours de sa silhouette élégante.
En cet instant, Siryasius se sentit troublé.
Était-ce de la gratitude pour les soins et l'attention inattendus que Rizael avait manifestés à son égard tout au long de la journée ? Ou bien une pointe de colère, pour s'être trouvé, malgré lui, en position de dépendance vis-à-vis de son ennemi ? Peut-être même une forme d'admiration contrariée pour la beauté et la présence tranquille de Rizael devant lui ?
